La protection civile à Gembloux.

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:GEMBLOUX : Pas de protection civile : irrévocable ?

A Gembloux, le possible abandon de l'installation d'une unité de protection civile n'a étonné qu'à moitié. Tout n'est pas forcément encore joué.


À Gembloux, l'annonce de l'abandon possible du projet d'implantation d'une unité de la protection civile continue à faire des vagues. Ce projet, lancé en 1996, devait permettre aux provinces de Namur et du Brabant wallon de bénéficier de moyens opérationnels de proximité. Actuellement, les communes qui sont confrontées à une catastrophe doivent se tourner vers Ghlin ou Crisnée.

Comment en est-on arrivé là ?

C'est le fruit d'une conjonction de plusieurs facteurs, fédéraux ou locaux.

- Le point de vue fédéral : les belles années sont derrière. L'heure est à l'austérité. Cela pourrait expliquer le revirement du Fédéral. À moins que les moyens dégagés pour Gembloux ne soient affectés ailleurs. En tout cas, cela fait longtemps déjà que le Fédéral ne sait plus sur quel pied danser. En témoigne la longueur des travaux. Plus de dix ans entre le ruban coupé et la récente visite du gouverneur Mathen au bourgmestre Benoît Dispa. « Ce revirement ne m'étonne qu'à moitié, souffle l'actuel bourgmestre. Lors de la visite du gouverneur, on n'avait reçu aucune information sur la structure opérationnelle qui devait en principe se mettre en place. Cela m'avait interpellé. » En attendant, 12 millions d'euros auront été investis. Et même si la ministre Sabine Laruelle (MR) affirme qu'il ne s'agit pas d'argent perdu, l'investissement répondait à une destination bien précise. Des salles de contrôles, des salles de désinfection avec leur équipement, des salles communes d'hospitalisation et de soins pour personnes blessées, des salles de mise en quarantaine et d'observation, mais aussi d'interminables couloirs, des dépôts et des garages pour grands et petits véhicules, des ateliers de réparation et d'entretien de véhicules, des locaux de réunion de crise, mais aussi des portes d'entrées vitrées, les aménagements sont hors normes. « On pourrait très bien utiliser ces locaux pour tourner le prochain film catastrophe d'Hollywood tellement l'État y a investi dans une unité opérationnelle de première urgence pour toutes sortes de catastrophes possibles », ironise l'échevin Écolo gembloutois Éric Van Poelvoorde.

- Le point de vue local : à Gembloux, les fonctionnaires des finances sont dans l'expectative. Du moins ceux qui occupent les derniers bâtiments encore debout de la Manufacture. Ils doivent quitter ces locaux au plus tard le 19 juin. Le propriétaire, la société « La Grande prairie », veut profiter de l'été pour démolir ces derniers vestiges et entamer la reconstruction d'un nouveau quartier mixte, avec logements, commerces et... bureaux. L'échevin des Travaux Marc Bauvin peste. Il était échevin de l'Aménagement du territoire quand le PCA « Manufacture » a été approuvé. Un PCA taillé sur mesure pour favoriser le regroupement de tous les services des finances sur un même site, de même que l'arrivée de la Justice de paix.

Il ne comprend pas ce qui peut motiver un tel revirement. Un choix économique ? Encore faut-il que le site proposé (les anciennes casernes) convienne à un usage administratif. Le doute est permis.

Quelle confiance ?

Le débat n'en restera pas là. Hier soir, le gouverneur Mathen réunissait les bourgmestres pour jeter les premières bases de la réforme des services d'incendie. Les détracteurs de la zone unique pour l'ensemble de la province de Namur auront sans doute beau jeu de dire que décidément, on ne peut pas faire confiance dans les promesses du Fédéral...

baert a écrit:cette situation indique clairement les priorités de nos chèrs dirigeants ( a savoir que les finances sont plus importantes que la sécurité des citoyens )