Exercice APPORT à Mouscron ce 28/02/2013 + photos

www.lavenir.net a écrit:Une agitation toute particulière régnait hier matin le long du chantier de la nationale 518, entre la chaussée de Luingne et le boulevard de l’Eurozone.

En cause, un accident a priori banal impliquant trois voitures et une moto a été signalé aux services de secours.

«Un SMUR a d’abord été envoyé sur place mais le signalement était mauvais car il ne faisait aucunement état de plusieurs véhicules accidentés, indique Philippe Haumont, directeur des opérations, côté belge, de ce qui ne fut, heureusement, qu’un exercice. Comme la collision était donc plus grave que prévu, il a dès lors fallu déployer sur les lieux cinq ambulances et trois SMUR ».

Mais les forces transfrontalières françaises et belges de sécurité et de soins n’allaient pas être au bout de leurs peines.

Montée en puissance

En raison des conditions climatiques et de l’inattention du conducteur, un autobus n’a pu éviter l’embardée avec le balisage mis en place, créant dans la foulée un sur-accident.

« Outre la conductrice de la voiture emboutie dans le même temps, une quinzaine d’usagers du bus ont été blessées. Des moyens supplémentaires médicaux ont été demandés en France et la nouvelle procédure DLE, testée en primeur aujourd’hui, a pu être instaurée. Le but de ce Détachement de Liaison et d’Évaluation est notamment d’aller chercher les moyens les plus efficients au niveau des équipes d’intervention», continue le commandant de la caserne de Braine-le-Comte, précisant au passage que le scénario prévoyait une montée en puissance.

Le déploiement des secours sur place était assez massif et témoignait de l’ampleur de la tâche. Un hélicoptère de la sécurité civile du Nord a même été dépêché sur place tandis qu’un autre, de la police semble-il, contournait la zone.

Malheureusement, le scénario catastrophe ne s’est pas arrêté là puisqu’un dernier accident s’est déroulé, vers 12h30. Une nouvelle erreur d’attention a conduit un automobiliste à s’encastrer contre un camion-citerne rempli de liquide toxique et inflammable.

Devant le risque d’explosion et ces accidents en cascade, qui ont fait 35 victimes dont 5 graves, la commune de Mouscron a pris ses dispositions en déclenchant le plan d’urgence.

Si l’on ne nous avait pas annoncé au départ qu’il s’agissait d’une simulation, on y aurait presque cru tant la fiction ressemblait à s’y méprendre à la réalité.

P.-L. C.

www.lavenir.net a écrit:

En matière de coopération frontalière, votre caserne fait un peu figure d’exemple à l’échelon régional ?

En effet, les services de secours de Mouscron, dont notre équipe incendie, entretiennent des relations très étroites avec les collègues du Nord de la France. Grâce à cela, nous pouvons diligenter des interventions conjointes et comme nos liens datent de plusieurs dizaines d’années, cela ne pose aucun frein ni dans la communication ni sur le terrain.

Cette collaboration entre pompiers hurlus et nordistes est-elle régulière ?

Oui car vu la proximité de la cité hurlue avec la zone frontalière, nous sommes amenés à travailler de concert assez souvent. Il faut dire aussi que la plus proche caserne française se situe à trois kilomètres de la nôtre, ce qui permet une rapidité d’intervention appréciable en cas de besoin. Par ailleurs, nous recevons de temps à autre la visite d’une partie des pompiers du département (ils sont 6 000 au total), qui viennent s’entraîner chez nous.

Sur quel type d’opérations recevez-vous l’appui, ou inversement, des hommes du feu français ?

Il n’y a pas de situation type. Parfois, il arrive que l’on se déplace simultanément en bordure de frontière après avoir été alerté spécifiquement à notre centrale. Je pense notamment à l’incendie qui s’est produit dernièrement à Estaimpuis, rue de Roubaix. Dans d’autres situations, où l’on est confronté à des carences en moyens humains ou matériels, la possibilité de bénéficier de renforts est aussi importante pour faire face à des urgences.

L’exercice catastrophe organisé ce jeudi prouve l’importance d’être bien coordonné entre tous les acteurs.

Tout à fait mais ce qui est d’autant plus intéressant, c’est de voir qu’une collaboration peut vraiment exister à travers cette simulation. Et ce même avec les services de secours de Courtrai, où la barrière de la langue pourrait pourtant être un obstacle.

P.-L. C.

www.lavenir.net a écrit:Policiers, pompiers, ambulanciers : ils étaient trois cents secouristes à s’être livrés à un exercice catastrophe.

Objectif : optimiser la coopération transfrontalière.

Une étape supplémentaire a été franchie, hier à Mouscron, en matière de renforcement de la coopération transfrontalière.

Un enjeu majeur et sensible pour notre région, qui doit d’ailleurs en arriver, avec son homologue du Nord de la France, à gommer cet obstacle que représente trop souvent la frontière administrative du voisin respectif.

Partant du principe qu’il est essentiel d’allier et de coordonner les forces vives des services de secours belgo-français lors de catastrophes ou d’accidents, la Régie Provinciale Autonome Hainaut Sécurité s’est posée en chef de file du projet européen «APPORT», lancé en 2010.

L’objectif de cette Aide à la Préparation des Plans Opérationnels des Risques Transfrontaliers est simple. Elle vise à organiser une planification d’urgence transfrontalière pour permettre aux équipes de secours concernées de mieux se coordonner le travail sur le terrain. L’idée est donc de définir une méthode d’intervention harmonieuse pour tous ces acteurs, un schéma directeur d’alerte en somme.

Soutenu par l’Europe (programme Interreg IV France-Wallonie-Flandre) et la Wallonie à concurrence de 1 200 000 €, ce projet de collaboration transfrontalière a pu être testé, hier, lors d’un impressionnant exercice catastrophe (voir ci-dessous).

De part et d’autre de la frontière, plus de trois cents personnes issues des services médicaux, de police, des pompiers, de la protection civile… se sont déployées le long de la route de la Laine, sur la RN518, où plusieurs accidents venaient de se produire. «Nous avons déjà mesuré combien le service le plus adéquat et le plus rapide à intervenir pouvait à certains endroits se situer dans le pays voisin», a assuré Annie Taulet, députée provinciale.

Le choix de la localité mouscronnoise n’était bien entendu pas anodin, de par sa position géographique en bordure de frontière française. Une proximité qui induit forcément des contacts fréquents entre les autorités ou services de secours hurlus et leurs collègues du Nord. «Dans une ville où on navigue de la France à la Belgique d’une rue à l’autre, l’aide logistique apportée par les secours français est formidable. Nous travaillons ensemble beaucoup sur le plan d’urgence mais nous espérons que nos deux ministres de l’Intérieur iront plus loin», a conclu le bourgmestre de Mouscron, Alfred Gadenne.

Cheap a écrit:Donc plus une démonstration qu'un exercice....