La police carolo se croise les bras (29.03.2007)

« Roger-beep », communication rétablie !
SAUSSEZ, ISABELLE
vendredi 30 mars 2007, 05:04

Le blues des bleus s'est mué en colère noire hier matin. À tel point qu'une délégation de la police locale de Charleroi a, pendant quelques minutes, séquestré les membres du collège des bourgmestre et échevins venus leur présenter le projet du futur hôtel de police.
Initialement, les pandores devaient profiter de cette rencontre avec les élus pour observer un arrêt de travail d'une matinée afin de marquer leur mécontentement face aux retards de paiement des primes et des heures supplémentaires. Un nouveau grain de sable dans la mécanique déjà bien rouillée à la police locale de la cité sambrienne. « C'est la goutte qui a fait déborder le vase, en tout cas, pour Eric Garbar, délégué SLFP de la zone de police de Charleroi. On travaille dans des conditions de merde, il n'y a pas d'autre mot. On nous demande de bosser 10 ou 12 heures d'affilée, d'assurer des prestations nocturnes et des week-ends. Pour ensuite nous dire qu'on sera payé avec un mois de retard. C'est inadmissible. »
Officiellement, un bug informatique, lié à une erreur humaine, serait à l'origine de ce retard. Le montant des primes et des heures supplémentaires s'élève tout de même de 800 à 1.000 euros de moyenne par agent. Dès mercredi soir, la chef de zone Francine Biot avait annoncé une solution : exceptionnellement, le service des dépenses fixes a accepté de relancer la vague des paiements en intégrant, avec quelques jours de retard, le fichier des agents concernés. Une réponse jugée rapide donc par la direction qui dit « pouvoir comprendre l'action des policiers sans pour autant l'admettre ».
Situation décantée
Mais à la police locale de Charleroi, le malaise est beaucoup plus profond. Et il ne date pas d'hier. Pour Francine Biot, l'exaspération du personnel est « la conséquence d'une trop longue attente d'une certaine politique. Mais la responsabilité est fédérale et locale et surtout antérieure à l'équipe actuelle. » Pour calmer le jeu, Léon Casaert et une partie de son équipe ont donc pris le temps d'écouter les revendications des policiers. L'occasion de faire le point sur les bons de commande en matériel (pneus, cartouches d'encre...). L'équipement sera livré dans le courant de la semaine prochaine, ont assuré les édiles. À l'issue de la rencontre, les pandores ont également obtenu la garantie qu'ils seraient rétribués mardi, au plus tard. La communication semble enfin rétablie. Voilà qui devrait mettre un peu de baume au coeur des bleus.