Braine-l'Alleud a fait « bingo » avec le commissariat à la gare

www.lesoir.be a écrit:3.016 délits en 2005, 2.635 en 2009, chiffres arrêtés au 11 décembre. Le regroupement de la police sur le plateau de la gare a constitué un progrès énorme. L'efficacité en chiffres ? 388 arrestations judiciaires en 2009 contre 189 l'année précédente. Habiter à Braine aux yeux d'un bruxellois ? "Un bonheur."
Braine-l'Alleud a fait « bingo » avec le commissariat à la gare

On ne se rend pas compte de la chance de travailler dans une zone de police comme celle-ci. Malgré l'évolution sociologique, la zone échappe à la grosse délinquance, voire à la délinquance incontrôlée et incontrôlable comme le lancement récent de cocktails Molotov sur le commissariat d'Anderlecht. C'est à cet égard un bonheur d'habiter à Braine-l'Alleud. Cela n'exclut pas la délinquance. L'option 0 n'est pas de ce monde. » Tel est le regard d'un Bruxellois, le chef de zone de la zone de police de Braine-l'Alleud, Stéphane Vanhaeren, en poste depuis le 1er octobre 2001.

Les priorités sont déterminées par le plan zonal de sécurité, en l'occurrence la version 2009-2012 : aux délits de propriété ou à l'insécurité routière s'ajoutent d'autres. Les nuisances en tout genre d'abord, réprimées via les sanctions administratives. Les 400 procès-verbaux annuels rédigés par la police ou par les deux gardiens de la paix sont transmis au fonctionnaire sanctionnateur, Anne-Marie Willick. Il y a aussi les violences intrafamiliales. Depuis qu'elles constituent aussi une priorité, les plaintes bénéficient d'une plus grande considération. Les statistiques s'en ressentent. Une autre priorité est la criminalité de rue. « C'est à la demande express du Parquet de Nivelles, dit Stéphane Vanhaeren. Je n'étais pas favorable car le plateau de la gare est aujourd'hui sécurisé. »

Il souffrait d'une criminalité itinérante, liée à la ligne 124 Bruxelles-Nivelles. L'installation des caméras de surveillance à la gare, avenue Léon Jourez et place du Môle a constitué une réponse convaincante. « L'évolution des vols avec violence sans arme, surtout les faits de racket sur le plateau de la gare, montre les effets de la mesure. »

La police peut aussi se féliciter du « coup de génie » du bourgmestre Vincent Scourneau (MR) de racheter le bâtiment de Belgacom sur le plateau pour y réunir les forces de police. Jusqu'en 2008, elles étaient réparties en trois bâtiments et deux sites, avenue Maréchal Ney et rue Pierre Flamand. « On a fait bingo en réunissant tous les services ! »

Comme quasi tout le Brabant wallon, Braine-l'Alleud est touchée par le fléau des cambriolages. Comme le précise notre infographie, leur nombre a augmenté en 2009, le mois de décembre ayant été étonnamment calme. « La grande tendance de 2009 est le maintien de la délinquance sous tous ses aspects, sauf pour les cambriolages. Il y a cependant une très nette diminution du nombre de vols dans les voitures. »

La police établit en réalité un bilan quotidien de la criminalité. Elle se base aussi sur le Moniteur de la sécurité, une enquête téléphonique renouvelée tous les deux ans pour savoir ce qui préoccupe les gens, les données de la police fédérale ou le Carrefour d'information de l'arrondissement. « On sait établir des liens. À l'Ascension, en 2009, on avait ainsi constaté une fièvre de cambriolages dans l'ouest du Brabant wallon. On a monté une opération avec le Parquet et démantelé une bande de Charleroi. »
« Ce qui nous tracasse beaucoup, c'est la sécurité routière »

« La sécurité n'est pas un problème à Braine-l'Alleud, réagit Baudouin Van Overstraeten, conseiller communal Écolo. Ce qui nous tracasse beaucoup, c'est la sécurité routière. Il y a d'abord l'état des routes. Et tant que l'on appliquera le dogme de la voiture reine, on n'avancera pas. On prévoit plein d'infrastructures parce que la voiture ne sait pas se discipliner. Le piéton n'est pas le bienvenu, le vélo est toléré à certains endroits. Une politique de mobilité douce n'intéresse pas Braine-l'Alleud. Essayez de conduire quelqu'un en chaise roulante à Braine, vous ne le ferez pas deux fois. Regardez la rue Sainte-Anne. Ca, c'est prometteur. Mais est-ce que les Brainois se sentent en sécurité dans le centre ? Je dis non ! »

« Comme la revitalisation urbaine, la sécurité suscite un large consensus, estime aussi Olivier Vanham, conseiller CDH. Il y a de beaux coups de filet et la police se trouve sur le plateau de la gare. Une réussite. Pour ce qui est des ressources humaines, on a voté il y a un an au conseil communal une augmentation du cadre. Mais c'est le principe des vases communicants : on enregistre pas mal de départs parce que la fonction est plus intéressante ailleurs. Mais il y a aussi le problème du coût du logement en Brabant wallon. Pour moi, sur le terrain, il n'y a pas d'avancée en termes d'effectifs. »

« Les effectifs n'ont pas beaucoup évolué depuis 2001, conclut Stéphane Vanhaeren. Malgré la sécurité budgétaire, le bourgmestre m'a garanti de toujours préserver la capacité. Avec plus de 4 millions d'euros de dotation communale sur un budget de plus de 5,7 millions, elle est d'ailleurs la plus importante en pourcentage. »