Panneau photovoltaïque

www.lavenir.net a écrit:La multiplication des panneaux photovoltaïques («PV» en jargon professionnel) sur les toits a créé un nouveau danger pour les pompiers en intervention : le risque d’électrocution. Actuellement, aucune norme ni recommandation n’accompagnent l’installation des PV, alors que les dangers et les complications sont multiples. Les forums, sur internet, en disent long sur les craintes nourries par les pompiers et sur le vide juridique et technique.

Pour l’heure, il existe un rapport, d’AIB Vinçotte, commandé par le ministre wallon Jean-Marc Nollet. Ce document sert de base à l’actuel travail législatif, complexe puisque le fédéral et le régional entrecroisent leurs compétences.

Techniquement, un panneau solaire électrique actuel sort 40 volts continus. Ce voltage est inoffensif, mais le courant continu est dangereux pour l’homme à partir de 100 volts, soit à partir de trois panneaux couplés, mis en série.

Les installations peuvent combiner jusqu’à 7 à 10 panneaux (280 à 400 volts), afin de produire un voltage intéressant à revendre sans transformation. Le courant passe ensuite par un onduleur qui en fait du courant alternatif. Celui-ci est introduit sur le réseau, c’est celui que nous consommons (230 volts généralement). De grandes installations montent à 1 000 volts qui passent par un seul câble avant transformateur.

Le seul moyen technique pour rendre inoffensive une installation lors d’une intervention est de stopper sa production, pour éviter que les pompiers ne tombent sur un dangereux câble sous tension.

Il faut donc empêcher la lumière d’atteindre les cellules productrices, car le simple fait de disjoncter l’installation de l’onduleur et du réseau ne stoppe pas leur production d’électricité. L’idée d’un coupe-circuit, d’un interrupteur «général», dont on a beaucoup parlé, est donc complètement à côté de la plaque.

Au passage, on notera qu’une intervention nocturne est sans danger, mais que le lever du soleil déclenche la production, un événement que les pompiers redoutent.

Les pompiers ont envisagé des solutions, mais qui sont techniquement compliquées ou inefficaces. Couvrir les panneaux? Avec quoi, quel genre de bâche? Surtout s’il y a le feu en dessous. Avec de la mousse, de la boue? La première est trop transparente et les deux glissent et s’écoulent.

Autre idée dans l’air, un panneau en façade avertissant de la présence des PV. Un même logo partout en Belgique, partout en Europe? Ou l’obligation de disposer des plans de l’installation? Et si la maison est vide, si les occupants sont inanimés?

La solution la plus satisfaisante : séparer les panneaux par des «sectionneurs» pour repasser sous la barre des 120 volts par unité, donc au plus par paires. Mais cet équipement, qui fait son apparition, n’est pas du tout obligatoire et induit un coût supplémentaire.

Les installations de PV sont de plus en plus complexes. On trouve maintenant des panneaux verticaux, intégrés dans les façades. Il existe même des tuiles, des membranes et des peintures photovoltaïques : de quoi couvrir des bâtiments industriels, des installations capables de sortir une grande force. Comment en «sectionne-t-on» la production?

www.lavenir.net a écrit:Quels problèmes dus aux panneaux solaires les pompiers rencontrent-ils lors d’un sinistre? C’est pas du gâteau…

Face à une installation photovoltaïque, les pompiers en intervention incendie ont de nombreuses craintes.

Les panneaux peuvent constituer une surcharge en poids sur la charpente. Si elle est attaquée par le feu, elle s’effondrera plus tôt.

Les fixations des panneaux peuvent défaillir sous l’effet de la chaleur et les panneaux peuvent tomber du toit.

L’accès au toit est compliqué par la présence des PV, lisses : difficile, voire impossible de marcher dessus. Et si les hommes du feu les endommagent pour un petit feu de cheminée?

En cas de sinistre dans le bâtiment, les panneaux compliquent la localisation du feu. Il faut parfois percer le toit pour évacuer fumée et chaleur afin de réduire l’intensité du foyer : peut-on encore percer ce toit? Pire : certains bâtiments sont équipés de coupoles d’évacuation de fumée qu’on a recouvertes par les PV!

Ce n’est pas vraiment scientifiquement avéré, mais certains craignent que l’espace entre la toiture et les PV n’ajoute un effet de cheminée, de tirage qui active le feu sous toit.

Une installation photovoltaïque est une installation électrique : une de plus à laquelle les pompiers doivent faire attention et qui est parfois à l’origine de sinistres, comme toute installation électrique : fil blessé, chute de la foudre, etc.

E. Lk.