Trafic de cocaïne via le port d’Anvers : chiffres annuels de la Police Fédérale et de la Justice

En 2024, la Police Fédérale, la Justice et leurs partenaires ont poursuivi leur lutte contre le trafic maritime de cocaïne via le port d’Anvers. Avec son Corps de sécurisation portuaire, la Police de la Navigation a procédé à 128 arrestations liées à la drogue dans la zone portuaire, dont 98 de personnes chargées de récupérer les stupéfiants. Le Service de recherche de la Police de la Navigation, créé en mars, a enquêté sur 55 affaires de drogue. La Police Judiciaire Fédérale d’Anvers a ouvert 91 dossiers liés au trafic de cocaïne organisé au niveau international via le port maritime. Au total, 243 condamnations ont par ailleurs été prononcées par le tribunal dans des affaires d’importation de drogue par le port.

Le port d’Anvers, ainsi que ceux de Rotterdam et de Hambourg, sont les plus utilisés par les organisations criminelles internationales actives dans le trafic de drogue pour acheminer la cocaïne en Europe. En collaboration avec, entre autres, la Police Locale, la douane, la Justice et certains partenaires étrangers, la Police Fédérale met tout en œuvre pour dresser la cartographie du trafic maritime de cocaïne et lutter contre les réseaux criminels qui s’y livrent, et ce sur plusieurs fronts et avec différentes unités.

Police de la Navigation

En 2024, la Police de la Navigation a procédé à 128 arrestations liées à la drogue dans la zone portuaire d’Anvers, dont 98 personnes en charge de récupérer la drogue, ainsi que 13 personnes qui se trouvaient dans un conteneur « Trojan ». 16 des 128 personnes arrêtées étaient mineures. 51 personnes arrêtées étaient de nationalité belge, 48 de nationalité néerlandaise et les autres étaient principalement de nationalité albanaise, croate, française ou bulgare. Grâce au Corps de sécurisation portuaire, créé en 2023, un plus grand nombre de patrouilles peuvent être effectuées dans la zone portuaire et la Police de la Navigation peut être plus rapidement sur place lorsqu’elle reçoit, par exemple, un signalement concernant une opération de récupération de drogue.

Le Service de recherche de la Police de la Navigation d’Anvers, mis sur pied en mars 2024, a enquêté sur 55 affaires liées aux stupéfiants, principalement des opérations de récupération de drogue. 16 autres enquêtes, sans lien avec la drogue, ont par ailleurs été ouvertes. Le Service de recherche de la Police de la Navigation travaille en étroite collaboration avec la Police Judiciaire Fédérale, qui se concentre plus particulièrement sur la structure dirigeante des organisations criminelles.

Le Port Intelligence Desk de la Police de la Navigation compte actuellement sept membres du personnel. Ce service joue un rôle clé dans l’échange et le traitement d’informations entre les différents services de sécurité et d’autres partenaires, et a considérablement amélioré la position d’information de la Police de la Navigation au cours de l’année écoulée.

Police Judiciaire Fédérale

En 2024, la Police Judiciaire Fédérale (PJF) d’Anvers a ouvert 91 dossiers liés au trafic de cocaïne via le port maritime. La PJF cible la structure dirigeante des organisations criminelles et leurs avoirs, mais aussi leurs intermédiaires, qui recrutent et dirigent les personnes qui commettent des faits de violence et exécutent les opérations de récupération de drogue ou de blanchiment... De nouveaux dossiers ont notamment été créés à la suite d’attaques ou de menaces dans le milieu de la drogue, de saisies de stupéfiants ou de l’arrestation de personnes en charge de récupérer la drogue. La collecte d’informations en Belgique et à l’étranger a également permis d’ouvrir ou de parachever certains dossiers. En 2024, la PJF d’Anvers a procédé à l’arrestation et à l’audition de 234 personnes dans le cadre de ses enquêtes, lesquelles ont débouché sur des saisies de drogue et d’avoirs, ainsi que sur le démantèlement de réseaux criminels.

Justice

En 2024, le tribunal d’Anvers et le tribunal de Flandre orientale, tous deux compétents pour la zone portuaire, ont traité un total de 55 dossiers liés à l’importation de drogue via le port d’Anvers. Quelques 243 condamnations ont été prononcées dans ce cadre. Des peines équivalantes à 852 années d’emprisonnement et 6 817 600 euros d’amende ont été prononcées. Un total de 70 798 138 euros a par ailleurs été confisqué et 1 720 années d’interdiction de port ont été infligées.

Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur démissionnaire : « Nous avons fait de la lutte contre la drogue une priorité absolue lors de la dernière législature. Outre la Police de la Navigation, des investissements ont été réalisés au niveau de la Police Judiciaire Fédérale et un Commissariat national aux drogues a été créé. Nous pouvons observer des effets positifs dans le port d’Anvers, mais nous savons également que la criminalité organisée cherchera toujours la voie de la moindre résistance. Nous devons donc rester vigilants et continuer à faire les efforts nécessaires lors de la prochaine législature. L’engagement de la Police Fédérale, mais aussi de la Police Locale, porte ses fruits. C’est un combat difficile, mais que nous devons continuer à mener en tant qu’autorité, notamment par le biais de la coopération internationale. »

Paul Van Tigchelt, vice-Premier ministre et ministre de la Justice et de la Mer du Nord démissionnaire : « Bien qu’ils existent depuis peu, le Corps de sécurisation portuaire et le Service de recherche de la Police de la Navigation constituent déjà un maillon essentiel dans la lutte contre le trafic de cocaïne via le port d’Anvers. La présence permanente sur le terrain et la capacité d’enquête supplémentaire permettent en outre à la Police Judiciaire Fédérale de se concentrer davantage sur la structure dirigeante des réseaux criminels et la saisie des avoirs engrangés par ceux-ci. En 2024, 243 personnes ont été condamnées pour trafic de cocaïne via le port d’Anvers et près de 71 millions d’euros ont été confisqués. Les cibles de premier plan sont également de plus en plus souvent extradées depuis d’anciens havres tels que les Émirats arabes unis. L’étau commence à se resserrer, mais nous sommes encore loin du compte. La criminalité organisée s’adapte continuellement. Nos services doivent constamment innover et s’adapter. »