Les pompiers de Stavelot en grève adinistrative (Zone WAL - Liège)

Les pompiers du Poste de Stavelot sont en colère !
Dans un contexte déjà tendu depuis l’entrée en zone, l’État-major a décidé de changer le lieu habituel de travail du chef poste adjoint de Stavelot. Il travaillera désormais au siège de la zone, à Basse-Bodeux. Cette décision a des conséquences négatives sur les aspects opérationnels, mais surtout, elle enfonce le clou de la déshumanisation du management de la zone.
Le contexte
Lors du dernier Conseil des Volontaires, les représentants des postes de Stavelot, Malmedy et Waimes ont remis une note mettant en avant les difficultés ressenties par les agents de la zone.
Notamment :
- le fait qu’on soit passé d’une gestion de proximité, communale, à une gestion centralisée, dans un état-major délocalisé dans un endroit où aucun volontaire ne passe ;
- le fait que l’essentiel de la communication est désormais virtuelle, puisque les mails, les smartsheets et les applications de smartphone ont remplacé le contact humain ;
- le fait que l’État-major était plus que jamais perturbé par des visions différentes de la part de ses officiers ;
- leurs vives inquiétudes par rapport à certains agents professionnels qui semblent évoluer dans un environnement qui ne se soucie pas du bien-être au travail ;
- leur constat qu’en fait, la hiérarchie est quasi-absente des postes ;
- leur impression que le souhait de l’État-major est de remplacer les volontaires par des pro-lontaires, c'est-à-dire de mettre de côté les motivations d’esprit de service à la population, de camaraderie et de solidarité pour ne plus appâter les agents que par des gratifications pécuniaires ;
- leur désolation par rapport à la stratégie de formation déployée par la zone ;
- leur sentiment que la création d’un Conseil des Volontaires n’est en fait qu’un leurre destiné à se donner bonne conscience.
Le Conseil de zone semble avoir été sensible à cet appel. Ce 30 novembre, les agents ont reçu le courriel suivant de la part du Président :
« Le Conseil de Zone s'est réuni ce mercredi 29 à 17H30 avec le Commandant.
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Cette rencontre résulte d'un souhait réciproque exprimé au terme de la dernière réunion formelle du Conseil de Zone.
Tous ses membres étaient présents. A l'unanimité, ces derniers
sont :
- conscients de l'impopularité de la réforme en lien avec la mise en place des zones de secours, impopularité qui n'est pas propre à la zone WAL
- inquiets du climat et des tensions tels que perçus et/ou exprimés au sein de la zone WAL et de leurs conséquences sur l'avenir de la zone
- conscients des difficultés de communication, en lien notamment avec la dispersion géographique des casernements et du siège administratif
- convaincus que le personnel représente une richesse importante et une ressource essentielle au sein de la zone WAL
- conscients des avancées et de l'important travail réalisé à ce jour et ce, à tous les échelons
décident :
- d'organiser une rencontre entre le Conseil de Zone et le Conseil des Volontaires, afin de lui permettre d'exprimer sa perception actuelle
- d'assurer à l'avenir une représentation systématique de l'Autorité aux réunions du Conseil des Volontaires
- d'apporter un soutien externe à l'Etat-major, sur le plan de la communication
- de mettre en place un groupe de travail participatif, avec une représentation des volontaires, afin de préciser les modalités d'une communication plus efficace »
Même s’il ne s’agit que d’une déclaration, ce texte a donné un peu d’espoir aux volontaires car il semblait reconnaître les difficultés du personnel.
Cette semaine
Nous avons vite déchanté en nous rendant compte que notre chef poste et notre commandant de zone s’asseyaient clairement sur cette déclaration du Conseil.
Ainsi,
- pareil à lui-même, notre chef poste a maintenu le ton dénué de tout respect lors de ses rares apparitions au Poste ou dans ses courriels ;
- malgré le souhait émis par le personnel de renforcer l’encadrement, l’Etat-major a décidé de faire travailler notre chef de poste adjoint à Basse-Bodeux.
Cette décision a des conséquences opérationnelles :
- le service d’ambulance se voit encore amputer d’un agent en journée, alors qu’il est déjà en sous-effectif majeur ;
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- en journée, la plupart du temps, le seul sous-officier du poste sera à 9,2 kms de celui-ci et que le temps de départ sera majoré d’au moins 10 minutes (le temps ViaMichelin est de 14 minutes).
Cette décision a aussi une conséquence en termes de management : elle consacre la déshumanisation de la hiérarchie.
On reproche souvent au chef poste adjoint le temps qu’il passe avec les volontaires. Or, il est la courroie de transmission entre la zone et le personnel de base.
On lui reproche aussi d’avoir rectifié une information donnée par le chef poste lors de la réunion relative au dispatching. Ce jour-là, tous les volontaires ont compris clairement un élément de déclenchement des équipes qui, de surcroit, avait été débattu au Conseil des Volontaires et consacré dans le Règlement de travail : la priorité au piquet. Le chef poste a modifié unilatéralement ce paramètre et a évoqué une mauvaise communication pour se justifier. La mesure prise ressemble, à ce titre, à de véritables représailles.
Nos demandes…
1. Nous souhaitons que le Conseil de Zone s’attache avec attention au management de la zone. Pour pas mal de ses aspects, il ne touche pas directement à l’opérationnel et il fait donc partie des attributions du Conseil.
2. Nous souhaitons que le chef de poste adjoint soit encore attaché au Poste de Stavelot, y compris pour les raisons opérationnelles précitées.
3. Nous souhaitons bénéficier du respect élémentaire du aux motivations qui nous amènent à faire partie du personnel des services de secours volontaires. Nous sommes convaincus que ce n’est pas possible avec le chef de poste actuel.
Nous nous considérons en conflit avec l’Etat-major
S’il est bien clair que nous gardons espoir que le Conseil de Zone mette en place des réformes dans le management, nous souhaitons quand même marquer concrètement nos sentiments mêlant souffrance et colère.
D’autre part, il n’est évidemment pas question de mettre en péril les secours à la population.
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Nous avons donc décidé une grève administrative :
- Nous ne nous présenterons plus aux relèves de piquet ni aux formations ;
- Les responsables de l’ambulance, de la formation et des cellules vont présenter leur démission et n’assureront plus leurs tâches de planification ou d’encadrement.
Par contre, rien ne change au niveau opérationnel : les agents continueront à s’encoder dans le système informatisé de gestion dynamique des disponibilités comme auparavant.
Nous allons aussi lancer une campagne de soutien pour conscientiser la population des environs par rapport à ces problèmes. Cette campagne « Je suis Pompier » sera relayée sur les réseaux sociaux.
La seconde demande est un préalable à toute sortie de crise.

La Meuse Liège
http://www.sudinfo.be/2010376/article/2017-12-10/les-pompiers-de-stavelot-entamment-une-greve-administrative

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