Incendie Kalmhout : ASTRID déplore les problèmes de communication et tire les leçons qui s'imposent

www.astrid.be a écrit:Dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les pompiers luttaient contre le feu dans la réserve naturelle de Kalmthout, dans le nord de la province d’Anvers, la solution de communication (MTU) engagée par ASTRID a subi des défaillances techniques. La cause : une perturbation de la liaison entre l’antenne d’émission mobile et le réseau fixe. Tout en déplorant cette situation, ASTRID présente ses solutions afin d’éviter ce genre d’incident à l’avenir.

Mercredi dernier, un dispositif massif s’est mis en place afin de combattre le feu dans la bruyère de Kalmthout, dans le nord de la province d’Anvers, à deux pas de la frontière néerlandaise. Les services de secours ont été à pied d’œuvre, jour et nuit, pour garantir la sécurité des riverains et préserver au mieux la nature.

Nul doute que, dans ce type de situation, le bon déroulement des communications est crucial. C’est la raison pour laquelle ASTRID regrette les défaillances survenues lors de l’utilisation de l’antenne mobile, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Que s’est-il passé exactement ? À la demande du service d’incendie de Wuustwezel, mercredi après-midi, ASTRID a envoyé sur place le MTU (Unité Technique Mobile) - un camion équipé d’une antenne d’émission mobile - afin de fournir une couverture radio supplémentaire.

Dans les zones naturelles comme la réserve de Kalmthout, la couverture existante est trop limitée pour répondre aux besoins en communication des nombreux effectifs engagés lors d’un incident de grande ampleur. Les plans de couverture initiaux ne prévoyaient cependant pas une couverture supérieure dans cette zone. Lors des incendies qui ont ravagé les Hautes Fagnes par exemple, fin avril, le camion MTU avait également été envoyé sur le terrain. Celui-ci avait alors fonctionné de manière optimale, à la grande satisfaction des très nombreux utilisateurs.

Bien que le MTU soit avant tout conçu pour des événements planifiés, il a été engagé pour renforcer la couverture locale pendant les opérations d’extinction à Kalmthout. Pour ce faire, une liaison devait être établie entre le MTU et un mât fixe du réseau situé à proximité. Dans ce cas, il s’agissait du mât de Brasschaat. Mercredi à 18h30, la liaison était établie et tout fonctionnait normalement.

Cependant, mercredi soir, à 23h30, la liaison a subitement connu des perturbations en raison d’un problème de liaison entre l’antenne du MTU et le mât fixe. Le fournisseur d’ASTRID (EADS-Telindus-Belgacom), chargé des réparations et de la maintenance, a immédiatement envoyé un technicien sur place. Celui-ci a exécuté les travaux et vérifications nécessaires au sol mais il a dû constater que la panne touchait également le mât de Brasschaat. Pour la réparer, le technicien devait impérativement grimper sur le mât, haut de 57 mètres. Problème : la législation en vigueur interdit à un technicien de grimper seul, de jour comme de nuit. Il a donc fallu faire venir un deuxième technicien, ce qui a considérablement retardé les réparations. Au final, le réseau était à nouveau totalement opérationnel à 6h30. Il est tout à fait compréhensible que cette situation ait été ressentie comme particulièrement pénible par les services de secours en pleine action. Le réseau radio fixe d’ASTRID a néanmoins continué à fonctionner pendant toute cette période.

Pendant ce temps, dans la réserve de Kalmthout, le MTU était automatiquement passé en mode de sécurité. Lorsque la liaison avec le mât fixe est coupée, le MTU assure en effet une couverture locale (« mode fall-back »). Les services de secours actifs dans un large rayon sous l’antenne ont donc pu communiquer entre eux mais ils n’ont plus bénéficié d’aucune liaison avec une partie de leurs collègues : ceux qui relevaient d’autres groupes de communication, situés en dehors du périmètre de l’antenne mobile. Pour communiquer, l’utilisateur radio doit activer le mode fall-back dans sa radio.

Pour éviter ce genre de situation à l’avenir, il est essentiel de tirer toutes les leçons de l’incident. Quelles sont les solutions proposées par ASTRID ?

ASTRID exige désormais qu’en cas de problème technique du MTU au cours d’une intervention, le fournisseur envoie immédiatement au moins 2 techniciens pour effectuer les réparations nécessaires sur place et si nécessaire en hauteur.

En 2006, ASTRID a présenté une proposition de modification de l’A.R. qui précise que le travail en hauteur ne peut s’effectuer sans l’accompagnement d’une autre personne habilitée. ASTRID estime cependant qu’en cas de circonstances exceptionnelles, la sécurité du technicien chargé d’effectuer une réparation dans un mât pourrait également être garantie par des tiers (par ex. des pompiers ou la protection civile). Par ailleurs, en cas d’urgence, ASTRID devrait pouvoir faire appel à une escorte pour amener d’urgence les moyens matériels ou humains sur place. Les discussions au sujet de cette proposition doivent être remises à l’ordre du jour.

La technologie vieille de 10 ans dont est équipée le MTU a besoin d’être modernisée. Souvent, le temps de parcours du camion sur les lieux de l’incident s’avère trop long et la technologie des faisceaux hertziens requiert des opérations complexes pour le rendre opérationnel. Le plus souvent, il est en effet nécessaire de monter dans des mâts d’émission pour mettre en place la liaison. Dans son plan d’entreprise déposé en 2008, ASTRID avait proposé de remplacer l’ancienne installation par une technologie satellitaire plus moderne et nettement plus rapide à installer. Les discussions au sujet des propositions formulées dans notre plan d’entreprise n’ont cependant pas pu être finalisées, et le gouvernement en affaires courantes n’a pas permis la reprise de ces discussions.

Il est essentiel que chaque utilisateur radio connaisse suffisamment toutes les fonctionnalités de sa radio. La formation reste cruciale.

ASTRID a pour mission d’offrir différents niveaux de couverture (mobile, portable, indoor) en fonction des besoins opérationnels et des moyens mis à disposition par les pouvoirs publics. Cependant, ces besoins évoluent. Il appartient aux services opérationnels et aux pouvoirs publics de déterminer comment répondre à ces nouveaux besoins opérationnels. ASTRID offre un réseau évolutif qui peut être complété en permanence par de nouveaux mâts en fonction des besoins opérationnels. Il va de soi que les moyens budgétaires nécessaires doivent être prévus, tant pour la construction de mâts supplémentaires que pour leur maintenance.