27/12/1999 Tempête du siècle en France: 10 ans déjà... (+photos)

Ayant publié, à la demande du Ron quelques images de la « Tempête du siècle » sur un forum pompier français, j’en profite pour les partager ici également.

Désolé pour leur qualité, il s’agit de proofings argentiques scannés.

Le Ron a écrit:J’étais à Saint-Denis d’Oléron (17650) à la pointe de l’île d’Oléron au village de vacances « Les Alizées » soit à 150 mètres de la mer. En fin d’après midi le poteau électrique qui nous alimentait s’est cassé comme une brindille et les têtes des pins commençaient à s’arracher.
Mon fils et moi-même, tous deux pompiers en Belgique, avons rejoint les collègues du CS de Saint-Denis et nous les avons aidé toute la nuit.
Au petit matin c’était la désolation, toute la côte était défigurée et l’ensemble du village était sans électricité.
Devant la situation mon épouse a souhaité rentrer en Belgique, mon fils quant à lui est allé prêter ses services, durant une dizaine de jours, aux collègues et amis du CS de La Tremblade (17390).
J’adresse un message au fils pour qu’il poste quelques photos.
Bien à vous et meilleurs vœux pour 2010.

Saint-Denis d’Oléron







Vues des dégâts occasionnés à la caserne.





La Tremblade

















Arvert



La Palmyre





Ronce-les-bains















Saintes : intervention conjointe des pompiers français de Saintes, des pompiers belges de Nivelles et du GRIMP.







Cette tempête restera un des évènements marquants dans les prémices de ma carrière de sapeur-pompier. J’y repense à chaque fois que j’interviens pour un arbre menaçant ou tombé sur la voie publique, sur un véhicule, sur une habitation.

Outre le caractère dramatique de la situation, j’en retiens surtout des moments de fraternité, de solidarité mais aussi de convivialité entre collègues de nationalités différentes mais oeuvrant pour la même cause.

A+ Gaët.

Sans oublier les milliers d'hectares de forêt en chablis (non, pas le vin!!!!)

Les forestiers belges sont allé en renfort afin d'inventorier les arbres couchés... Sans oublier les bucherons qui sont morts en exploitant ces arbres dans ces situations dangereuses.....

J'étais chef de bord sur le train Vintimille - Bruxelles. Plusieurs fois retardé au départ, un chef de gare italien est finalement venu me prévenir de ce que le train resterait bloqué, et par la même occaison, m'a appris que c'était suite à des circonstances météos en France. J'ai donc invité tous les collègues à mettre leur voiture en ordre, clôturer et enfermer les inventaires, puis rendez-vous à la voiture-restaurant avec bagages. Une fois tout le monde réuni, nous nous sommes rendus en gare, et avons pris place sur une plate-forme d'un train Milan - Nice, qui est encore resté longtemps à quai avant de partir. A l'arrivée à Nice, nous sommes allés à l'hôtel Ibis de la gare, et y avons pris 7 chambres, pour toute l'équipe. C'est ainsi que nous avons pu prendre conscience de l'ampleur de la catastrophe, grâce à la télé...
Le lendemain, le TGV Nice - Bruxelles roulait, et nous l'avons pris. Mais il est arrivé avec plus de deux heures de retard. Le patron de Wagons-Lits nous attendait, car tous les trains en route (c'était un week-end, donc un max de circulation) étaient bloqués, y compris ceux dans les Dolomites et Alpes Autrichiennes.
Certaines informations m'ont particulièrement marquées, telle ces familles décimées à la veille des fêtes du passage à l'an 2000.

C'était le début de mes surfs pompiers sur le net et je garde en mémoire des messages d'ambiances passés ce jour là qui étaient alors publiés sur le net....

On y sentait bien le désarroi face aux dégats matériels et humains provoqués par cette tempête....

Je commençais ma carrière de pompier volontaire cette année là.
J'étais alors affecté au Centre de secours Principal de Colmar, environs 3500 interventions à l'année.
Nous avons été placé en alerte générale pendant 5 ou 6 jours consécutifs, et avons eu à traiter des interventions dues à "Lothar" pendant plusieurs semaines par la suite. Des milliers de toits à bacher, des chutes d'arbres, de cheminées, de tuiles, de poteaux en tout genre, de panneaux de signalisation....

Tout ce qui était rouge avec un gyro bleu était dehors. On faisait des bachages avec le Secours Routier! Et comme si Le vent ne suffisait pas, nous avons eu droit à d'abondantes chutes de neiges le 27 ou le 28 décembre. Les sorties pour infiltrations d'eau dans les batiments ont été nombreuses également.

C'était une sacrée expérience.

