LIVRE AIDE MEDICALE URGENTE - BOEK DRINGENDE MEDISCHE HULPVERLENING (prévente)

www.lavenir.net a écrit:Avant d'accompagner un service en intervention, il faut parfois attendre des heures . Bruno Bosilo en a profité pour coucher ses sentiments sur papier

«Ça y est, je suis médecin urgentiste! Ou, du moins, j'en porte la tenue, cela fait partie de mon métier de photographe, le fait de pouvoir, tel un comédien, endosser le rôle d'un autre individu ou pratiquer un autre métier le temps d'un reportage... » Après la réalisation de deux livres, dans la même collection, sur les pompiers belges et la protection civile belge édités en 2009, pourquoi donc le Wiersien a-t-il décidé de consacrer un ouvrage à l'aide médicale urgente?

Il l'explique dans un article destiné à la revue de l'AFIU.

Avant tout parce que j'admire ces métiers où la vie d'un individu prend toute son importance, où l'abnégation et le don de soi sont légion. Si je ne m'étais pas dirigé dans une profession artistique, j'aurais peut-être été pompier... Photographe, je suis plutôt spécialisé dans les images d'action : secours, forces spéciales, défense nationale, sport outdoor...

Ce n'est pas ma première garde au sein du Smur. Jusqu'à maintenant, toujours le même accueil convivial et chaleureux. On m'ouvre les portes avec gentillesse et attention. Visiteur privilégié, je peux poser toutes les questions; les réponses sont toujours claires avec des mots simples que le non-initié que je suis peut comprendre. Quand on est là pour photographier un métier pratiqué avec passion, ça se ressent et ça se voit, je crois qu'on ne devient pas urgentiste pas hasard, quel que soit son statut, chauffeur, infirmier ou médecin, je découvre le même engouement.

En intervention, pour faire couleur locale, j'endosse la tenue des personnes que je photographie. Surtout dans le domaine médical et tout particulièrement des Smur, je me dois d'être discret et respectueux des lieux et des personnes que je croise lors d'interventions. Une fois le rendez-vous pris pour effectuer une garde, il suffit d'être disponible dans la seconde, et partir avec le boîtier en bandoulière dès que le petit « bip » se fait entendre, de jour comme de nuit (...)

Devenir invisible, le rêve de tout photoreporter. Pour capter une vraie émotion et refléter au mieux l'ambiance et les évènements majeurs d'une situation, il faut se fondre dans le décor (d'où l'endossement de la tenue orange fluo). Observer, regarder, écouter et surtout anticiper et prévoir ce qui va se passer, pour se trouver au bon endroit au bon moment... Je me positionne toujours dans un endroit où je ne gêne personne, ni les habitants ni les autres acteurs éventuels d'une intervention : pompiers, policiers, etc.

C'est rarement facile, on intervient toujours dans un endroit où il se passe un drame, ou tout au moins une situation stressante qui nécessite du calme, de la concentration et une parfaite maîtrise de soi.

Rien n'est préparé à l'avance, la situation évolue de minute en minute sans aucune possibilité d'intervenir ou de refaire l'action, c'est l'improvisation continue - les situations que j'aime le plus en reportage photoLa qualité de la lumière importe peu, au contraire, une lumière sombre et un ciel gris accentue l'effet dramatique d'une situation... Je n'essaie pas d'enjoliver les choses ni de sombrer dans un voyeurisme malsain, aucun «effet gratuit» ou sensationnel n'est exploité. J'accorde le plus grand respect vis-à-vis des victimes et patients rencontrés (...)

Dispenser les premiers soins en toutes circonstances et conditions difficiles, avec toujours la même compassion et empathie, provoque mon admiration. Mon rôle est plus facile. Je travaille certes dans les mêmes conditions mais je peux me permettre de prendre une certaine distance si la situation est difficilement soutenable pour mon coeur et mon regard.»