Policiers face aux crocodiles (11/05/2006)

par Cheap Ven 12 Mai 2006 - 1:10

Formation plutôt impressionnante au parc Paradisio
«Ne paniquez pas. Tout le matériel médical est prêt pour vous soigner en cas d'incident. Tout le monde est en règle avec ses rappels de vaccins?», lance l'instructeur avant d'entamer les exercices pratiques. Les 12 policiers qui participaient mercredi à l'une des formations biodiversité dispensées par la police fédérale au parc Paradisio avaient intérêt à avoir les mains gantées et surtout le coeur bien accroché.

Les gentils premiers cours pour apprendre à manipuler l'un ou l'autre petit reptile sont désormais loin. Les policiers doivent maintenant être prêts à capturer un python de deux mètres ou même un crocodile, devenus presque aussi courants qu'un pitbull.

«Le but de la formation est de coller au maximum à la réalité de terrain. Aujourd'hui, les policiers, comme les pompiers, d'ailleurs, peuvent être amenés à rencontrer ce type d'animaux, de cette taille-là. Pour votre information, on vend en Belgique, légalement, 100 à 150 caïmans par an! L'objectif est de former deux policiers par zone, afin d'avoir partout des personnes compétentes», commente Laurent Grolet, du service Environnement de la police fédérale.

Au parc Paradisio, à Brugelette, les installations de Carapace, où l'on héberge une partie des reptiles saisis par la justice, se prêtent bien à ces formations. Au total, cette année, 72 policiers y passeront. Mercredi, les 12 agents, 11 hommes et 1 femme (qui a eu moins peur que beaucoup de ses collègues!) étaient venus notamment de Namur, Marche, Gembloux, Ath, Rochefort, Etterbeek et Schaerbeek. Après une demi-journée de cours théoriques, les policiers ont appris à manipuler des mygales, à maîtriser un iguane, dangereux surtout à cause de sa queue utilisée comme un fouet. Deux autres exercices se sont révélés plus périlleux. Comment remettre en cage un python de deux mètres, particulièrement rapide et agité? Toujours à deux, les policiers l'attrapent par la queue, puis le soulèvent avec un crochet métallique. Pas évident du tout! «C'est très impressionnant. Vous avez toujours le sentiment que le serpent va se retourner et vous mordre. L'animal est aussi beaucoup plus lourd qu'il n'en a l'air», commente un agent. Restait le clou de l'après-midi: le fameux caïman. «Soyez extrêmement prudent. Il pourrait vous arracher la main. Toujours être dans son dos!» Seule la moitié des policiers vont s'y risquer, utilisant un lasso au bout d'une canne métallique. Ils ont réussi la manoeuvre. Et ne sont pas prêts à l'oublier!

Benoît Franchimont

© La Dernière Heure 2006