Décès de Jeff Spelmans dans l'incendie du Sheraton

www.actu24.be a écrit:Jeff, un homme du feu de 50 ans, très apprécié de ses collègues pompiers bruxellois, a malheureusement péri lors de l'intervention sur le site de l'ancien hôtel Sheraton, dans la nuit de mardi à mercredi. Il avait réalisé un acte héroïque en juillet dernier en sauvant la vie d'un porteur d'altitude qui était en détresse lors de l'ascension du mont K2, le deuxième sommet le plus haut du monde après l'Everest.

La grande famille des pompiers pleure ce mercredi le décès d'un des leurs. Jeff, âgé de 50 ans, a été pris au piège lors de l’incendie de l’ancien hôtel Sheraton survenu dans la nuit de mardi à mercredi. Il est décédé durant l’intervention, écrasé par l’effondrement d’un escalator.

"Malgré les efforts rapides pour le libérer des décombres, il a succombé à ses blessures. Nous sommes sous le choc, profondément touchés par cette disparition. Les collègues sont pris en charge par notre équipe de suivi psychologique. Toutes nos pensées vont d’ores et déjà à la famille et aux proches", explique Walter Derieuw, porte-parole des pompiers bruxellois.

"C’était un pompier très respecté par ses pairs", explique un homme du feu bruxellois. "Il avait une grande expérience en tant que pompier et alpiniste et était amateur de randonnées et de trails. Il s’est toujours mis au service des autres, parfois dans des conditions très périlleuses. C’est une immense perte pour l’ensemble des services d’urgence."

Jeff avait fait les gros titres de l'actualité en juillet dernier lors de l'ascension du mont K2, le deuxième sommet le plus haut du monde après l’Everest. Il aurait pu être le premier belge a réalisé l’ascension de ce mont sans apport d’oxygène, mais avait renoncé à son rêve pour venir en aide à un porteur d’altitude en détresse.

"Mustapha, un porteur d'altitude pakistanais, développait une forme grave du mal aigu des montagnes. C'était le 18 juillet. Cela m'a donné l'occasion de donner le meilleur de moi-même. J'ai organisé son sauvetage jusqu'au camp de base 2200 mètres plus bas. Bref, il a fallu choisir entre le sommet et sauver une vie", avait-il confié à la DH. "En tant que pompier , je n'ai pas réfléchi longtemps d'autant plus qu'aucun autre grimpeur ne répondait à la demande. Un secours épique qui durera 18 heures avec une issue heureuse."

Il s'agissait en fait du deuxième sauvetage de Jeff, qui avait déjà secouru un grimpeur hongrois en difficulté le 6 juillet. Il était atteint d'ophtalmie des neiges, une brûlure de la surface oculaire, due à une surexposition au soleil. "On ne saura jamais si j'ai laissé trop d'énergie mais quelques jours plus tard, j'abandonnerais à bout de forces sur les pentes du K2…", poursuit-il.