Feu d'entrepot à Feldkirch (Alsace)

Hier matin, il ne s'agissait pas d'un énième incendie à l'extérieur du hangar de production de cette entreprise de recyclage de pneumatiques. Cette fois, c'est l'intégralité des bâtiments qui est partie en flammes provoquant un immense dégagement de fumées. L'usine de Feldkrich, dans le Bassin potassique, assurait la valorisation de la totalité des pneumatiques alsaciens.

Les tôles effondrées et tordues par la chaleur, dressant leurs épis d'acier vers un ciel orageux, offraient un paysage de désolation. En fin de matinée, les fumées continuaient à s'échapper des débris, plusieurs heures après le début de l'incendie. Des colonnes de fumées qui se voyaient depuis Mulhouse et dans un très large rayon autour de Feldkirch. Il n'y a pas eu de victimes. Les entreprises alentour n'ont pas été touchées.
« Une caméra de vidéosurveillance a filmé une flamme de 3 m de haut et d'un mètre de large en plein milieu du hangar de production »

Sortis aux ordres du chef de site, le colonel Moine, quelque 68 sapeurs-pompiers venus de Guebwiller, Soultz, Feldkirch, Cernay, Soultzmatt, Wittelsheim et Mulhouse sont intervenus pour maîtriser ce spectaculaire incendie à l'aide de huit véhicules dont deux grandes échelles. Le colonel Allemen, directeur du SDIS 68 était sur les lieux.
Selon le PDG René Muller, «l'alarme de l'usine s'est déclenchée à 9h30». Le déclenchement des interventions des sapeurs pompiers a démarré à 10h. « Une caméra de vidéosurveillance a filmé une flamme de trois mètres de haut et d'un mètre de large en plein milieu du hangar de production. Après, le feu est parti à vitesse grand V », a indiqué René Muller, PDG d'Ecomix SA. Il indiquait aussi ne pas comprendre comment le sinistre a pu se déclencher. Pour René Muller : « La production s'est arrêtée hier à 18h et les machines ont été vidées. Si le feu était parti d'une de ces machines, le springlage, c'est-à-dire l'arrosage, aurait automatiquement été déclenché. Ça n'a pas été le cas. »
Le PDG ajoute que, désormais « aux normes » après les contrôles de l'Apave (Association des propriétaires d'appareils à vapeur et électriques), de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche, et de l'environnement) et le feu vert de la préfecture en avril 2008, la société a investi 350 000 € dans la sécurité, qu'il s'agisse d'arrosage automatique, de détection de fumées ou de caméras de vidéosurveillance ou thermique.
Odeurs de caoutchouc brûlé et passages de cigognes

Hier, l'accès routier à Feldkirch était fortement réglementé, les déviations ayant été assurées par une quarantaine de gendarmes dirigés par le capitaine Ahmed, commandant en second la compagnie de Soultz-Guebwiller, laquelle avait reçu le renfort de la compagnie de Thann et de l'escadron départemental de sécurité routière. Le colonel Furmanek, commandant du groupement de gendarmerie du Haut-Rhin, était sur place. Le parquet de Colmar a été avisé du sinistre. Une enquête est en cours pour en déterminer les causes. On ignorait hier le degré de pollution des environs après les dégagements de fumées durant plusieurs heures. Signalons simplement qu'à 13h30 une forte odeur de caoutchouc brûlé régnait sur Feldkirch. Quant aux cigognes, peut-être les pensionnaires de l'Ecomusée voisin, elles étaient visiblement intriguées ou perturbées par l'événement, si l'on en croit leurs traversées régulières des colonnes de fumées.


Source: les Dernières Nouvelles d'Alsace.