Agressions à l'encontre des services de secours

La Capitale a écrit:chiffres stables depuis dix ans

Il n’existe pas de statistiques précises concernant les agressions envers les services de pompiers à Bruxelles, qui sont répertoriés par la police fédérale sous le terme “ violence contre les métiers d’intérêt général ”. Comprenez, les violences faites contre les médecins, ambulanciers, pompiers et autres corps de métier chargé de notre sécurité.

Selon le rapport annuel de la police fédéral, 194 faits ont été répertoriés sur l’arrondissement bruxellois en 2010. Un chiffre en baisse par rapport à 2009 (238 faits) et 2008 (213). Aucune statistique n’existait avant cette année.

Les agressions perpétrées contre les agents de police sont, elles, répertoriées dans une catégorie à part. Le chiffre, ici, est stable. 169 faits ont été constatés en 2010 pour 172 en 2009 et 180 en 2008. Le chiffre est constant depuis une dizaine d’années déjà puisqu’en 2000, on parlait de 180 faits.

La Capitale a écrit:Bruxelles : Les sapeurs victimes d’un public nerveux. Encore jeudi soir

Jeudi soir, un pompier a été frappé en intervention par la personne qu’il emmenait à l’hôpital. Un fait isolé? Non, les pompiers bruxellois font trop souvent face à des situations “ limites ” lors de leurs interventions. Pierre Meys, leur porte-parole, dresse un état des lieux.

Les pompiers interviennent pour nous sauver la vie mais beaucoup, dans la capitale, semble l’oublier. Nous en avons encore eu l’illustration jeudi soir, boulevard du Jardin Botanique, lorsqu’un pompier s’est fait tabasser par le patient qu’il emmenait à l’hôpital. Le suspect s’en est même pris aux officiers de police appelés en renfort (lire par après).

Surréaliste, mais pas si marginal, si l’on en croit Pierre Meys, le porte-parole des pompiers de Bruxelles. “ Cela arrive régulièrement car nous sommes souvent amenés à intervenir lors de rixes, où les gens ne sont pas toujours dans un état émotionnel stable. On ne sait jamais vraiment ce que l’on trouve sur place. Ce sont les risques du métier, nous sommes formés pour ça aussi ”, explique-t-il.

Et même lors d’interventions sur des incendies, nos soldats du feu doivent faire face aux griefs des victimes. “ Les automobilistes ne sont pas toujours très bien garés à Bruxelles et les camions d’intervention sont assez lourds à conduire. Il arrive que l’on ait du mal à nous faufiler dans certaines rues et il n’est pas rare, dès lors, que l’on se fasse vilipender par des victimes qui estime que nous ne sommes pas arrivés suffisamment rapidement ”, reprend-t-il.

Et l’on vous passe les actes de violence gratuits. “ Souvenez de l’incendie de la boulangerie industrielle de Wetterenoise, il n’y a pas si longtemps. On nous avait jeté des cailloux lorsque nous sommes arrivés sur les lieux pour éteindre le sinistre ”, grimace notre interlocuteur. En remontant plus loin dans le temps, on peut aussi rappeler le traquenard tendu à nos pompiers en août 2009, littéralement cailllassés par des jeunes lors d’une intervention dans le quartier Ribaucourt, à Molenbeek.

Le sergent-major Meys déplore évidemment tous ces incidents. “ Nous faisons toujours le maximum pour être le plus efficace possible ”, assure-t-il. On comprend mieux le ras-le-bol de certains de ses collègues.