Les policières ne veulent pas de quotas
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Les policières ne veulent pas de quotas
www.lavenir.net a écrit:La ministre Joëlle Milquet et la nouvelle commissaire générale Catherine De Bolle veulent plus de femmes à la police.
80 % des policiers sont des hommes. 97,5 % des commissaires sont masculins. Pour la Journée de la femme, 200 policières ont témoigné.
« Je vis avec deux personnalités. Avec mon uniforme, je n’ai pas le droit de pleurer. Quand je l’enlève je deviens très femme-femme », témoigne une jeune et jolie inspectrice à Bruxelles, en souriant. Hier au Sénat, elles étaient près de 200 (un rassemblement unique en son genre) pour parler d’un métier qui se conjugue encore peu au féminin.
La récente ascension de Catherine De Bolle aux plus hautes fonctions de commissaire générale, est l’arbre qui cache la forêt ou plutôt le désert. La police belge compte 20 % de femmes en 2012. « Les femmes sont rentrées plus tard à la police en Belgique qu’ailleurs. Dans les années 60 seulement et par la petite porte de la police communale. Il a fallu les années 70 pour qu’elles soient engagées pour les mêmes tâches que les hommes », explique la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (cdH), à l’initiative de cette journée dédiée aux femmes dans la police.
« Cela tient surtout à la culture », estime Gwen Merckx, présidente de l’ASBL réseau des femmes policières belges. Et puis, le réflexe pour un cadre est de nommer quelqu’un qui lui ressemble. Un homme si on est un homme.
Mais Gwen Merckx prévient d’emblée :« Nous sommes contre les quotas ou de la discrimination positive. La seule solution est de modifier la culture d’organisation, de la perturber. Il faut un management en termes de diversité. » Car, dit-elle encore, « le modèle de police doit tenir compte de l’époque et doit donc évoluer. »
La ministre Milquet veut arriver à 30 % de femmes au sein de la police à tous les échelons. C’est l’objectif qu’elle a fixé hier à l’issue des débats. Mais pour y arriver, il faudra plusieurs années. Le recrutement à la police est en berne, et pas seulement pour les femmes. La réforme des polices a bloqué le cadre. Du coup, 75 femmes ont été intégrées pour 2 755 hommes. La ministre propose pour y arriver un accompagnement des femmes dans leur carrière et des jurys mixtes avec au moins une femme (idéalement 30 %), par exemple.
La présence de femmes au sein de la police va plus loin qu’une simple question d’égalité de genres. Cela participe de la lutte contre les violences faites aux femmes. « Nous voulons que les femmes trouvent facilement le chemin de la police pour porter plainte »,souligne Sabine de Béthune (CD & V), présidente du Sénat.
Une femme sur quatre a subi de la violence dans sa vie. Et une fois sur trois, c’était de la violence sexuelle. Et cela ne reflète pas la réalité mais seulement le sommet de l’iceberg. Car les femmes hésitent à parler. Joëlle Milquet note encore que seules 13,9 % des victimes portent plainte et que 3 000 viols sont déclarés chaque année. Et de clamer : « la violence faite aux femmes est une affaire d’État. Et la police a un rôle majeur à jouer dans l’accueil des victimes. »
Re: Les policières ne veulent pas de quotas
www.lavenir.net a écrit:La seule pendant 25 ans
Nelly Creten a 36 ans de carrière et d’enquêtes sur des meurtres et des violences sexuelles à Hasselt. Elle a été pendant 25 ans la seule femme au sein de la police judiciaire. Quand elle a été pensionnée, il y en avait six.
« En 1976, j’étais la première policière au Limbourg. J’avais sollicité ailleurs mais personne ne voulait d’une femme.
Vous êtes seule, on vous observe, on se demande si une femme est capable d’arrêter les suspects. C’était le regard des collègues mais surtout de la population sur moi.
Pourtant, les victimes de violences sexuelles étaient soulagées de pouvoir porter plainte à une policière. C’est plus simple pour des actes de cruauté intime. »
Re: Les policières ne veulent pas de quotas
www.lavenir.net a écrit:L’homme est un super-héros
Dominique Hoffman est inspecteur principal spécialisé à la police fédérale. Elle s’occupe de pédopornographie et d’abus sexuels. Sa section compte 40 personnes dont 8 femmes.
« Quand une femme soulève un problème et se fâche, on lui reproche d’être émotive. Quand un homme se fâche, on dit qu’il impose son autorité.
Les hommes mènent les enquêtes point par point et voient ce que ça donne. Les femmes tracent plutôt une ligne de conduite pour arriver à une solution globale.
L’homme policier a un lourd poids sur les épaules, celui du super-héros. La femme policière, pas. Elle est donc plus patiente. Un homme a besoin de reconnaissance immédiate. Une femme pas car elle sait qu’elle ne l’aura pas. »
Re: Les policières ne veulent pas de quotas
www.lavenir.net a écrit:Les réunions à 17 heures
Jinnih Beels est commissaire à Anvers. Elle y est la seule policière d’origine étrangère. Mariée à un policier, elle a un petit garçon de 5 ans.
« La police reste un bastion d’hommes, une culture de machos. Ils programment par exemple des réunions à 17h, ça ne les dérange pas. Moi, je dois aller chercher mon fils. C’est difficile de combiner ce métier avec sa vie de famille.
J’ai toujours dû faire mes preuves. Mais on a le respect qu’on mérite. Les hommes veulent me protéger leurs collègues femmes. Je n’aime pas. Moi je tire mon plan.
Je suis plus à l’écoute et moins agressive que mes collègues hommes. Sur le terrain, une femme ne va pas se bagarrer. Elle parle et sinon appelle du renfort. »
Re: Les policières ne veulent pas de quotas
www.lavenir.net a écrit:2,5 % de femmes commissaires
La police belge compte 20 % de femmes en 2012. Elles n’étaient que 6 % il y a 10 ans.
Elles ont du mal à se faire une place dans les postes de cadres. La police fédérale compte actuellement 2,5 % de femmes commissaires. Et parmi les inspecteurs principaux, elles sont 10 %.
117 zones de police sont toujours sans aucuns cadres officiers féminins, soit 61 % de l’ensemble des zones. La province du Luxembourg est celle qui compte toujours le moins de femmes (9 % des effectifs) suivie par les provinces de Liège et du Limbourg (14 %)
Re: Les policières ne veulent pas de quotas
Cheap a écrit:www.lavenir.net a écrit:
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Une femme sur quatre a subi de la violence dans sa vie. Et une fois sur trois, c’était de la violence sexuelle. Et cela ne reflète pas la réalité mais seulement le sommet de l’iceberg. Car les femmes hésitent à parler. Joëlle Milquet note encore que seules 13,9 % des victimes portent plainte et que 3 000 viols sont déclarés chaque année. Et de clamer : « la violence faite aux femmes est une affaire d’État. Et la police a un rôle majeur à jouer dans l’accueil des victimes. »
Croire que ce qui retient une femme de témoigner de violences subies est qu'elle craint de ne pas pouvoir s'exprimer devant une femme policier, c'est d'une naïveté touchante...
Maïcool- Nombre de messages : 197
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