Pompiers volontaire - La Fédération des pompiers compte manifester son ras-le-bol

Il y a en Belgique quelque 17.500 pompiers dont les deux tiers sont volontaires.

La Fédération royale des corps des sapeurs pompiers de Belgique entend mener prochainement des actions pour exprimer son ras-le-bol après le décès lundi soir d'un jeune pompier volontaire à Jodoigne. Le président de la fédération réclame une nouvelle fois un statut pour les pompiers volontaires et une meilleure formation pratique des hommes du feu.

Il va rencontrer les syndicats et ses homologues flamands pour lancer des actions les semaines à venir. Il y a en Belgique quelque 17.500 pompiers dont les deux tiers sont volontaires. Si la Fédération royale des corps des sapeurs pompiers de Belgique n'est pas opposée au travail des volontaires, elle considère toutefois qu'ils devraient être mieux encadrés.

"On ne trouve pas de volontaires à la police ou même à l'armée, alors qu'il n'y a pas de guerre tous les jours. On ne peut pas engager des pompiers professionnels partout. Mais même dans certaines zones présentant de très hauts risques industriels ou autres, il n'y a pas de professionnels", déplore le président de la Fédération, Marc Gilbert.

"Les volontaires constituent une main d'oeuvre au noir mais déclarée. Les communes en disposent en fonction de leur besoin. Des volontaires enchaînent leur journée de travail après une nuit d'intervention", dénonce M. Gilbert. Si les pompiers volontaires et professionnels sont égaux en matière de formation, la fédération estime celle-ci trop théorique, faute de centre adapté.

M. Gilbert n'attribue, dans l'attente des conclusions de l'enquête, la cause du décès du jeune pompier volontaire au statut de la victime ou à un éventuel manque de formation. Il estime toutefois que seule la malchance ne peut expliquer les décès de pompiers, "Seize, depuis le drame de Ghislenghien, en juillet 2004, dont douze wallons."

www.lavenir.net a écrit:La mort d’un jeune pompier lundi soir lors d’une intervention à Jodoigne remet au-devant de l’actualité le statut du sapeur volontaire et la réforme des services d’incendies. Mais chez les pompiers, on oscille entre colère et exaspération.

La mort en intervention d’un pompier de Jodoigne, écrasé par l’effondrement d’un mur lors de l’incendie d’un bâtiment lundi soir à Mélin, remet une nouvelle fois en avant le statut précaire des hommes du feu qui travaillent comme volontaires.

Le jeune Nicolas Tordoir (23 ans) faisait en effet partie des 12 000 pompiers volontaires (pour 5 500 professionnels) dont le statut – non reconnu par le droit européen et contesté devant les tribunaux belges – est en attente d’une réforme depuis de nombreuses années.

Et si la mort du jeune volontaire va sans doute encore remettre en avant la problématique le temps d’une cérémonie d’hommage et une remise posthume d’une médaille de la croix civique de première classe pour acte de courage et de bravoure, l’exaspération est forte dans les casernes.

« Chaque fois qu’il y a un mort, on nous promet qu’on va faire quelque chose concernant la réforme des services d’incendie et le statut des volontaires. Mais on ne fait rien ! », déplore le commandant Marc Gilbert, président de la Fédération royale des pompiers.

Salaire au rabais (« 10 à 12 € de l’heure pour une semaine de garde non payée où il n’y aura peut-être qu’un rappel, si ça, ce n’est pas de l’exploitation ! »), pas de pension ni assurance groupe, formation (théorique uniquement) sur les week-ends et soirées, véritable centre de formation qui se fait attendre en Wallonie,… les griefs sont nombreux. « Mais à la fin, je fatigue de devoir toujours répéter les mêmes choses, se désole le cdt Gilbert. Je n’y crois plus, on n’écoute pas les gens de terrain et en attendant, ils se font tuer pendant que les politiciens tournent en rond !»

