« Nous apprenons sur le tas : pas normal… » samedi 12 janvier 2013 07h00

LESSINES - Le commandant des pompiers de Lessines ouvre une réflexion plus large quant à la formation des pompiers.


C’est la pratique qui fait progresser. Le constat est logique, mais finalement un peu alarmant quand il s’agit des services de secours. «Il est malheureux que ce soit des interventions réelles qui doivent améliorer l’efficacité des pompiers, et non les exercices ou les formations» analyse Baudouin Vervaeke. «Nous apprenons sur le tas; ce n’est pas normal. Même si je suis conscient que cela a un coût évidemment. Mais les pompiers ne disposent pas de suffisamment de temps pour les préventions et les exercices.»

«Je ne dirais pas que les services incendie sont dans l’amateurisme, mais il y a moins de vingt ans qu’on a commencé à voir l’importance d’une formation de base pratique. Le problème, c’est que nous faisons toujours cela durant nos périodes de disponibilité. C’est un peu comme si c’était un luxe. Or, dans une entreprise, les formations font pleinement partie du travail. Il n’est pas logique, par exemple, de devoir organiser des exercices durant des heures de garde; ce n’est pas le cas à la police!»

Est-ce que le volontariat reste concevable chez les pompiers? «Oui, mais avec des gens super-impliqués et disponibles» note le commandant des pompiers d’Ath et de Lessines. «Lors des exercices, ce sont toujours les mêmes qu’on voit finalement… En France, le système est plus drastique, mais la carrière des volontaires est aussi plus courte car également plus exigeante. Mais je pense que les volontaires ont toujours leur place.»

«Le problème également, c’est qu’on a toujours essayé de faire avec le peu de moyens octroyés, au sein des services incendie. Nous n’avons jamais vraiment mis en avant ce dont nous avions besoin.»

«Dans l’industrie, on investit, disons, trois heures de formation pour un processus qui va durer trois cents heures. Dans les services de secours, la proportion est inversée; on passe trois cents heures en formation, pour une intervention qui va finalement durer trois heures…»

Officiers : formation continue

Il y a lieu, aussi, de concevoir des formations pour tous, en fonction des rôles de chacun. «On ne peut pas concevoir de demander aux pompiers de s’entraîner à éteindre un feu et de ne pas demander aux officiers de s’entraîner à commander et à coordonner leurs troupes» résume Baudouin Vervaeke qui déplore un manque de formation continue pour les officiers, «et notamment la gestion d’une crise de manière interdisciplinaire».

F.H.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130112_00254371&fb_action_ids=10151316583614694&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map=%7B%2210151316583614694%22%3A507814599241841%7D&action_type_map=%7B%2210151316583614694%22%3A%22og.recommends%22%7D&action_ref_map=[]