ENGIS : Répétition Générale : La Meuse est brutalement sortie de son lit

La Meuse a écrit:Imaginons que le niveau du fleuve monte d’un mètre trente, que les usines engissoises se trouvent les pieds dans l’eau et qu’il reste quelques heures pour évacuer la population. Pour éviter la cacophonie au cas où ce scénario se produirait réellement (ce qui est tout à fait possible), les autorités du district international de la Meuse s’y préparent. Répétition générale, hier matin au centre de crise engissois.

Ce vendredi matin, les autorités engissoises étaient en alerte. Policiers, pompiers, bourgmestre, autorités régionales et autres intervenants doivent gérer une pseudo montée des eaux de la Meuse, annoncée dans les quelques heures à venir. L’exercice s’est cantonné au centre de crise, sans déploiement extérieur.

“ Nous disposons d’un plan communal d’urgence, mais il s’agit ici de déterminer les meilleurs moyens pour communiquer l’information et agir dans le cas précis d’un important débordement du fleuve ”, précise le mayeur engissois Serge Manzato. “ Il s’agit d’une situation très particulière dans la mesure où une crue se produit en un certain temps, et que les choses peuvent évoluer d’heure en heure, dans les quartiers habités de la commune comme sur les sites de nos entreprises. ” Le réchauffement climatique constitue une réalité, et le rythme des inondations s’accentue. Par ailleurs, les grandes crues ne s’arrêtent pas aux frontières des pays. C’est pourquoi, l’exercice vécu hier à Engis a été effectué mercredi à Dinant. Quelques jours plus tôt, le même scénario a été joué dans les départements français des Vosges, de la Meuse et des Ardennes. Côté batave, les autorités néerlandaises se sont prêtées à l’exercice en octobre dernier, à Maastricht. Cet exercice transnational implique donc forcément la participation des responsables et opérationnels du bassin international de la Meuse.

L’exercice proposé a été construit sur base d’un scénario commun d’inondation. Celui-ci a été calculé pour refléter une hypothèse de changement climatique selon laquelle les précipitations hivernales augmenteraient de 25% à l’horizon 2050. “ Dans le cadre de cet exercice, nous imaginons que le niveau de la Meuse monterait de 80 centimètres à 1 mètre 30 ”, explique Paul Dewil, directeur du centre régional de crise. “ Nous avons une malchance sur cent que cela se produise l’an prochain. Tout comme nous avons une malchance sur cent que cela se produise l’année suivante… C’est ce que l’on appelle la “ crue centennale ”. L’importance de cette crue serait liée à plusieurs facteurs, dont l’importance des précipitations sur l’ensemble du bassin mosan et l’état du sol. Il faut aussi tenir compte du fait que les terrains soient ou non déjà gorgés d’eau, de l’état de la végétation, de la proximité de la fonte de neiges… ”