Suppression des primes pour les plongeurs

www.lavenir.net a écrit:Les pompiers-plongeurs de Tournai ont suspendu leurs entraînements dans l’attente d’une prime impayée depuis le lancement de la nouvelle zone de secours de Wallonie picarde, en janvier dernier.

Depuis la mise en place de la nouvelle zone de secours de Wallonie picarde, les pompiers-plongeurs de Tournai ne perçoivent plus la prime que leur octroyait le pouvoir communal dont ils dépendaient avant le lancement de la réforme de la sécurité civile. Sans réponse satisfaisante de leurs supérieurs, les pompiers concernés - soit huit professionnels à Tournai - ont décidé de laisser leurs palmes aux vestiaires pour les entraînements et de ne pas répondre aux convocations du service médical.

L’ancienne prime « communale » se voulait plus intéressante que la bonification de diplôme à laquelle peuvent encore aujourd’hui prétendre les pompiers détenteurs du brevet de plongée car celle-ci est limitée pour des raisons barémiques. Pour faire simple, on dira qu’un pompier ne peut pas gagner plus qu’un caporal. Si bien qu’en raison de cette obligation, la bonification de diplôme est, généralement, inversement proportionnelle à l’ancienneté du pompier.

Une prime « illégale »
Pour compenser cette perte, le collège communal avait développé, dès juin 2010, une astuce qui consistait à valoriser les brevets de plongeurs par le biais du paiement d’heures dominicales, samedicales ou « autres », non prestées.
Une pratique non réglementaire dont l’application a pourtant été décidée de manière tout à fait officielle par le Collège, comme l’atteste un PV de ladite assemblée daté du 17 août 2010.

Dans ce même document, il est en outre précisé que tout devra être rapidement mis en œuvre pour trouver une « solution réglementaire et permanente auprès de la Région Wallonne à l’intervention du Centre Régional de formation chargé d’examiner les anomalies pécuniaires... »

Pour la petite histoire, en 2010, le paiement de cette prime représentait un coût annuel d’un peu moins de 9000 € pour la commune.
Point mort
Cela, c’était avant la réforme. Manifestement, aucune solution durable n’a, depuis cette époque, été dégagée puisque la nouvelle zone de secours a décidé purement et simplement de ne pas poursuivre le paiement de cette prime.
« Pas parce que nous ne le souhaitons pas, expliquent Paul-Olvier Delannois et Julien Gillet, respectivement président et directeur opérationnel de la zone de secours Wapi, mais simplement parce que nous ne sommes pas autorisés à le faire... Nous avons d’ailleurs interrogé l’autorité fédérale pour connaître son point de vue mais nous n’avons pas obtenu de réponse positive à ce jour ».

Du côté des deux syndicats représentés au sein des pompiers-plongeurs, le SFLP et la CGSP, on rétorque qu’il est curieux que, dans d’autres zones de secours comme à Namur ou en Flandres, le paiement d’une telle prime ne pose pourtant aucun problème. Et que, de surcroît, dans les textes relatifs à la réforme émanant du ministère de l’intérieur, il est stipulé, noir sur blanc, que « le conseil de zone peut également décider d’octroyer d’autres indemnités ou avantages sociaux comme, par exemple, l’indemnité vélo, les chèques-repas, ... »

Trois derniers petits points qui, dans le cas d’espèce, pourraient être porteurs d’espoir, estiment les syndicats.

www.lavenir.net a écrit:La zone de secours de Wallonie picarde compte 18 pompiers-plongeurs répartis sur un territoire allant de Comines à Enghien. Seuls les professionnels, soit les huit « casernés » à Tournai, sont concernés par la prime évoquée ci-dessus.

Avant la mise sur pied d’une équipe de plongeurs au sein même du corps des pompiers tournaisiens, ce sont généralement les hommes-grenouilles suivant leur formation au sein de clubs de la région, dont le CPT, qui intervenaient à la demande des autorités. Les premiers pompiers-plongeurs ont d’ailleurs été recrutés parmi les brevetés de ces clubs privés.

Désormais, les pompiers-plongeurs suivent une formation spécifique au sein de centres, tels que ceux situés à Jurbise ou à Liège. Si, en soi, leur technique de plongée est la même que pour les adeptes de la plongée loisir, les pompiers ne sont pas nécessairement soumis aux mêmes règles que leurs homologues « civils».

Ainsi, lors d’une intervention, deux plongeurs équipés interviennent sur le terrain, un sous l’eau et un autre en surface, chargé d’assurer la sécurité de son collègue. Un troisième homme coordonne les opérations. Le plongeur immergé est relié à la surface par une corde. Le matériel est aussi sensiblement différent, le pompier utilise généralement un masque facial. Cela, dans le but de le protéger d’éventuels éléments polluants - ce qui n’est pas rare quand on plonge dans l’Escaut, par exemple - mais aussi afin de leur garantir une arrivée d’air permanente en cas de malaise.

