MOUSCRON - Police : de l'encre au digital...

www.lavenir.net a écrit:Le commissariat de Mouscron est encore un peu plus à la pointe avec un scanner d'empreintes digitales. Adieu l'encre sur les doigts !

Le « live scan » vient de marquer de son empreinte les bureaux de la police hurlue... « C'est une grande évolution ! » assurent Dominique Debrauwere, directeur des opérations (responsable du marché public avec Marc Verhelle) et Pascal Grouwet, responsable du bureau judiciaire (chargé de former tout le personnel opérationnel par petits groupes ces dernières semaines lors de séances d'exercices). Les deux hommes se disent satisfaits de ce nouvel outil pour lequel Mouscron fait partie, si pas des précurseurs, en tout cas du peloton de tête pour le royaume.

Au travail : la tête, les mains... et le pied !
Au sein du local, l'antique matériel de prise d'empreintes digitales à l'encre fait pâle figure à côté de la machine high-tech ! « Avant, il y avait parfois un excès d'encre ou un individu qui ne voulait pas collaborer écrasait trop son doigt, faisant en sorte que l'empreinte ne soit pas toujours exploitable. Ici, tant que le scan de la main n'est pas validé, la machine ne permet pas de franchir l'étape suivante. » Après la main, on scanne doigt par doigt, les traces des paumes et enfin les traces palmaires. Pour toujours mieux confronter. « Cela peut aider pour des faits non élucidés où l'on n'avait pas de traces de doigts mais bien d'autres parties de la main. »

Et pour relever impeccablement chaque empreinte, l'ensemble a été pensé dans les moindres détails. Ainsi, tout en utilisant ses deux mains pour appuyer sur les doigts d'un individu, l'agent commande le scanner en appuyant sur une pédale avec son pied. Tout est alors envoyé via internet dans le répertoire national (qui intègre notamment celui de l'office des étrangers) pour des comparaisons. Si précédent délit il y a, il est alors signalé dans les minutes qui suivent. On peut parler de révolution... « Avant, il fallait envoyer les fiches dactylographiées à Tournai. On attendait alors quinze jours pour obtenir les résultats d'analyses. Désormais, on peut tout faire tout seul et procéder à des vérifications 24 heures/24. On a vraiment gagné énormément en efficacité. » Ne parlons même pas des crasses de l'encre, des produits de nettoyage, etc. Si la machine - qui a déjà fait ses preuves ça et là - a coûté quelques dizaines de milliers d'euros (achat de l'équipement approuvé à l'unanimité lors du conseil communal), elle sera rapidement rentabilisée.

Intégrée dans un triptyque
MM. Debrauwere et Grouwet insistent aussi sur le fait que la machine fait partie d'un cycle complet de procédures, soit un « triptyque d'identification de la personne » dans le jargon. « En plus des empreintes, il y a la présentation orale et la prise photo. Pour cette dernière, elle est mise en parallèle avec notre photothèque - base nationale de données de la police - et c'est l'écart des yeux qui est comparé. » Ajoutons également que cette procédure n'est pas pratiquée d'office. « Le triptyque est utilisé dans le cadre de faits pénaux bien définis. Il est évident qu'il n'est pas utilisé pour de l'ivresse sur la voie publique par exemple ! » D'ici quelques années, l'outil sera utilisé internationalement, grâce au « Traité de Prüm » (qui existe déjà mais qui n'est pas encore mis en application). En tant que ville frontalière, on pourra encore aller un peu plus loin dans la confrontation de données avec les délits commis par nos voisins français et autres gens du voyage ...