La rémunération des pompiers volontaires de garde toujours pas envisagée!!!

www.lavenir.net a écrit:Professionnaliser les pompiers volontaires coûterait 200 millions d’€ aux Communes. Mais le statu quo risque aussi de coûter cher suite à certaines décisions de justice.

Pris à la gorge par de récentes décisions de justice concernant le statut et la rémunération des pompiers, et qui risquent de mettre à mal les finances publiques, le monde politique s’ébroue.

Hier matin, Jacques Gobert, le président de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) est monté au créneau pour réclamer – notamment – « une neutralité budgétaire pour les communes » quelle que soit la réforme qui interviendra dans les services d’incendie et du statut des pompiers volontaires.

L’après-midi même, la sénatrice Vanessa Matz (cdH) interpellait la ministre de l’Intérieur Annemie Turtelboom sur l’élaboration d’un statut pour les pompiers volontaires. C’est dire si dans les communes (la sénatrice est aussi conseillère à Aywaille qui compte un corps de pompiers volontaires) le sujet est brûlant. C’est que les pompiers coûtent beaucoup d’argent aux communes : 553 millions d’€ par an. La professionnalisation des pompiers volontaires alourdirait la facture de 200 millions, a calculé l’UVCW. « Une telle réforme est financièrement intenable », dit son président. Comme le serait d’ailleurs le paiement des heures de gardes à domicile des volontaires, note aussi l’UVCW. Qui rappelle que les affaires jugées notamment à Dinant et Nivelles (voir ci-contre) n’ont pas valeur de jurisprudence définitive.

Il n’empêche qu’il est plus qu’urgent de clarifier la situation. « Il est effectivement grand temps qu’on légifère sur ce statut des pompiers volontaires, indique la sénatrice Vanessa Matz qui devait interpeller la ministre Turtelboom hier. Les décisions de justice se multiplient et je suis préoccupée par les conséquences que cela pourrait avoir pour les finances communales. » La sénatrice cdH partage d’ailleurs le point de vue de l’UVCW sur la nécessité d’un maintien d’un mélange entre pompiers professionnels et pompiers volontaires, plutôt qu’une professionnalisation de tous les hommes du feu. Avec 17 500 pompiers volontaires en Belgique, un tel cas de figure serait d’ailleurs sans doute intenable financièrement. Et certainement avec les seuls 33 millions dégagés en 2010 par le gouvernement pour mettre en route l’ensemble de la réforme des services incendies. Mais il y a par contre moyen de trouver dans cette enveloppe budgétaire de quoi clarifier la situation du statut de ces hommes du fait, juge Vanessa Matz. « Aujourd’hui, un pompier volontaire n’a ni vrai contrat de travail, ni statut d’agent communal. C’est complètement flou comme situation. » Un flou dans lequel seule la justice a tranché jusqu’à présent. Et souvent au détriment des communes. Pour la sénatrice cdH, il est donc urgent que le gouvernement prenne des arrêtés pour régler cette absence de statut. Pour arriver à une situation qui reste tenable financièrement pour les communes à l’abri tout en offrant une protection juridique et une juste rémunération aux pompiers volontaires. Un chantier réalisable pour un gouvernement en affaires courantes ? « Quand on voit ce que le gouvernement a su faire concernant l’accord interprofessionnel, ce serait intellectuellement malhonnête de se retrancher derrière l’excuse des affaires courantes.»