08 août 1956 : Catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle

Mikeuu a écrit:ben a l'epoque je crois qu'ils se souciaient encore moins de la sécurité que maintenant. Mais dans la société actuelle c'est toujours le même chose. Il faut des catastrophes majeures pour que les choses commencent a bouger, ...

www.lavenir.net a écrit:Cérémonie au Bois du Cazier: les souvenirs d'un sauveteur

262 personnes ont péri dans la catastrophe du Bois du cazier du 8 août 1956. Leur mémoire sera saluée ce week-end. Vittorio Costa faisait partie des équipes de sauvetage pendant la catastrophe du Cazier . Il partage aujourd'hui ses souvenirs les plus marquants.

Monsieur Vittorio Costa, que faisiez-vous le matin du 8 août 1956 ?
Je venais de rentrer chez moi depuis quelques heures à peine, après avoir travaillé la pause de nuit au charbonnage du Carabinier. Vers 9 heures 30, mon épouse est venue me réveiller, pour me prévenir qu'on avait téléphoné et que j'étais réquisitionné pour me rendre au Bois du Cazier afin de participer aux opérations de sauvetage. Un véhicule des charbonnages du Gouffre assurait la collecte des mineurs qui, comme moi, travaillaient dans l'équipe de sécurité de leur puits.

Avez-vous rapidement compris l'ampleur de la catastrophe ?
Dès que je suis sorti de chez moi, pour attendre le véhicule qui devait me conduire à Marcinelle. En fait, depuis mon domicile à Farciennes-Pironchamps, on voyait la colonne de fumée et de vapeur d'eau qui s'échappait des puits du Bois du Cazier.

Une fois sur place, que s'est-il passé ?
Je me suis retrouvé affecté à l'équipe de sauvetage en renfort immédiat, juste en deuxième ligne derrière l'équipe menée par Angelo Galvan. Mais j'ai rapidement été saisi par le nombre de gens qui s'agitaient partout. Rapidement, il y avait sur le site des équipes de l'étranger, notamment d'Essen en Allemagne et, surtout, plus de militaires que de mineurs. Et puis les pompiers qui, faute d'instructions de la part des ingénieurs des mines qui étaient tous en vacances, ont pris l'initiative de tenter d'inonder l'incendie. Résultat, les entrées et sorties des puits ont rapidement été envahies par de la vapeur d'eau brûlante. Il était devenu impossible de descendre en-deça de 140 mètres.

Combien de temps êtes-vous resté en poste pour les opérations de sauvetage ?
Je ne suis pas rentré chez moi pendant neuf jours d'affilée. Nous voulions continuer à tout prix à retrouver des survivants et à les extirper de là. Je ne peux pas oublier ces images : on a retrouvé 17 mineurs étendus, presque l'air paisible, asphyxiés par la fumée et les gaz, qui avaient juste eu le temps d'écrire un dernier message à la craie sur les murs de la galerie. Plus tard, nous avons quand même retrouvé un père et son fils, qui avaient survécu une semaine en se cachant sous un wagonnet renversé.

Gardez-vous des regrets par rapport aux évènements ?
On aurait voulu pouvoir faire beaucoup plus, bien sûr. En vérité, on n'a quasiment pu sauver personne. Mais ce qui est certain, c'est que tous les corps ont été remontés et que chaque victime a eu droit à une sépulture décente.

Quel souvenir reste le plus poignant pour vous aujourd'hui ?
Je pense que ça a été les premières funérailles collectives, neuf jours après la catastrophe. Tous ces gens qui hurlaient, qui pleuraient. Et cette prise de conscience de l'ampleur de ce qui s'était passé au Bois du Cazier. La présence du roi Baudouin ajoutait à l'atmosphère particulière de ce moment.