Un « vrai » statut aurait-il changé quelque chose à l’effroyable sort qu’à connu le Jodoignois lundi soir ? Ce n’est évidemment pas sûr. Mais rien que la possibilité que cela soit le cas hérisse aussi le poil du syndicat indépendant des sapeurs pompiers (FISP). « Ce jeune pompier n’aurait jamais dû se trouver là ! », s’emporte Jean Pirotte, le président du syndicat. Hier, il a envoyé un courrier aux ministres de l’Intérieur, de la Fonction Publique, l’Emploi, aux directeurs de la sécurité civile et aux responsables des tutelles régionales pour les appeler à la démission collective. « Je suis écœuré de ces politiques qui vont encore venir pleurer en disant qu’ils aiment et admirent les pompiers alors qu’en réalité ils ne font rien et les méprisent ! »

www.lavenir.net a écrit:
« Chaque fois qu’il y a un mort, on nous promet qu’on va faire quelque chose concernant la réforme des services d’incendie et le statut des volontaires. Mais on ne fait rien ! », déplore le commandant Marc Gilbert, président de la Fédération royale des pompiers...

... formation (théorique uniquement) sur les week-ends et soirées, véritable centre de formation qui se fait attendre en Wallonie,… l

fire528be a écrit:Alors que nous avons perdu un collègue qui avait tout l'avenir devant lui, qu'une famille est dans la peine, que les membres d'un service incendie ont la tristesse de voir partir un ami il est déplorable de constater que des individus sans scrupule profitent de la situation pour se mettre en avant.
Le pire c'est que la presse (télévisée, parlée ou écrite) n'interroge jamais que ces tristes personnages qui ne représentent finalement plus qu'eux même et leurs ambitions démesurées. A force de dénigrer ils font passer les pompiers (professionnels et volontaires) pour des incompétents, mais eux quelles sont leurs références réelles.
Qui a déjà voté pour une élection de président à la fédération? ... Ils se reproduisent entre-eux, ils ont peur d'une élection à laquelle tous les pompiers pourraient participer.
Qui est Mr Pirotte président du Fisp? Un pompier retraité, peut il lui cumuler sa retraite avec des émoluments de président d'un syndicat? Il est peut être président "volontaire" lui qui ne veut que la disparition des pompiers "volontaires".
En attendant: bon courage à la famille de Nicolas et aux pompiers de Jodoigne.

Un jeune pompier volontaire de 23 ans est mort lundi soir lors d’une intervention en brabant wallon.
Ce nouveau drame repose la question de la formation pratique des hommes du feu, mais aussi de la différence de statut entre pompiers professionnels et volontaires, et les compétences des uns et des autres.

Nos invités :

* Jean Pirotte, secrétaire général FISP-IFOD

www.fisp.be

* Marc Gilbert, président de la fédération royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique

http://www.frcspb.be/

* Par téléphone : Philippe Filleul, coordinateur technique de l’école provincial de formation pour les services d’incendie et de secours du Brabant Wallon et Laurent Debecker, pompier à la caserne de Braine-l'Alleud.

www.braine-lalleud.be

* Par téléphone : Els Cleemput, porte parole du SPF Intérieur

http://www.ibz.be/

fire528be a écrit:
Qui est Mr Pirotte président du Fisp? Un pompier retraité, peut il lui cumuler sa retraite avec des émoluments de président d'un syndicat? Il est peut être président "volontaire" lui qui ne veut que la disparition des pompiers "volontaires".

Le petit Larousse illustré a écrit:
Volontaire :
adj. et n. Qui accepte de son plein gré une mission, une tâche.

Nord Eclair a écrit:Les pompiers vont mener des actions dans toute la Belgique

Le conseil d’administration de la Fédération royale des corps de sapeurs pompiers qui s’est réuni à Eghezée, à la suite au décès du jeune pompier de Jodoigne, a décidé à l’unanimité que des actions seront menées dans les semaines à venir. Les pompiers qui se sont réunis lundi soir à Eghezée, ont rappelé qu’ils réclament plus de moyens financiers, un véritable centre de formation pratique et la mise en place de la réforme des zones de secours. « Depuis 2000, nous avons connu quatorze morts. La plupart en Wallonie. Nous tirons la sonnette d’alarme : nous ne sommes plus en sécurité lors des interventions. Les administrations communales veulent réduire nos budgets et nous sommes trois ou quatre sur le terrain quand nous devrions être six ». Le 30 septembre, la Fédération se réunira avec les syndicats et la protection civile pour déterminer quelles actions seront menées.

