PIT Malmedy : Un an après...

www.lavenir.net a écrit:Un outil très performant

Voici un an, un véhicule d’intervention d‘un genre nouveau débarquait à Malmedy. Le PIT, pour Paramedical Intervention Team, se situe en quelque sorte entre l’ambulance et le SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation).

Ce véhicule est occupé par deux personnes, un ambulancier et un infirmier urgentiste, en permanence de garde et prêts à intervenir en cas d’incident. Rappelons qu’un SMUR est pour sa part occupé par un médecin urgentiste. Un des avantages indiscutables du PIT, c’est la rapidité d’intervention, puisque deux personnes sont en permanence de garde « sous toit » et restent donc en permanence aux côtés du véhicule. Pour l’ambulance dépendant du Service régional d’incendie (SRI), les gardes sont assurées à domicile.

À Malmedy, le PIT dépend directement de la Clinique Reine Astrid et non du SRI et, de l‘avis de tous, « représente une plus value indiscutable pour la sécurité de la population», comme le reconnaît volontiers le commandant des pompiers, Daniel Remacle. À tel point que le PIT malmédien a reçu les plus grandes félicitations du Service public fédéral Santé publique.

www.lavenir.net a écrit:« C’est l’intérêt général qui prime »

« Au début, rappelle le directeur de la clinique, Philippe Lemaire, tout le monde voulait du PIT. Nous sommes tous allés le défendre ensemble pour obtenir des subsides. De toutes les demandes en province de Liège, c’est celle de Malmedy qui a été retenue. À ce moment, il s’agissait de faire des gardes à domicile. Mais c’était hors de question pour le SPF Santé publique : pour unPIT, les gardes doivent se faire sous toit. Alors il est vrai que des ambulanciers volontaires n’ont pas voulu suivre. Et je les comprends. Mais ils étaient - et sont toujours - prioritaires s’ils désirent intégrer le service. Je tiens donc à leur dire qu’ils sont les bienvenus. »Mais pour Philippe Lemaire, les deux services doivent être complémentaires. « Maintenant, le PIT est en place et chacun s’accorde à dire qu’il est un renfort de qualité. Il faut savoir qu’auparavant, sur la carte de la Belgique, la région de Malmedy se situait dans une zone rouge, rouge foncé même, en matière de services d’aide aux victimes. Il était plus que nécessaire de se doter d’un tel outil », rappelle-t-il.

« Je suis navré de le dire, mais c’est l’intérêt général qui prime. C’est triste pour les ambulanciers qui ne peuvent pas se permettre d’assurer des gardes sous toit. Mais quand l’ensemble de la population y gagne, on doit en tenir compte. »
B.H

www.lavenir.net a écrit:Plusieurs situations illogiques...

En mai 2010, quelques jours à peine après l’arrivée du PIT à la Clinique Reine Astrid, les ambulanciers volontaires de Stavelot décidaient de se mettre en indisponibilité le temps de quelques heures. La raison ? Le PIT de Malmedy était pratiquement passé devant leur nez pour un bras fracturé à Stavelot. Dans le même temps, une personne était inconsciente au hall omnisports et la présence du PIT y aurait certainement été beaucoup plus opportune qu’à l’autre endroit. La situation paraissait illogique.

Le PIT, actuellement, se trouve en phase 1. Cela signifie qu’il est réquisitionné pour tous les appels urgents. Une fois en phase 2, un système de filtrage permettrait de mieux répartir, selon des critères objectifs, les interventions entre ambulanciers volontaires et service du PIT. Mais le passage en phase 2 dépend d’une décision du Service public fédéral Santé publique. Il n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.

Alors les ambulanciers se retrouvent face à des situations qu’ils ont du mal à comprendre. Un exemple assez éloquent s‘est déroulé à Malmedy. Le PIT avait été envoyé du côté de Bévercé pour une coupure à la jambe. Un deuxième appel est survenu, pour un cas bien plus sérieux, qui aurait nécessité la présence d’un infirmier urgentiste. Le PIT étant occupé, ce sont les ambulanciers du SRI qui se sont déplacés.

B.H.

www.lavenir.net a écrit:Les ambulanciers en ont ras-le-bol

Plusieurs ambulanciers du Service régional d’incendie sont plus que démotivés. En cause, une cohabitation difficile avec le PIT de la clinique Reine Astrid.

Le mécontentement s’installe de plus en plus au sein du Service régional d’incendie (SRI) de Malmedy. À tel point que le commandant, Daniel Remacle, a convoqué une réunion ce soir avec ses ambulanciers pour qu’ils puissent s’exprimer et prendre une position.

Plutôt que fâchés, ils sont en fait démotivés à cause du peu d’interventions que la branche « ambulance » du SRI effectue depuis un an. L’arrivée du PIT (voir ci-contre), un véhicule d’intervention attaché à la clinique, implique en effet une quasi-absence d’activité pour la bonne quinzaine d’ambulanciers volontaires. « Traditionnellement, nos ambulances intervenaient dans les communes de Waimes et Malmedy à raison de 2,5 à 3 sorties par jour. Aujourd’hui, nous sommes à 1 sortie par jour », indique le commandant du SRI, Daniel Remacle.

De fait, à chaque fois qu’un appel d’urgence est effectué auprès du service 100, c’est le PIT qui est sollicité. Dans la plupart des cas, l’incident ou l’état de santé des patients justifie amplement ce déplacement. Mais du côté des ambulanciers du SRI, on se sent de moins impliqué dans les interventions les plus sérieuses. Pour caricaturer un peu, ces volontaires ne sont plus qu’appelés pour des interventions moins « valorisantes ». « Cela fait bien sûr partie de nos missions. Mais ils sont parfois surqualifiés par rapport à la majorité des interventions qu’ils font », précise le commandant.

