Grève dans les prisons - Rôle de la police

Depuis quelques années, nos prisons vivent des mouvements de grève pour lesquels je ne me permettrais pas d'émettre le moindre jugement quant à leur bien-fondé.

Néanmoins, je reste perplexe quant au remplacement des agents pénitentiaires grévistes par des policiers.

La profession (j'insiste sur le choix du terme) d'agent pénitentiaire est une activité très spécifique fort éloignée du travail pour lesquels les policiers sont formés. En d'autres termes, un policier ne peut remplacer un gardien de prison.

Prenons comme exemple le milieu hospitalier : même en cas de grève, un service minimum est assuré. La police ne vient pas remplacer les médecins, les infirmiers ni, même, le personnel d'entretien ou des cuisines.

Les prisons font partie des services "vitaux" de l'Etat et il me semblerait normal que, même en période de grève, un service minimum y soit assuré par ceux dont c'est la profession. Par service minimum, j'entends le surveillance des détenus, leur hygiène (douche) et leur alimentation (repas). Tout le reste pourrait être supprimé : visites, promenades, extractions diverses, transfèrements, etc.

Je comprends que les agents pénitentiaires ne peuvent admettre les attaques contre leur intégrité quelque en soit la gravité. Il est ainsi impératif que le pouvoir politique prenne à bras le corps la ou plutôt les problématiques des prisons.

Mais je comprends également le ras-le-bol des policiers dont certains pensent à tort qu'ils sont la solution à tous les maux de notre société.

Envoyer la police dans les prisons n'est pas une solution. En effet, si on admet que le travail des agents pénitentiaires peut être réalisé par les policiers, il faut donc considérer que n'importe qui peut exercer la fonction d'agent pénitentiaire. Cela n'est toutefois pas le cas.

Alors, pour quelle raison y envoie-t'on la police ? Probablement parce que les policiers disposent du droit d'usage de la force....en d'autres termes, le message est clair : en cas de grève des agents pénitentiaires, les détenus sont priés de filer doux car, puisque ce n'est pas leur travail habituel, les policiers ne pourront qu'apporter une réponse basée sur l'usage de la force... avec un risque élevé de bavures comme ce fût le cas à Bruxelles il n'y a pas si longtemps. Mais peut-on vraiment appeler bavure une faute commise par quelqu'un qui ne dispose ni de la formation ni de l'expérience pour le travail ou l'environnement dans lequel on l'envoie ?

Vous me direz donc mais alors qui envoyer dans les prisons en cas de grève des agents pénitentiaires ? Eh bien, il faut admettre que cette profession est tellement spécifique que personne ne peut remplacer valablement un agent pénitentiaire qu'un autre agent pénitentiaire ! D'où l'importance d'envisager un service minimum qui ne serait en aucun cas une atteinte au fameux droit de grève. Rappelez-vous mon exemple des hôpitaux qui vivent parfois des mouvements de grèves sans que le service aux patients soit interrompu. Car, ni les patients, ni les détenus ne peuvent devenir les otages d'un mouvement de grève. Quant aux policiers, ils doivent avant tout exercer dans les rues et non pas derrières les murs d'une prison (avec une exception pour les ripoux pour lesquels la prison est une place de choix mais derrière les barreaux....).

Ok pour la police qui a d’autres chats à fouetter !
Et les volontaire de la P.C. croirez vous qu’ils aient leurs places et pourtant ils sont toujours la et on leurs en demande toujours plus !

Et bien moi, j'avoue aussi avoir du mal au fait que l'on envoie des policiers...jusqu'à preuve du contraire, je n'ai jamais encore vu un agent pénitencier faire la circulation ou se rendre sur un AVP pour un quelconque constat...

C'est comme envoyer un boucher dans une boulangerie...enfin bon...

Néanmoins, j'approuve le fait qu'ils soient en grève, chacun à le droit de travailler dans de bonnes conditions, sans risquer de se faire taper dessus par un nombre trop important de détenus...

Il faut remettre les choses dans leur contexte ; les policiers lorsqu'il viennent en prison lors de grève ; n'y font que du maintien d'ordre et j'insiste ; ceux qui prétendent le contraire mentent... ce qui jusqu'à preuve du contraire est leur prérogative ; si tu dis qu'ils ne sont pas formé à cela ; on est en droit de se demander qui l'est ? lorsqu'il y a une émeute en prison ; c'est à la police que l'on fait appel ; lorsq'un prisonnier refuse de rentrer du préau ; à nouveau c'est la police qui vient... le rapport avec l'hopital est un peu simpliste ; je vois mal les malades faire un émeute lors d'une grève... ...il faut quand même savoir que les détenus ne sont pas tous des enfants de coeurs...

La protection civile se charge d'une partie de la logistique...

L'un n'ira jamais sans l'autre...

Nous sommes dans le cas d'un service minimum ; pourtant nous avons deux corps distincts qui en terme d'effectif humain est à peu de choses près celui des agents pénitentiaires qui sont sur coursives en temps normal mais qui n'arriveront jamais à faire le travail complet puisque là ou je te rejoins ; car tu le dit très bien Christian ; le métier d'agent pénitentiaire est tellement spécifique ; que seul un agent pénitentiaire pourrait remplacer un autre agent pénitentiaire...