La Meuse a écrit:L’avis des pompiers volontaires : “ On n’a pas les moyens de manifester ”

Bon nombre de nos casernes sont composées uniquement de pompiers volontaires. Ils sont directement concernés par les problèmes invoqués pour justifier les actions: statut des pompiers, financement, formation, etc.

“ Mais nous ne participerons pas à des manifestations. On n’en a pas les moyens ”, explique Dominique Lambert, commandant à Waimes. “ Quand nous ne sommes pas de permanence, nous sommes au travail ou en intervention. Impossible de déserter la caserne pour aller manifester. ”

Il se désole pourtant de la situation des pompiers volontaires et de leur famille.

“ Quand on part sur une intervention, on ne sait pas si on va revenir, qu’on soit volontaire ou professionnel. Mais quand un volontaire ne revient pas, sa famille n’a rien ou pratiquement. Pas de pension pour l’épouse, une indemnité ridicule... ”

Du côté syndical, le statut de volontaire est également au centre des préoccupations.

“ Un statut totalement illégal qui n’est maintenu dans les faits que pour des raisons économiques. Un volontaire, selon la loi, c’est un bénévole. Or, les pompiers volontaires sont payés (plus mal que les professionnels), ils effectuent des gardes et prennent les mêmes risques que les autres ”, explique Jean Pirotte, délégué de la FISP (fédération interprofessionnelle du service public). “ Avez-vous déjà vu un ministre ou un bourgmestre volontaire? Alors pourquoi est-ce acceptable pour les pompiers? ”

La Meuse a écrit:La Fédération des sapeurs pompiers a décidé de mener des actions dans tout le pays. Ce mouvement fait suite à la mort, il y a quelques semaines à Jodoigne, d’un jeune pompier en intervention. Nos casernes vont-elles être désertées le temps d’une manifestation? Pas du tout. Nos pompiers semblent unanimement méfiants face à ce mouvement.

“ Je trouve très déplacé d’utiliser des drames comme celui arrivé à Jodoigne pour revenir sur des revendications dont on parle depuis des lustres ”, nous confie Vincent Bastin, commandant des pompiers de Verviers. Il se dit outré par les propos du commandant Marc Gilbert, président de la Fédération royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique. “ Il récupère la mort du jeune pompier de Jodoigne, un drame qui n’a pourtant rien à voir avec ce qu’on réclame. ”

Le commandant Bastin reconnaît cependant que tout ne va pas pour le mieux pour les hommes du feu. “ Il y a toujours des choses à améliorer. C’est vrai qu’il y a une trop grande disparité, par exemple entre le financement des zones de police et celui des zones d’incendie ou de la Protection civile, que le fédéral n’intervient pas assez, que l’on pourrait avoir une formation encore meilleure, du matériel plus performant, etc. ”

Et au sujet de la reconnaissance du métier de pompier comme métier à risque? “ Si cela rapportait quelque chose aux pompiers, que ce soit plus de moyens ou une amélioration de salaire, des primes, etc., pourquoi pas? Mais je doute que cela soit le cas. ”

“ pas si mal formés ”
Le commandant des pompiers verviétois se préoccupe donc avant tout des citoyens verviétois et de leur sécurité. Il est dès lors hors de question qu’il abandonne la caserne pour aller manifester à gauche ou à droite.“ Mais si des pompiers de Verviers veulent participer aux actions menées par la fédération, ils sont évidemment libres de le faire.”

“ Le commandant Gilbert est un beau parleur ”, nous dit Pascal Pirotte, délégué CGSP pour les pompiers de Verviers. “ Je trouve extrêmement désagréable qu’on remette tout sur le dos de la formation. Or, l’accident qui a coûté la vie au jeune pompier de Jodoigne est plutôt dû à la malchance. Nous ne sommes pas si mal formés que ça. ”

Pascal Pirotte ne va donc pas ameuter et rassembler ses troupes pour aller manifester.“ D’autant plus que tous les discours ne sont pas désintéressés: une grande école de formation, il lui faudrait un directeur. Et parmi ceux qui appellent aux actions, on trouve les candidats... Tout cela n’est pas sain. ”