Commissaire en fuite maîtrisé(25/02/2008)

Le policier chargé prend le volant : le chef de zone Bruxelles-Midi le fait intercepter et jeter en cellule

ANDERLECHT Un officier de police de la zone Bruxelles-Midi est passé outre à l'interdiction de prendre le volant qui lui était faite par son chef de zone, lequel avait remarqué l'état d'imprégnation du commissaire. Ce commissaire, responsable du service de garde, a refusé d'obtempérer à son chef. Il a pris sa voiture et démarré en faisant crisser les pneus sur le parking du commissariat. Dès lors, on a craint le pire.

Le chef de zone, Gérald Noon, a donné l'ordre de faire intercepter la Mercedes de son collègue en fuite avant que le véhicule ne renverse un piéton. La Mercedes a fini par être immobilisée et le commissaire désarmé, en tout cas ramené manu militari au commissariat de la rue Démosthène. Là, l'ordre a été donné de le placer en cellule de garde à vue.

Le commissaire qui refusait d'être enfermé derrière les barreaux, a dû être maîtrisé par ses collègues. Le test d'alcoolémie a montré que le chef de zone, soucieux de la sécurité en ville, avait eu parfaitement raison d'empêcher Franck D. B. de prendre le volant. Mais le policier n'a pas été mis à disposition du parquet de Bruxelles.

L'affaire, qui n'était pas destinée à être rendue publique, s'est déroulée jeudi passé. Le commissaire - s'il en exerce les responsabilités, l'INPP Franck D. B., 50 ans, occupe en fait le rang juste en dessous - venait d'achever son service. Il se destinait à rentrer chez lui mais, selon nos infos, avait préféré faire un crochet par un café du quartier Desmosthène où il a ses habitudes.

Dans la zone Midi, la garde est assurée par un Dir GIG (directeur du groupe intervention de garde) qui supervise les communes de Forest, Saint-Gilles et Anderlecht. Immédiatement sous les ordres du Dir GIG, Frank D. B. avait dirigé la garde d'Anderlecht, une équipe d'une quinzaine de policiers.

La nuit avait été difficile. Ajouté à la fatigue, son passage au bistrot n'avait rien arrangé. Toujours est-il qu'au moment de rentrer chez lui, D. B. a croisé son chef de zone sur le parking du commissariat et que celui-ci, le voyant, n'a pas eu d'hésitation : Gérald Noon lui a interdit de prendre le volant et l'a prévenu que s'il n'obtempérait pas, policier ou pas, il le ferait mettre en cellule.

Le commissaire a répondu chiche... et démarré en trombe. Dans une version, Gérald Noon a dû se mettre sur le côté pour éviter la Mercedes. Mais comme le parking du commissariat est très encombré, le doute subsiste sur la manoeuvre ainsi que sur les paroles que le commissaire aurait proférées à son chef : "Si tu restes devant, je t'écrase", et qui restent à confirmer.





Gilbert Dupont

© La Dernière Heure 2008