La formation des policiers laisse à désirer

Pendant leur formation, les policiers apprennent à peine comment interroger correctement des victimes et des témoins. Leur formation sur la reconnaissance d'auteurs de délits laisse également à désirer, écrivent vendredi les quotidiens De Standaard, Het Nieuwsblad et Het Volk.

Mise en situation
Une femme est victime d'un vol de sac. Des témoins appellent la police qui se rend sur les lieux des faits. Ce qui suit est alors une série de bévues. Un témoin est refusé. La victime est installée dans un local où sont accrochés au mur des portraits-robots.

Lorsque la victime reçoit un livre rassemblant des photos, des policiers entrent dans la pièce les uns après les autres, certains regardant par-dessus son épaule et demandant de temps en temps à quelqu'un s'il ne s'agit pas de l'auteur. La victime voit aussi deux figurants entrer, qui sont clairement des policiers.

Cette scène a été enregistrée sur DVD qui sera diffusé les 11 et 12 mars prochains lors de la journée d'étude intitulée "De la confrontation au line-up selon la convention d'Oslo", organisée à Jodoigne par le Comité P et le Centre d'études sur la police.

"Nous constatons que les policiers ne connaissent pas correctement la technique de 'confrontation', si bien que des juges acquittent parfois des suspects par manque de preuves", estime le Comité P. Le Comité P a enquêté sur les formations de la police dans les dix centres de formation et a conclu que peu de leçons étaient dispensées sur la marche à suivre pour qu'un auteur de délit soit reconnu de manière fiable.

Source : www.7sur7.be

Et voici un communiqué de la police paru ce jour :

07/03/2008
Formation pour devenir policier en Belgique : étudier à vie



BRUXELLES, 07/03/2008. – En 2007, près de 53.000 personnes ont suivi une formation dans une des écoles de police belges. Cela va de formations de base jusqu’à des formations continuées très spécialisées qui sont dispensées dans 10 écoles de police, à l’école fédérale, dans les écoles d’officiers ainsi qu’à l’école de recherche. Les formations données dans ces différentes écoles de police sont évaluées en permanence afin qu’elles puissent répondre à l’actualité ou à des besoins spécifiques de la police sur le terrain.
En 2004, une vaste évaluation de la formation a été réalisée. En plus de cela, toutes les 6 semaines, des réunions avec les directeurs des écoles sont organisées afin discuter des modules de cours à adapter ou d’en créer de nouveaux.
Et l’évaluation permanente se déroule via les comités pédagogiques qui se réunissent tous les trois mois. Sont invités à ces comités : des policiers de terrain, la Commission Permanente de la Police Locale, des professeurs et des membres d’organes de contrôle.
Normalement, des critiques sur des points déterminés de la formation sont également mises à l’ordre du jour et discutées aux réunions de ces comités pédagogiques. Dans ce contexte, il est dommage que la Police Fédérale doivent maintenant, via la presse, réagir à un rapport qui ne lui a pas encore été transmis.
Suite à toutes ces évaluations, une formation de base entièrement renouvelée a débuté en février 2007. Cette formation vient de se terminer en février 2008 et c’était donc la première fois qu’elle était dispensée.

Etudier à vie

Dans le domaine des formations, les polices locale et fédérale belges partent du principe « étudier à vie ». Cela signifie que vous suivez une formation de base et qu’après, en fonction du service ou vous êtes affecté, vous devez suivre, une fois par an, une ou plusieurs formations continuées ou spécialisées afin de pouvoir exercer le mieux possible vos propres tâches.
A l’Institut Provincial de Formation de Asse, par exemple, le commissaire Roland Hollevoet donne le cours « Mener une enquête ». Roland Hollevoet : « Ce cours destiné aux aspirants dure 24 heures. Dans ce laps de temps, je consacre deux heures au line up et à la confrontation. Avec ce bagage, les aspirants en savent assez pour exécuter correctement un line up et une confrontation.
La majorité des line ups et des confrontations entre victimes ou témoins et auteurs potentiels sont d’ailleurs exécutées de manière très correcte par le personnel policier ».
Le commissaire Hollevoet travaille à la zone de police Ternat / Affligem / Roosdaal / Liedekerke.
Aux écoles provinciales de police ainsi qu’à l’Ecole Nationale de recherche, d’autres cours encore plus spécialisés sur les techniques d’audition sont, en plus de cela, dispensés. Les écoles participent également à des journées d’étude telles que « De la confrontation au line up sous les accords d’Oslo » qui est organisée par le Comité P et le Centre pour les études de police les 11 et 12 mars 2008. Malgré le coût élevé, la Police judiciaire fédérale envoie un certains nombre de policiers à cette journée d’étude.


Els Cleemput
Porte-parole