Brabant wallon: "Un jour, le gouvernement aura un mort sur la conscience", redoute le personnel des centrales 100 et 101

www.actu24.be a écrit:Les opérateurs des centrales 100 et 101 traitent les milliers d’appels 112 chaque jour alors qu’ils sont en sous-effectifs flagrants.

"Veuillez patienter encore quelques instants, nous sommes en train de chercher une personne qui puisse répondre à votre appel." Avec cette phrase que l’on ne voudrait jamais entendre après avoir formé le 112, le personnel des centrales d’urgence lance un nouveau SOS, alors que ce 11 février, c’est la Journée internationale des services d’urgence. "Par manque de personnel, un jour ils auront un mort sur la conscience, il y a une réelle l’inertie du gouvernement face à un service essentiel", indique Jean-Yves Marchal, de la CGSP.

Du côté du personnel, on confirme les conditions pénibles. "Quand j’ai été engagé, il y a plus de quinze ans, le but était d’unifier tous les services sous le même numéro. On en est très loin!" Depuis un certain temps maintenant, ces opérateurs doivent en effet traiter, en plus de leurs missions urgentes, les appels non urgents. Ainsi, lorsque vous avez besoin des pompiers en cas de tempête ou d’inondations et que la situation n’est pas critique, vous devez composer le 1722.

Les personnes confrontées à des problèmes médicaux et qui auraient donc besoin d’un médecin généraliste en soirée, la nuit, pendant le week-end ou les jours fériés, doivent appeler le 1733. Mais ce que les citoyens ne savent peut-être pas, c’est que ce sont les mêmes opérateurs 112 qui doivent traiter ces appels non urgents. "En effet, ils ont ajouté ces numéros à nos missions. Au départ, du personnel devait être engagé mais, dans les faits, il n’en est rien. 17 personnes devaient être engagées pour cela. Au final, zéro engagement! Alors, bien sûr, le personnel prendra toujours en priorité les appels urgents, puisque cela se voit à l’écran."

Le personnel est à bout… "Nous prenons notre travail à cœur mais trop, c’est trop, la fatigue est là, les horaires sont pénibles. On fait des pauses de 12 heures, cela représente plusieurs centaines d’appels, le sandwich de midi, on le mange devant notre écran. On nous en demande de plus en plus. Certains ont été contraints à travailler les deux réveillons, faute de personnel." Le souhait, c’est que les engagements arrivent enfin, mais "rien ne semble arriver, et puis, les procédures sont longues, parfois un an, et puis encore trois à quatre mois de formation…"

La CGSP dénonce le fiasco de la politique de recrutement. "En novembre, la coupe était pleine et des actions ont été décidées dans les centrales d’urgence provinciales. L’implémentation du numéro 1733 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase", indique Jean-Yves Marchal. Pour le centraliste que nous avons contacté "ce serait déjà bien de remplir les cadres, on aimerait la fin des rustines. Quand il faut 50 personnes, et que l’on travaille à 33, il y a un souci."

 
"Certains appels sont vraiment pénibles"

En Belgique, les opérateurs de la centrale 100 (aide médicale urgente et service incendie) et de la centrale 101 (aide policière urgente) traitent les milliers d’appels 112 chaque jour. "La pression à laquelle ils sont confrontés dans leur travail depuis plusieurs années est énorme, et cela en raison d’un manque constant de personnel", indique Jean-Yves Marchal, de la CGSP. Conséquences: problèmes médicaux importants et départs en cascade.

La CGSP est intervenue à plusieurs reprises pour dénoncer les situations délétères et dangereuses lors des réunions de concertations auprès des différents ministres. "La commission “Intérieur” de la Chambre des représentants est bien consciente du problème, puisqu’en date du 3 décembre 2019, des opérateurs ont témoigné et ont fait part de leurs conditions de travail déplorables lors d’une audition consacrée aux centrales d’urgence. Quand le monde politique va-t-il enfin prendre ses responsabilités? Devons-nous attendre qu’il y ait des victimes? Il faut aussi que le grand public comprenne, par exemple, que la mini-série passée sur RTL TVI est loin de ce qu’est réellement le travail du personnel des centrales d’urgence."

Pour un centraliste, qui préfère rester anonyme, le métier est loin des clichés: "À la télévision, on est loin de la réalité et du réel stress du boulot. Certains appels sont vraiment pénibles. On fait face à des gens en panique totale. On doit pourtant mettre tout en ordre pour l’intervention des secours, en vue de sauver les gens… On ne sait par ailleurs jamais sur quoi on va tomber quand on décroche…"

Jean-Yves Marchal conclut: "Malgré les rapports avec la direction pour démontrer le manque de personnel, ce n’est pas évident car chaque centrale à ses propres règles. En attendant, avec cette pression, et le manque de personnel, un jour, on pourrait avoir une faute grave et le préposé serait en difficulté. Cela ajoute de l’angoisse et du coup, plus personne ne veut travailler dans ce secteur et le recrutement est compliqué. Et pour eux, mener des actions est difficile, car ils sont souvent réquisitionnés!"

smur644 a écrit:Je comprends pas pourquoi le Brabant Wallon? Sachant que cette zone est couverte par le CS112 de Mons Hainaut....

Harry a écrit:Si les gens n'arrivent à joindre le 1722 ou le 1733 ils finissent par appeler le 112 , c'est la chaine sans fin.....

pompierpro a écrit:les appels arrivent quant- même chez vous non ?