Pour limiter le risque de contamination, les combinaisons sont également complètement étanches, ce qui n’est pas toujours le cas pour la plongée loisir qui se déroule habituellement dans une eau plus claire (et plus propre) que celle de l’Escaut.

La Meuse a écrit:Privés d’une prime qu’ils reçoivent depuis des années, les 18 pompiers-plongeurs de Namur menacent de tous démissionner. Si la menace est mise à exécution, ce serait une petite catastrophe : plus personne ne serait prêt à intervenir en cas de problème sur la Meuse ou sur la Sambre dans la capitale wallonne.

« Pour nous, la fin de cette prime représente une perte de 200 euros nets par mois », râle un plongeur, qui préfère toutefois rester anonyme. « On laisse jusqu’au 22 mai à l’autorité la possibilité de trouver une solution. »

Cette prime était pourtant versée aux plongeurs depuis de nombreuses années, en raison du danger et de la spécificité de leur travail. Mais le Ministère de l’Intérieur a décidé que cette prime ne rentrait pas dans le nouveau statut pécuniaire des pompiers, actif depuis le passage en grande zone de secours.

www.rtbf.be a écrit:Ces secouristes estiment que sans cette prime, ce ne sera plus possible de se former correctement à la plongée car cela nécessite des frais.

"Pendant des années, explique Jean Pichon (délégué SLFP aux pompiers de Namur), la ville de Namur a pratiqué avec ce règlement. Cela s’est passé sans problème. Et puisque l’on devait transposer un tas de choses au mois de janvier vers la zone, le syndicat et l’autorité ont trouvé un accord : prendre l’ancien règlement et le transposer, tout simplement. Mais le 31 mars, le ministre a sorti un arrêté ministériel d’annulation."

D’après Jean Pichon, "on est parti vers une nationalisation de l’événement puisque toutes les zones sont en train de chercher des solutions pour leur système de plongée. Pas mal d’entre elles regardent d’ailleurs d’un bon œil le règlement namurois, l’estimant concret et correct. Sauf qu’à partir du 22 mai prochain, si vous veniez à tomber avec votre voiture dans la Meuse ou la Sambre… il n’y aura plus de secours !"

Concrètement : les plongeurs ont accepté d'assurer leur missions jusqu'au 22 mai maximum. La hiérarchie et le conseil de zone ont donc une semaine et demie pour trouver une solution.

"Action «Funérailles de votre sécurité» du 22 Mai 2015

A NAMUR, mais avec Charleroi, Liège, Tournai, Andenne, Bruxelles, etc... pour tous les plongeurs et grimpeurs

Depuis le 01 Janvier 2015, plus grand monde n’ignore que les services de pompiers ont été réorganisés en «zones de secours».

Existantes ou sur le point de se créer, la réalité nous amène cependant à considérer que ces termes devraient être requalifiés en «zone d’insécurité» tant le service qui était offert aux citoyens de plusieurs de ces zones se voit tirer vers le bas.

Le 31 Mars, un arrêté ministériel émanant du ministre Jambon annulait le règlement relatif aux hommes grenouilles de la zone NAGE, coupant les vivres aux plongeurs. Plus aucun moyen pour eux de se former, s’entraîner, s’équiper, ni de se voir défrayer des prises de risques considérables dues à leur spécificité.

Cet arrêté touche dès lors toutes les zones. En effet, NAGE était pionnière en matière d’adaptation de la réglementation locale vers la zonale. De nombreuses zones visaient le mode de fonctionnement namurois. Désormais, tous resteront secs !

Bien avant le 31 Mars, les pompiers grimpeurs avaient demandé à être reconnus. Eux aussi exercent des fonctions particulières et exigeantes en termes de formation et de maintien en condition. Eux aussi sont amenés à des prises de risques et de responsabilités ne pouvant être négligés.

Eux aussi investissent pour leur employeur... Sans retour !

Le 22 MAI 2015, la zone NAGE célèbrera les funérailles de la sécurité de ses citoyens. Le rendez-vous des plongeurs et des grimpeurs est pris à 20h30 à la capitainerie de Jambes.

Le corps symbolique sera mis à l’eau, et son cheminement sera suivi par les (ex)plongeurs qui s’immergeront une dernière fois en Meuse pour lui dire adieu. Une descente du fleuve au flambeau se terminera sous le pont des ardennes. Les (ex)grimpeurs accompagneront leurs camarades tout au long du parcours et rendront un dernier hommage à dame sécurité.