J'ai souvenir que les pompiers de Nivelles sont partis en renfort dans une ville jumelée, dont j'ai oublié le nom.
Amis Nivellois, vous avez la parole !

Gaët a écrit:Saintes : intervention conjointe des pompiers français de Saintes, des pompiers belges de Nivelles et du GRIMP.

Pas bien réveillé Michel?

A+ Gaët.

Gaët a écrit:

Gaët a écrit:Saintes : intervention conjointe des pompiers français de Saintes, des pompiers belges de Nivelles et du GRIMP.

Pas bien réveillé Michel?

A+ Gaët.

Si Gaëtan : très bien réveillé, mais avant de poster, je suis remonté jusqu'au texte initial, sans faire attention aux petites lignes entre les photos

Houlala Michle, il faut toujours faire attention aux petites lignes, surtout quand tu sais où travaille l'administrateur de ce forum...

j'ai connus ça lors de la tornade à hautmont

D’accord pour les images choquantes, les maisons dévastées et les familles se retrouvant sans toit et/ou en deuil mais il faut quand même remettre les choses dans un contexte de grandeur:
- Hautmont : mini-tornade, 3 morts, bande de 10 km de long, 70 millions € de dégâts
- « Tempête du siècle » (Martin et Lothar) : 88 morts en France (dont 13 en Charente-Maritime), 150 km de large, 7 milliards € de dégâts.

C'est quand même un peu différent...

Par contre, la force des vents n’a jamais été connue, les anémomètres restant bloqués dans leur positions maximales (sur l’île d’Oléron où les vents semblent avoir été les plus violents, l’anémomètre du phare de Chassiron est resté bloqué à 198 km/h).

Le Ron s’en rapellera certainement : au plus fort des rafales quand le CTU de Saint-denis d'Oléron (un SG2 tôlé) qui nous protégeait tant bien que mal du vent a menacé de se retourner sur nous, nous avons reçu de l’embrun dans le visage… alors que nous étions à plus de 3 kilomètres de la mer !

A+ Gaët.

Le 26 décembre 1999, le banal avis de tempête lancé par Météo France tournait à l’ouragan. Une première dépression, puis une seconde le lendemain, s’abattent sur la France, avec une force jamais mesurée ici. On relèvera des pointes à 165 km/h à Alençon ou 194 km/h à Royan. Pire, l’anémomètre de la Tour Eiffel se bloque sur 216 km/h ! Les dégâts sont considérables

Source: france-info

Des pointes aux alentours de 215 km/h ont-été observées sur les sommets vosgiens.

Merci Seb mais idem pour Paris: anémomètre bloqué.

Observations non homologuées
Date Endroit Vitesse Commentaire
26 décembre Paris (Tour Eiffel)
selon France3[3] 216 km/h Anémomètre bloqué à son maximum, vitesse du vent probablement plus élevée, mais non représentative de celle du vent de surface
Aiguille des Grands Montets[5]
(Chamonix-Argentière, 3295m) 320 km/h Vitesse mesurée au sommet d'une montagne, non représentative de celle du vent de surface

Du reste:

26 décembre Orly 173 km/h
27-28 décembre
Île d'Oléron 198 km/h
Paris (Parc Montsouris) 169 km/h
Cap Ferret 173 km/h
Alençon 166 km/h
Biscarosse 166 km/h
Colmar 165 km/h
Île d'Yeu 162 km/h
Île de Groix 162 km/h
Pointe du Raz 162 km/h
Metz 155 km/h
Clermont-Ferrand 159 km/h
Troyes 148 km/h
La Rochelle 151 km/h
Ploumanach 148 km/h
Limoges 148 km/h
Nancy 144 km/h
Bordeaux 144 km/h
Chartres 144 km/h
Perpignan 140 km/h
Strasbourg 144 km/h
Aurillac 137 km/h
Rouen 140 km/h
Pau, Tarbes 137 km/h
Rennes 126 km/h
Mâcon 126 km/h
Nantes 126 km/h
Dijon 126 km/h

Les rafales les plus violentes ont été relevées sur l'île d'Oléron (au moins 197 km/h, les mesures exactes demeurant inconnues, l'anémomètre du phare de Chassiron ayant été bloqué à son maximum) et à Royan (194 km/h). La puissance de cette tempête l'a fait comparer à un ouragan (vents de force 12 sur l'échelle de Beaufort, équivalentes à un cyclone de force 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson).

Sources: Wikipédia

A+ Gaët.

Effet autant surprenant que rarissime, lors du passage des sommets vosgiens, l'ouragan a repris de la force à des endroits très précis (vallée de Saint-Amarin par exemple).
C'est un peu comme si certains reliefs avaient créés un espèce de système venturi.