Une collaboration avec l’Université de Liège (ULiège) pour faciliter la formation des chiens pisteurs « restes humains »

L’épagneul Bones, un chien pisteur de la Police Fédérale, pointe de son museau un endroit au sol, qu’un entraîneur a spécialement « contaminé » par l’odeur d’un corps en décomposition. Il n’est ici nullement question de matières organiques ; l’odeur émane d’un liquide aqueux dont quelques gouttes ont été déposées. Cette solution est le résultat d’une collaboration entre la Direction d’appui canin de la Police Fédérale et l'ULiège.



L’épagneul Bones, un chien pisteur de la Police Fédérale formé pour retrouver des cadavres, pointe de son museau un endroit au sol, qu’un entraîneur a spécialement « contaminé » par l’odeur d’un corps en décomposition. Il n’est ici nullement question de matières organiques ; l’odeur émane d’un liquide aqueux dont quelques gouttes ont été déposées. Cette solution est le résultat d’une collaboration mise en place entre la Direction d’appui canin de la Police Fédérale et l’Université de Liège, et est d’une utilité considérable pour la formation des chiens pisteurs.

Les deux entités ont entrepris leur collaboration il y a sept ans. Clément Martin, chercheur au département Agro-Bio Tech à Gembloux, a mis au point un liquide odorant dont l’odeur se rapproche très fortement de celle que dégage un corps humain en putréfaction. Cette substance facilite grandement la formation et l’entraînement des chiens pisteurs « restes humains » de la Police Fédérale.


Avantages du liquide odorant lors des entraînements

Deux gouttes de cette solution aqueuse suffisent pour vicier un objet ou un endroit d’une odeur de chair humaine en décomposition. À défaut, les chiens pisteurs sont également formés à l’aide de restes d’origine animale – la matière organique du cochon dégage en effet une odeur proche de celle des restes humains et est dès lors très utile pour les entraînements – ou de linges qui ont été enfermés dans un espace clos aux côtés d’un cadavre afin qu’ils puissent s’imprégner de son odeur. Si ces deux méthodes se révèlent efficaces, elles ont l’inconvénient d’être difficiles à mettre en œuvre, surtout lorsque les séances d’entraînement se déroulent dans un lieu public (comme dans un bois). Le recours à un liquide odorant en facilite grandement l’organisation : il est ainsi possible, quelques jours voir même des mois avant, de « contaminer » le lieu à l’aide de cette solution, sans risque que le matériel didactique ne soit déplacé ou ne suscite des questions parmi les promeneurs.




Odeur d’ossements humains

La Direction d’appui canin et l’ULiège poursuivent leur excellente collaboration et se lancent désormais dans un nouveau projet. Clément Martin développe actuellement une nouvelle solution visant à recréer l’odeur d’ossements humains (sans matière organique). Même si le produit n’est pas encore au point, les premiers résultats sont prometteurs. Si le chercheur parvient à identifier cette odeur spécifique, l’exploit sera une première mondiale. Les ossements sont extrêmement poreux et s’imprègnent ainsi rapidement des parfums environnants. Les chiens éprouvent alors de grandes difficultés à apprendre à reconnaître l’odeur unique des os. Une substance imitant à la perfection les propriétés odorantes de cette dernière constituerait à nouveau une avancée remarquable pour la Direction d’appui canin.