Le problème est complexe, à vrai dire, et directement lié à la problématique des services de garde. Du côté du SRI, les ambulanciers effectuent des gardes à domicile. Il s’agit par contre de « gardes sous toit » pour le PIT, c’est-à-dire en permanence à la clinique. Lors de l’apparition de ce dernier, les ambulanciers du SRI se sont vus proposer d’effectuer ces gardes sous toit (rémunérées), mais la majorité a refusé d’y participer étant donné la disponibilité et les contraintes qui en découlent. Une des gouttes qui ont fait déborder le vase, par ailleurs, c’est l’achat d’une nouvelle ambulance, censée arriver dans quelques semaines, et que le SRI aurait aimé se voir attribuer. Elle sera finalement allouée au PIT.

Les avantages du PIT sont cependant nombreux, en terme de service à la population, de satisfaction de l’ensemble du corps médical malmédien, d’efficacité, etc. Les ambulanciers du SRI en sont tous conscients. Simplement, ils aimeraient se sentir plus impliqués, comme auparavant, lorsqu’il s’agit de venir en aide en urgence à la population.

www.lavenir.net a écrit:À la recherche d’une solution

« Je ne nous voudrais pas faire de déclarations avant d’avoir bien discuté avec tout le monde, explique d’emblée le bourgmestre André Denis (EC-MR). Il y a une réunion entre ambulanciers ce mardi, avec le comité PIT dans quelques jours » et le mayeur préconise la sérénité. « Au niveau opérationnel, le PIT est une solution. On peut dire que son arrivée est un plus pour la prise en charge de la population et des patients. Chacun est d’accord sur ce point. Par rapport au mécontentement des ambulanciers, il est vrai qu’ils ont beaucoup moins d’interventions qu’auparavant. Et le problème, c’est qu’assurer une garde sous toit(pour le PIT) ou à domicile (pour l’ambulance du SRI), ce n‘est pas du tout la même chose. Maintenant, le PIT est là et il restera probablement. » Une piste avait au passage été envisagée, pourtant. « On avait proposé d’utiliser le subside alloué au PIT pour un véhicule de type léger, avec un infirmier à bord, qui prendrait en charge les patients et qui se ferait rejoindre par l’ambulance. Mais la volonté du SPF Santé publique n’est pas de fonctionner comme ça. Le concept PIT, c’est de pouvoir emmener les personnes dans le véhicule. Cela n’est donc malheureusement pas possible pour le moment. » Et André Denis de rappeler que « nous voulons vraiment parler avec tous pour trouver une solution. »

B.H.

totof a écrit:Pour Malmedy, ce n'est pas du tout une histoire de coûts, car la commune propose d'investir le supplément pour un petit véhicule et tous les autres frais supplémentaires.
Maintenant quand on ne veut pas plier ou écouter les gens de terrain et bien pauvre avenir dans l’aide médical urgente de notre petite campagne.

dirsi a écrit:les ambulanciers-pompiers sont-ils repris dans l'équipage pit ?

www.lavenir.net a écrit:Affaire du PIT : on cherche une solution

Les élus malmédiens ont approuvé une motion qui vise à apaiser les tensions au sein des services de secours malmédiens.

Chacun autour au conseil communal semble vouloir trouver une solution pour apaiser la tension qui règne au sein des services de secours. Pour rappel, mi-août, les ambulanciers du Service régional d’incendie (SRI) ont décidé de débrayer, étant démotivés et ne se sentant plus aptes à intervenir dans certaines situations. La problématique remonte à l’arrivée du PIT (Paramedical intervention team) au printemps 2010. Ce dernier est un véhicule d’intervention dans le giron de la clinique, avec un infirmier urgentiste à son bord.

Le PIT étant amené à se déplacer pour toutes les interventions, les ambulanciers du SRI se sont sentis lésés et démotivés par la diminution significative de leurs interventions. Irrités, ils ont décidé d’arrêter le service d’ambulance le 16 août dernier.

Ce jeudi, le conseiller communal Jean-Paul Bastin (Alternative) a proposé aux élus d’approuver une motion, à adresser au Service public fédéral Santé publique, qui vise à débloquer la situation. L’idée consiste faire passer le fonctionnement du PIT de la phase 1 à la phase 2 le plus rapidement possible. La décision appartient justement au ministère.

La phase 1 implique que le PIT intervient lors de tous les appels. Une fois en phase 2, une sorte de filtrage s’opérera et permettra de déterminer avec pertinence quel(s) véhicule(s) – le PIT et/ou l’ambulance – doit intervenir. Ce fonctionnement aurait probablement pour conséquence une activité plus importante des ambulanciers du SRI.

« Un signal fort »
La motion a été approuvée pratiquement par l’ensemble du conseil, tant dans la majorité que dans l’opposition. « Un signal fort », a d’ailleurs relevé Jean-Paul Bastin. Seuls Hubert Cremers et Éric Servais, président du CPAS et membre du comité de gestion de la clinique, ont marqué une petite réserve. « Je souscris bien volontiers à la motion », a indiqué Hubert Cremers (Forces Vives). Mais il préfère attendre la tenue d’une réunion avec les autorités responsables du SPF Santé publique, programmée le 22 novembre, avant de s’engager, « pour pouvoir débattre en toute sérénité ». « Je suis du même avis », a enchaîné Éric Servais (Entente communale).

Il n’y a plus qu’à espérer que le dossier progresse avec diligence au sein du SPF Santé publique