Le problème ; est que cela ne peut se faire en l'état actuel des choses ; non seulement du droit ; mais aussi du statut (qui n'existe pas vraiment) de l'agent pénitentiaire...

Faut-il le rappeler ; par exemple forest ; c'est 400 places pour 650 détenus de moyenne !!!! nous avons eu des pics à plus de 710 détenus ; devons-nous tout accepter sans rien dire ? C'est pourquoi ; oui à l'heure d'aujourd'hui juste dire "il faut un service minimum en prison" est un hérésie ; car si celui-ci est mis en place ; les détenus n'auront quand même pas les visites ; les préaux ou d'autres choses ; et au bout de quelques jours ; s'il y a émeute il faudra quand même faire appel à la police....

En ce qui me concerne ; je suis d'avis que tout l'aspect pénitentiaire doit être pris en charge par l'administration pénitentiaire ; elle doit se donner les moyens d'effectuer toutes les missions qui lui incombent ; que ce soit en matière de maintien d'ordre ; d'exctractions ; de surveillance hopitaux ; etc... bref il faut revoir toute la structure de cette administration et professionnaliser encore plus la profession... ...je vais en faire crier plus d'un ; mais pour ma part ; une police pénitentiaire devrait être mise en place... l'agent pénitentaire ne doit plus porter une double casquette social/repressif... enfin ; je m'égare un peu mais le sujet est bien plus complexe que ce que certains peuvent penser ; car n'oublions jamais que lorsque l'on ne pratique pas une profession ; nous n'en avons qu'un seul angle de vue ...

A force de crier à qui veut l'entendre qu'il faut plus de bleu dans la rue, on en arrive à des dérives ou même les policiers refusent d'aller dans les prisons.
Un peu d'histoire...
Il y a plus de 10ans, lorsque les gardiens de prison faisaient grève, la Gendarmerie reprenait le flambeau. A l'époque, on n'entendait pas les gendarmes se plaindre... en tous cas "officiellement".
La réforme étant arrivée, la politique s'en étant mêlée plus que de coutume, les politiciens ont exigé de ne plus envoyer LEURS policiers dans les prisons sous prétexte que cela nuisait au rôle premier de la police qui est l'aide à la population. Les politiciens ont également invoqué que si on avait fait une réforme des Polices c'était pour voir plus de bleu dans les rues et non pas les mettre dans les prisons. Mais la raison est totalement différente que les arguments électoraux mis en avant par ces politiciens... La VERITABLE raison est l'argent!!! En effet, avant les politiciens s'en foutait pas mal de mettre les gendarmes dans les prisons car ils ne devaient pas dépenser 1 francs. Depuis qu'ils ont la gestion financière, ils se rendent compte du prix que ça coute et donc estiment que ce n'est plus à eux de la faire car cela représente une charge salariale beaucoup beaucoup trop élevée. Mais soyons franc, il n'y a pas plus de bleu dans les rues quand les gardiens de prison ne sont pas en grève car les policiers plutôt que d'être dans la rue sont en repos "forcés" histoire de ne pas couter trop cher.
Encore une fois, les politiciens ont voulu pouvoir gérer toute la Police et non pas une partie comme ça l'était avant la réforme mais ils en ont oublié les contre-parties salariales et maintenant commencent à se réveiller.
On peut donc en déduire que les politiciens refusent d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis des institutions présentes sur leur territoire et vis-à-vis de leur concitoyens. Car si les policiers vont dans les prisons pendant les grèves s'est aussi pour protéger les citoyens qui sont dehors, afin d'éviter toutes violences, tentatives d'évasion,etc...
Une dernière chose, n'oublions pas non plus que cela ne peut pas faire trop de mal d'avoir affaire, à l'occasion, à des policiers plutôt qu'à des gardiens. Cela fait en effet réfléchir certains détenus "difficiles" qui malgré tout se rendent bien compte que si ils font trop souvent de leur "nez", c'est la grève assurée et donc pour les détenus la perte de tous les avantages qu'ils peuvent avoir comme les préaux, les visites,etc...
Le fait d'avoir des policiers ponctuellement dans les prisons rétablit, à mon sens, quelque peu l'église au milieu du village.

L'idée émise par Al Capone me séduit : mise sur pied au sein de l'administration du SPF Justice d'une structure armée habilitée au maintien de l'ordre quotidien tant dans les établissements pénitentiaires que dans les cours et tribunaux. En quelque sorte, une évolution de l'actuel corps de sécurité.

Quant à l'intervention de Romzia : il est certain que la plupart des politiciens au niveau communal n'avaient qu'une vue très partielle sur l'ensemble des missions exécutées par le passé par la gendarmerie. Il semblerait que le rôle primordial joué par ce Corps au profit des cours et tribunaux ou de l'administration pénitentiaire ait été quelque peu occulté lors de la réforme. Et les bourgmestres prennent conscience du coût phénoménal de ces missions. Coût à charge des budgets des zones de police, c'est à dire des communes.