Préavis de grève - Pompiers de Tournai

Les pompiers de Tournai sont confrontés à un manque cruel de personnel. Un préavis de grève est déposé pour le 23 septembre.

Source: Vincent DUBOIS
Le Courrier de l'Escaut - édition du 18 septembre 2009

À l'initiative du secteur « pompier » de la FIS (Fédération intercatégorielle des services publics), un préavis de grève a été déposé auprès de l'administration communale de Tournai. Si les doléances des hommes du feu ne sont pas entendues pour le 23 septembre, ceux-ci menacent de se mettre en grève. Que l'on se rassure, les interventions urgentes seront bien entendu assurées mais les autres taches auxquelles se soumettent quotidiennement les sapeurs devraient être ignorées. Plus question, par exemple, de nettoyer la caserne ou, pire, de remplir les documents administratifs liés aux transports et autres activités facturées. Une dernière initiative qui risque d'avoir des conséquences financières dans la mesure où il deviendrait alors impossible, pour la commune, de facturer les sorties des services 100 et incendie. Si les pompiers tournaisiens menacent d'en arriver à cette extrémité, c'est principalement pour protester contre des conditions de travail de plus en plus difficiles. Cela, principalement en raison d'un manque flagrant de personnel. Aux 80 hommes qui fréquentent aujourd'hui la caserne, il faudrait en ajouter une bonne vingtaine, estime la FIST. « Nous fonctionnons par équipe de 17 à 18 hommes en principe », explique Alain Duburcq, délégué syndical. « Avec les congés, nous nous retrouvons avec 12 hommes en journée et 11 la nuit. Vous enlevez le téléphoniste et il reste respectivement 11 et 10 hommes. Si l'on a trois départs d'ambulances, ce qui n'est pas rare, il faut encore enlever six hommes (deux par départ), ce qui fait respectivement 5 pompiers pour la journée et 4 pour la nuit. C'est peu pour un départ au feu si l'on sait qu'un premier départ requiert, en principe, au minimum six hommes... » Certains départs (retraite et maladie de longue durée) n'ont pas été remplacés et les heures supplémentaires ne sont pas payées mais récupérées. Une dernière perspective utopique étant donné le manque de personnel.

Des discussions de caserne, il ressort encore d'autres doléances qui reviendront inévitablement sur le tapis. Ainsi, certains budgets ont été rabotés. C'est le cas, par exemple, pour ce qui concerne l'habillement, notamment pour les plus anciens. Une mesure qui tombe plutôt mal à l'heure où les prix des nouvelles tenues sont revus à la hausse (rien que le pantalon coûte 70 €, soit un peu moins du quart de la prime actuellement octroyée).

Enfin, dans un autre domaine, plusieurs hommes se plaignent également de l'environnement dans lequel ils évoluent tous les jours. Entendre : la « nouvelle » caserne qui, si l'on en croit certains, présente pas mal d'anomalies qui agacent : des portes qui ferment mal, un sol en béton qui se soulève dans le garage, des éclairages déficients qui ne sont pas remplacés en temps et en heure...

Des petites choses, sans doute, mais qui, en s'accumulant, accentuent le sentiment de ras-le-bol des combattants du feu prêts, semble-t-il, à se lancer dans une nouvelle lutte... pour la sécurité de tous.