Le site est réhabilité depuis quelques années et la mémoire des victimes est préservée, quels sentiments en tirez-vous ?
Un peu de fierté car c'est grâce à nous, les anciens mineurs, avec le soutien de Jean-Claude Van Cauwenberghe, si le Bois du Cazier a pu être sauvegardé malgré de nombreuses années d'abandon. La cérémonie annuelle de commémoration des victimes reste un moment important. Et même si ma santé n'est pas à 100 % pour le moment, je tiens à y être présent dimanche. Vous savez, un évènement comme la catastrophe de 1956, ça marque une vie à tout jamais.

www.sudpresse.be a écrit: Commémoration de la catastrophe du Bois du Cazier

Plusieurs centaines de personnes ont pris part, dimanche, à la commémoration de la catastrophe minière du Bois du Cazier, à Marcinelle. Pour ce 54e anniversaire, des mineurs de Liévin (France) étaient présents aux cérémonies. Le 8 août 1956, la catastrophe de Marcinelle avait fait 262 morts et comme chaque année, ce dimanche peu après huit heures, la cloche Maria Mater Orphanorum a tinté à 262 reprises, sur le site charbonnier, avant la célébration eucharistique. La Grand’Place de Marcinelle a accueilli les dépôts de fleurs au Monument international Aux Victimes du Travail, avant l’hommage rendu, au cimetière de Marcinelle, aux mineurs et au monument « Sacrifice des Mineurs Italiens ». En fin de matinée, le site du Cazier a vu se dérouler les dépôts de fleurs par les Associations de Mineurs.

pompier319 a écrit:heureux de voir qu'il en existe encore au moin un .

La Capitale a écrit:Commémorations des 60 ans de la catastrophe du Cazier: découvrez le programme!

Le 8 août 1956, 262 mineurs perdent la vie dans les boyaux du Bois du Cazier. Les victimes, italiennes, belges ou encore hollandaises, laissent derrière elles des familles, des amis, et un traumatisme qui touche encore la région de Charleroi aujourd’hui. 60 ans plus tard, le devoir de mémoire est plus que jamais de mise sur l’ancien charbonnage.

Cette année est spéciale pour le Bois du Cazier. Il y a 60 ans, 262 mineurs trouvaient la mort dans le charbonnage suite à un incendie. Une simple erreur d’encagement qui a eu des conséquences terribles. Lors d’une manœuvre d’extraction, un chariot dépassait de la cage et a accroché une poutrelle, ce qui endommage une canalisation d’huile et détériore deux câbles électriques sous haute-tension. Des arcs électriques se sont formés, mettant le feu à l’huile. l’incendie sera attisé par le ventilateur de surface et nourri par les renforts en bois dans les galeries.

Sur les 275 hommes descendus dans les boyaux, seuls 13 ressortiront de cet enfer. Après plusieurs jours à essayer de sauver les autres, le verdict est sans appel: « Tutti cadaveri ».

« Nous voyons un peu ce soixantenaire comme un passage de témoin », explique Jean-Louis Delaet, directeur du site du Bois du Cazier. « Malheureusement, il y a de moins en moins de survivant de la catastrophe. Il nous faut donc penser au futur, et sensibiliser les nouvelles générations à ce tragique événement. »

La jeunesse à donc une place très importante au programme des commémorations qui s’étendront sur toute l’année.

Ce soixantenaire, c’est également l’occasion pour le site du Bois du Cazier d’enrichir sa collection. Une des nouveautés cette année, c’est par exemple la remise à neuf d’un camion Dodge de la centrale de sauvetage de Marcinelle. Ce véhicule va donc faire son retour au Bois du Cazier, le lieu de sa toute première intervention en 1955. Il a été retrouvé miraculeusement par Richard Mageren, qui l’a restauré, rééquipé et ensuite offert au Bois du Cazier.

Une autre nouveauté, c’est l’installation d’une quarantaine de lampes de mineur géantes, d’environ 1 mètre 50 de haut, en partenariat avec le Charnoy. Elles ont toutes été décorées par des associations ou à l’occasion d’événements comme le festival Kicks. Ces lampes seront mises aux enchères au cours de l’année. Un logement ouvrier italien d’après-guerre sera reconstitué. Ces logements abritaient, historiquement, des prisonniers de guerre. À la fin du conflit, ils ont été réinvestis par les ouvriers du charbon italiens.

Une des nouveautés cette année, c’est par exemple la remise à neuf d’un camion Dodge de la centrale de sauvetage de Marcinelle. Ce véhicule va donc faire son retour au Bois du Cazier, le lieu de sa toute première intervention en 1955.

Il a été retrouvé miraculeusement par Richard Mageren