NAMUR : Facebook déterminant dans une enquête

Vers l'Avenir Basse-Sambre a écrit:C'est une première à Namur. De jeunes Eghezéens impliqués dans une bagarre sont identifiés via «Facebook». Le réseau virtuel met les enquêteurs sur la piste.

Retrouver la trace d'une vieille copine de rhéto aujourd'hui expatriée en Colombie, organiser un bon week-end de guindaille avec les potes à la Côte, échanger des vignettes Panini pour compléter l'album des footballeurs... Les utilisations, souvent positives, de Facebook sont infinies. Récemment, le réseau social virtuel a montré une facette plus originale encore. Le Livre des Visages a en effet joué un rôle déterminant dans une enquête policière.

Mais tout démarre bien dans la réalité. Plutôt piteuse, d'ailleurs. Lors d'une soirée de village à Hélécine, en Brabant wallon, une violente bagarre éclate. Les coups pleuvent et quelques jeunes gens sont sérieusement blessés. L'une des victimes dépose plainte à la police de Wavre. Entre-temps, de nombreux jeunes présents à cette soirée commentent ces faits graves sur Facebook, l'incontournable site internet de socialisation. On signale que des photos « souvenirs » ont été prises en cours de soirée. Les clichés digitaux s'échangent et, de fil en aiguille, les auteurs présumés des faits sont reconnus par des utilisateurs de Facebook . Des noms sont lâchés sur la toile. « Et là, ça fait apparemment paniquer l'un des jeunes qui est dénoncé sur le site », explique le commissaire Didier Metens, de la zone Orneau-Mehaigne. « C'est lui qui prend contact avec nous pour bien expliquer qu'il n'a pas joué un très grand rôle dans cette bagarre. »
« Ah, s'ils savaient ça ! »

Mais cela suffit en tout cas à mettre les enquêteurs gembloutois sur la piste des principaux protagonistes de cette bagarre. Il s'agit en fait de six jeunes gens de la région d'Eghezée. Tous n'ont pas encore été entendus par la police. Et, par ailleurs, il est encore un peu tôt pour rejeter toutes les responsabilités sur les Eghezéens. « Mais c'est vrai que c'est la première fois en ce qui nous concerne que le réseau Facebook joue un rôle déterminant dans une enquête », constate le commissaire gembloutois.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que les enquêteurs de la police locale ont des oeillères qui les empêchent de voir ce qui se passe sur le net. « Cela nous a déjà permis aussi d'avoir des infos sur un petit trafic. L'un des internautes avait d'ailleurs écrit sur le net : « Ah, si les flics savaient tout ça ! ». On n'a pas manqué de le lui rappeler quand on l'a entendu dans nos bureaux... »