27 mars 2001. Ce jour-là, collision frontale en gare de Pécrot.

www.rtbf.be a écrit:Pécrot, 8h50... un petit village niché aux portes de Grez Doiceau. Ce jour-là, deux trains entrent en collision, nous sommes le 27 mars 2001. Il y a tout juste dix ans. Huit personnes y laisseront la vie. Christelle Peeters, une des rares survivantes d'un des wagons de tête, a accepté de revenir pour la première fois sur son très long calvaire. Car ce jour-là, c'est aussi l'incompréhension ! Durant huit minutes, personne n'a réussi à arrêter deux trains dont on savait qu'ils fonçaient vers la catastrophe. Signaleur francophone et néerlandophone ne se sont pas compris ou n'ont peut-être pas voulu se comprendre. La direction de la SNCB commencera par s'en laver les mains. Mais sera finalement rattrapée par la Justice. Entre autre manquements, le procès " Pécrot " épinglera un manque de formation du personnel des chemins de fer, aucun moyen de communication et l'absence d'un système automatique de freinage. Pécrot c'était en 2001, Buizingen en 2010. De huit à 18 victimes. Des leçons ont-elles été tirées de la condamnation de la SNCB, à Pécrot ? Pourquoi une nouvelle fois doit-on constater une absence de système automatique de freinage ? Notre émission ne pouvait manquer de rapprocher les deux événements, de remettre en lumière les déclarations passées aux regards des déclarations récentes. François Belot, ex-président de la Commission " sécurité du rail " et Marc Descheemaeker, administrateur-délégué de la SNCB s'opposent. L'un assure que bien peu de choses ont été faites depuis Pécrot, l'autre répond que tout est mis en oeuvre en matière de sécurité. Le mélange est étonnant, détonnant !


A voir le Mardi 22 Mars à 20:15 sur la RTBF 1 : "27 mars 2001. Ce jour-là, collision frontale en gare de Pécrot. "
* Durée: 01:27
* Genre: Magazine
* Journaliste présentateur: Elodie De Selys
* Producteur: Renaud Gilles
* Journaliste: Sylvie Chevalier

www.lavenir.net a écrit:Une centaine de personnes commémorent l'accident de Pécrot

Une centaine de personnes ont rendu hommage dimanche matin aux victimes de l'accident ferroviaire de Pécrot, survenu le 27 mars 2001, qui avait causé la mort de huit personnes, dont trois membres du personnel de la SNCB, et en avait blessé une douzaine d'autres.

Dans la foule, les familles des victimes, les autorités communales, quelques représentants locaux d'Infrabel et de la SNCB -qui ont déposé une gerbe de fleurs-, des conducteurs et accompagnateurs de trains, mais aussi des riverains qui se souviennent encore de l'accident.

Lors de cet hommage public, le bourgmestre de Grez-Doiceau a brièvement rappelé les faits et s'est adressé aux familles des victimes, à leurs proches et aux riverains. "Je ne veux pas être polémique, mais je souhaite rappeler que la sécurité doit être considérée en tout premier lieu, bien avant la rentabilité", a précisé Alain Clabots.

L'accident s'était produit le 27 mars 2001 peu après 8H45, sur la ligne Ottignies-Louvain. Un train, dont le conducteur avait brûlé un feu rouge, avait percuté un train de voyageurs venant en sens inverse.

Le 15 septembre 2004, le tribunal de police de Wavre avait estimé que la SNCB était seule responsable de l'accident, écartant ainsi la responsabilité du conducteur qui avait brûlé le feu rouge. La SNCB, qui n'avait pas interjeté appel du jugement, avait été condamnée au payement d'une amende de près de 100.000 euros mais la sanction était assortie d'une condition qui consistait à investir ce montant dans des aménagements de sécurité.

www.lavenir.net a écrit:Michael Darche était dans le train au moment de la collision. Blessé, il est resté un mois dans le coma avant de réapprendre à vivre.

Le mardi 27 mars 2001, comme tous les matins de la semaine, Michael Darche, qui a alors 13 ans et demi, attend dans la voiture de son grand-père que le train arrive. Le premier wagon entre en gare. C’est dans ce dernier qu’il monte pour aller à son école, à Wavre. « J’ai discuté avec le fils des voisins. Je me suis ensuite dirigé vers le fond du train. J’étais dans le sas, entre deux wagons, quand j’ai été projeté vers l’arrière, l’avant du train se soulevant dans mon dos », raconte Michael, 23 ans et demi maintenant.

Ce qui s’est produit ensuite, ce sont d’autres qui le lui ont raconté. «Je me suis étalé au sol, j’ai crié… Mais je n’ai pas de souvenirs de ce qui s’est passé. Je suis tombé dans le coma et je me suis réveillé près d’un mois plus tard dans un lit d’hôpital, à Leuven. J’étais un peu perdu. C’est une sensation étrange.» Et de continuer : « Si je ne m’étais pas battu pour vivre, je serais mort à l’heure actuelle. Les médecins ont d’ailleurs dit à mes parents qu’il fallait que je m’accroche. Même dans le coma, j’ai le sentiment que j’ai pu faire un choix, celui de me battre.»

«Devoir rester coucher à 13 ans, c’est dur à vivre»
Michael est soigné pour de multiples fractures, aux jambes, au bassin, aux bras. Après trois mois d’hôpital, il est entré dans un centre de revalidation. Un an durant lequel il a réappris à se servir de ses jambes, de ses bras, de ses mains. «Au départ, je ne savais plus me lever de mon lit. Devoir rester couché à 13 ans et demi, c’est dur à vivre. Je n’avais plus de force non plus dans mes mains. Mes amis m’ont ainsi apporté une lettre pour mon anniversaire : je n’ai pas su la tenir. »

Heureusement, il a bien récupéré, y compris pour ses jambes. Pourtant, «les médecins ne voulaient pas se prononcer. Ils m’ont dit que je remarcherais, mais ne savaient pas l’ampleur des séquelles qui resteraient. Au centre de revalidation, certains me disaient que j’ai eu des blessures plus graves que les leurs, mais que j’étais l’un des plus motivé pour aller mieux. Et dix ans après, je m’estime heureux de ce que j’ai pu récupérer. Je n’espérais pas autant. Même si maintenant encore, je dois faire attention quand je marche pour ne pas trébucher, surtout sur des chemins pavés ou plus difficiles.»

Michael est ensuite retourné dans son école wavrienne, plus en horticulture mais en travail de bureau et informatique.

S’il est heureux de n’avoir finalement pas trop de séquelles de l’accident, il regrette que la SNCB n’ait pas retenu les leçons de Pécrot. «J’ai vu les images de Buizingen… Pour moi, la SNCB n’a pas appris grand-chose de la catastrophe de Pécrot. Je ne le souhaite évidemment pas, mais j’en suis sûr, il y aura d’autres accidents.»