De tout le pays, de toutes les zones, les plongeurs sont attendus pour accompagner le cortège car nul service ne sera épargné.

Les frères d’armes spécialistes de la corde et du mousqueton, ainsi que tout sympathisant pompier du pays sont les bienvenus à ce geste. Le symbole de ce mouvement est aussi un message aux belges : ce ne sont pas les pompiers qui ne vous protègeront plus... Ce sont vos politiques qui empêcheront les pompiers de le faire !

Pour le SLFP
Jean Pichon - Mandataire permanent

www.skynet.be a écrit:Un homme repêché dans la Sambre à Namur, un seul pompier-plongeur a pu intervenir

Un marginal né en 1972 a été hospitalisé après avoir été repêché dans la Sambre rue Bord de l'Eau, entre le Grognon et le pont de l'Evêché, à Namur lundi vers 21h00, ont indiqué la substitute du procureur du Roi de Namur et les pompiers-plongeurs. Son pronostic vital est engagé. Alors que la législation impose la présence de trois hommes minimum, seul un pompier a plongé, avec un autre, interdit de plongée, en appui à côté de lui. Les pompiers pointent du doigt la suppression des primes.

Selon le parquet, il ne s'agit pas d'un crime, ni d'une tentative de suicide. L'homme serait tombé ou aurait sauté lui-même à l'eau. Des témoins doivent être entendus.

Selon les pompiers, "deux autres marginaux se disputaient ou criaient de panique sur l'autre berge". "Il y a peut-être eu une bagarre ou il était saoul. La victime a été sortie de l'eau vivante, avec une respiration spontanée mais les poumons remplis d'eau", explique un pompier.

Les pompiers-plongeurs connaissent des difficultés depuis la fusion des zones de secours: "La zone des pompiers NAGE (Namur-Andenne-Gemboux-Eghezée), qui a bien reçu cet argent de la Ville, ne paie plus nos primes depuis la décision du ministre (de l'Intérieur, NDLR) Jambon de les supprimer."

Ils ont reçu deux recommandés des autorités reprenant un texte de loi, précisant qu'ils sont tenus, de par leur profession, de venir en aide aux personnes en danger, ajoute l'un d'eux: "Notre seule solution pour lutter contre ce chantage est de nous rendre inaptes. Nous voudrions trouver un terrain d'entente."

Les pompiers-plongeurs touchent 130 euros de masse d'habillement et une prime mensuelle d'environ 250 euros destinée au matériel personnel (masque facial de 1.000 euros, entretien des détendeurs et entraînements non compris dans le salaire). (Belga)

"J'ai plongé la rage au ventre", a déclaré Dominique Thiry, délégué SLFP et pompier-plongeur à la suite du sauvetage lundi soir d'un homme dans la Sambre à Namur.

Le pompier a plongé seul quand la législation impose la présence de trois hommes normalement, ou deux minimum. Les pompiers dénoncent la réforme des zones de secours et la suppression des primes par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon qui compromettent leur entraînement et les mettent eux et la population en danger.

"Je suis content d'avoir sauvé quelqu'un, mais je suis déçu de donner de l'eau au moulin des dirigeants qui ne se tracassent pas fort de l'opérationnalité des pompiers, seulement d'avoir un budget minimum", a-t-il souligné.

Désormais, soit ils s’entrainent, soit ils sauvent des vies, mais il faut choisir…

Autrefois, l'entraînement, quatre fois par semaine en eau profonde et en Meuse, était compensé par la prime mensuelle entre 220 et 260 euros, également destinée au matériel personnel. Désormais, avec la suppression des primes, les heures d'entraînement sont intégrées dans les heures de travail classiques durant lesquelles les pompiers sont couverts par une assurance. "Résultat: plus on s'entraîne, moins on est opérationnel", constate Dominique Thiry, ajoutant que c'est parmi les plongeurs qu'il y a le plus de tués lors d'accidents chez les pompiers.

"On refuse de plonger sans être entrainés"

Selon le syndicaliste, leur employeur les a menacés de leur "faire des ennuis" s'ils faisaient grève. "Nous sommes obligés de sauver les gens de par notre profession. Alors, nous avons 'démissionné', en déclarant au colonel qu'on refusait de plonger sans être entraînés. Car plus on avance, plus le dernier entraînement est loin, plus nous serons nous-mêmes en danger et moins nous serons rapides pour les gens."

Source:www.rtl.be

La Meuse a écrit:Le premier ministre Charles Michel (MR) est venu inaugurer la nouvelle caserne des pompiers namurois. Les pompiers-plongeurs, qui râlent sur les conséquences de certaines décisions prises par le Fédéral, sont venus manifester leur colère de façon originale. Ils sont venus déposer un cercueil pendant le discours du Premier ministre.