Villers-la-Ville : Comment alerter les riverains de Sidech ?

www.lavenir.net a écrit:L’incident du 8 février à l’usine Sidech (classée Seveso) a fait l’objet ce week-end d’une réunion basée notammentsur la communication.

Cet incident, à propos duquel les responsables de la société N5 Plus Belgium (nouvelle appellation de Sidech) seront prochainement invités à fournir des explications scientifiques, fut spectaculaire à plus d’un point.

Ce n’est pas l’usine qui donna l’alerte mais un riverain qui, apeuré par l’importance des fumées dégagées et la hauteur des flammes (une vingtaine de mètres) qu’il photographia sur smartphone, avisa le service 100 de Mons, lequel transmit l’information au bourgmestre de Villers-la-Ville, à la Province et aux pompiers de Wavre et Braine-l’Alleud. Ces derniers eurent bien du mérite à se rendre rapidement maîtres du sinistre (moins d’une heure) car ils avançaient à l’aveuglette, ignorant la cause du feu. On parla d’acide nitrique, un composé oxygéné dérivé de l’azote.

Un ouvrier, en complet désarroi, expliqua s’être trompé de produit en voulant neutraliser un fût, non marqué, contenant des boues destinées à être évacuées (en Chine?).

Un périmètre de sécurité fut mis en place et la SNCB décida d’interdire durant environ une heure la circulation des trains de la ligne Bruxelles-Ottignies qui longe l’usine, laquelle se trouve à portée de lance du site avancé des pompiers de Nivelles non encore opérationnel!

La réunion dominicale fut axée sur la manière la plus adéquate de prévenir les riverains en cas d’incident, notamment l’apparition d’un nuage toxique. On écarte l’envoi sur le terrain de policiers armés d’un porte-voix et invitant tout le monde à rester confiné. Ou bien ils portent des masques et les habitants ont peur, ou bien ils n’en portent pas, ce qui ne les rend pas très crédibles, et les habitants ont tendance à ouvrir les fenêtres, provoquant l’effet opposé à celui escompté.

Trois formules
Dès lors, trois hypothèses basées sur la téléphonie ont été avancées. L’État fédéral étudie le recours aux antennes GSM, la Commune informe les abonnés qui sont volontaires pour être prévenus, le centre de crise de la Province alerte tous les détenteurs d’un poste fixe.

Pour des raisons d’efficacité maximale, il n’est pas exclu que les trois systèmes soient jumelés…

pompierpro a écrit:Il n'y a pas de sirènes SEVSO placé dans les alentours?

www.lavenir.net a écrit:Que faire en cas d’alerte, sur le site Sidech (Tilly)? Quels sont les risques? Des experts ont répondu aux questions des habitants, mercredi soir.

Comment vivre près de l’entreprise 5N Plus (anciennement Sidech), classée Seveso? Cette question, qui concerne davantage les habitants de Tilly vu que l’usine chimique y est installée, a fait l’objet d’une séance d’information, organisée par les autorités communales, qui s’est déroulée mercredi soir, dans la salle du conseil.

Une équipe d’experts (pompiers, policiers, médecins…) et des membres de la direction de 5N Plus étaient présents afin de répondre aux questions. Et celles-ci ont fusé. Plus de cinquante personnes ont répondu à l’appel.

Des riverains, surtout de la rue du Bosquet, sont inquiets. D’abord, car en cas d’alerte Seveso, ceux-ci ont peur de ne pas être mis au courant correctement d’un éventuel incident. Car, pour l’instant, la sirène d’alerte n’est pas encore installée. «La pose d’un tel dispositif fait l’objet d’une longue procédure et n’est pas du ressort communal. La sirène sera placée avant les vacances d’été. Pour l’instant, d’autres manières de prévenir la population en cas de danger existent, comme le porte-à-porte», a-t-on répondu à une habitante.

Autre question : «Comment est-il possible d’installer une usine Seveso dans un village, et même près d’une voie ferrée?» Réponse : «À ses débuts, l’entreprise n’était pas répertoriée comme dangereuse. Elle fut classée Seveso par la suite, au vu de ses nouvelles activités et du stockage de matières toxiques. Le principal risque qui existe à Tilly, c’est une émission incontrôlée de gaz nitreux (matières toxiques) dans l’environnement. Ce qui provoquerait chez l’homme une irritation des muqueuses et des voies respiratoires. La proximité d’une voie ferrée n’accentue pas les risques. Et déménager les installations est impensable. Cela coûterait des dizaines de milliers d’euros.»

Lors de cette soirée, les consignes de sécurité, en cas d’alerte, ont largement été rappelées : s’abriter dans le bâtiment le plus proche, fermer portes et fenêtres et s’informer de la situation via les médias.