Fusillade dans un centre commercial : nos agents prêts à intervenir

La Capitale a écrit:Deux fusillades meurtrières ont éclaté en trois jours, dont une dans un shopping center, à quelques centaines de kilomètres de chez nous, au Pays-Bas. Nous avons demandé à un agent spécialisé dans ce type d’interventions à haut risque comment nos policiers s’y prendraient pour neutraliser un sniper fou s’il s’introduisait dans l’une de nos galeries commerçantes.

Un homme de 24 ans a ouvert le feu samedi après-midi dans un centre commercial bondé d’Alphen aan den Rijn, dans l’ouest des Pays-Bas, tuant six personnes et en blessant onze avant de se donner la mort. Deux jours plus tôt, un autre jeune armé, âgé de 23 ans, a ouvert le feu dans une école élémentaire de Rio de Janeiro, tuant au moins 11 enfants avant de se suicider également.

Peut-on craindre que de pareils événements se produisent à Bruxelles? Jusqu’à présent, notre police n’a jamais été confrontée à un tireur fou semant la mort dans un endroit public bondé. Mais depuis peu, un plan d’intervention en urgence existe dans l’hypothèse où les policiers belges devraient intervenir dans une école ou un centre commercial. Voici comment nos agents bruxellois devraient alors opérer.

1-La police locale en première ligne
Contrairement à l’image véhiculée par le cinéma US, dans ce genre de scénario: pas le temps d’attendre l’arrivée d’un négociateur, des snipers ou des forces spéciales. “ Si ça se passe au shopping de Woluwe, c’est bien la zone Montgomery qui devra intervenir en première ligne ”, révèle notre agent. “ Bien entendu, les effectifs qui sont de garde à la fédérale interviennent aussi mais le temps de regrouper et d’équiper tout le monde, le sniper pourrait continuer à faire des victimes. Imaginons qu’il ait 200 cartouches: ce serait un carnage ”.

2-Le mot d’ordre: ne pas perdre une seconde
“ Pas question de commencer à organiser un briefing, de faire du repérage ou à tenter de négocier: il faut être le plus rapide possible. Il faut qu’un maximum de policiers entrent dans le bâtiment ”. Tel est l’enseignement retenu des précédentes fusillades, notamment la plus tristement célèbre, celle du lycée de Columbine, aux Etats-Unis.

3-La police doit avoir accès au plan des lieux
Pompiers et zones de police sont, en principe, en possession de plans détaillés des lieux clés tels que les bâtiments officiels et les centres commerciaux. Des données indispensables pour mener à bien un plan d’urgence. Que ce soit pour un tireur, un incendie ou une pollution chimique.

4-Identifier, isoler et neutraliser le tireur
“ Et par tous les moyens possibles, pour autant qu’ils soient légaux ”, insiste notre agent bruxellois.

“ Par neutraliser, on ne veut pas forcément dire qu’il faut le descendre, sauf si on se retrouve face à lui et qu’il ouvre le feu. Mais, en tout cas, il faut l’identifier au plus vite, l’isoler et le neutraliser. C’est pour cette raison qu’il faut un maximum d’effectifs à l’intérieur du bâtiment ”.

5-Sécuriser les lieux et secourir les victimes
“ A la limite, on est presque obligés de laisser les blessés sur place et de ne pas leur porter secours tant que le tireur n’a pas été neutralisé. Imaginez qu’on fasse entrer des brancardiers dans le bâtiment et que l’un d’eux se fasse surprendre par le suspect... ”. Une fois que la situation est sous contrôle, ce sont les médecins et les infirmiers qui entrent en scène.

“ Notre rôle à cet instant est alors de délimiter un périmètre de sécurité ”.

Nos agents ont déjà reçu des consignes pour faire face à ce genre de situation.