Hamoir : Plus d’un million d’euros gelés pour les frais de la caserne des pompiers

www.lavenir.net a écrit:Hamoir attend 1 080 000 € « bloqués » par des retards d’avance pour gérer le SRI et un système inéquitable d’aide aux communes centres de groupe.

Au feu, madame la nouvelle ministre de l’Intérieur, il y a mon budget communal qui brûle à cause des dépenses de gestion de la caserne des pompiers. C’est en substance le message qu’ira porter Patrick Lecerf, en fin de semaine, au cabinet de Joëlle Milquet. Maintenant que le gouvernement fédéral est en place, le bourgmestre hamoirien a une nouvelle interlocutrice dans le délicat et coûteux dossier de la caserne des pompiers pour la « petite » commune centre de groupe du Condroz.

« Pour l’instant, la commune prête de l’argent à la communauté et on nous doit 1 080 000 €, calcule Patrick Lecerf. Quelle commune de 3 700 habitants peut se permettre cela ? Nous sommes obligés de vivre avec des crédits de caisse quotidiennement. Dans l’absolu, imaginons qu’on mette en place la réforme des zones de sécurité en 2013. On devra alors solder les comptes avant que les communes partenaires gèrent elles-mêmes les finances de leur zone selon le même principe que la réforme des polices. Mais, comment l’État nous donnera-t-il 1 080 000 € ? »

Cette facture que doit le fédéral à sa commune, Patrick Lecerf l’explique par deux mécanismes comptables. Un problème national tout d’abord et qui concerne le système d’aide financière aux communes ayant un SRI à gérer sur leur territoire. Hamoir doit supporter 62,5 % des frais de gestion de la caserne des pompiers alors qu’elle pèse seulement 18 % au niveau de la population des 5 communes couvertes (Hamoir, Ferrières, Ouffet, Anthisnes, Comblain-au-Pont et une partie de Durbuy).

Intenable pour ses finances. « C’est un problème de proportion par rapport à la taille de la commune, regrette Patrick Lecerf. Le gouverneur Michel Forêt avait bien trouvé un compromis qui corrigeait partiellement les écarts anormaux entre les communes qui payent trop et celles pas assez. Pour nous, cela faisait 110 000 € de recettes en plus par an. Mais, suite à un recours de la Ville d’Andenne en province de Namur, le Conseil d’État a décidé de destituer les gouverneurs de la compétence financière visant les SRI. Le ministère de l’Intérieur l’a alors récupérée au fédéral. Et après s’être rendu compte de la patate chaude, Annemie Turtelboom s’est retranchée derrière l’excuse du gouvernement en affaires courantes pour refiler le dossier au prochain ministre quand le gouvernement serait installé. Du coup, on s’est retrouvé sans système d’aide pour les années à partir de 2005 ! »

Là où Hamoir se sent également pénalisée, c’est du côté du retard enregistré dans les avances accordées aux communes centres de groupe. « On nous doit encore 250 000 € par an pour les années 2006 à 2008 et nous n’avons reçu aucune avance pour 2009 à 2011. »

Voilà beaucoup d’argent qui « dort » quelque part à la place d’être venu alléger les charges communales hamoiriennes pour le SRI. « C’est fini de rire, lance Patrick Lecerf qui a rendez-vous vendredi. Avant qu’on nous parle d’une réforme, il faudrait que le fédéral prenne connaissance de la situation. J’attends de la ministre Milquet qu’elle prenne conscience du problème et une décision immédiate. La note doit être réglée et les communes centres de groupe défavorisées comme la nôtre méritent un intérêt compensatoire qui pourrait prendre différentes formes à la rigueur. L’État pourrait prendre en charge un certain matériel ou nous mettre un pompier professionnel à disposition. »¦