Gwenn Corbisier, pompier-photographe : un article de "L'Avenir.net"

www.lavenir.net a écrit:Gwenn Corbisier fait partie des quelques rares pompiers-photographes du Hainaut occidental.

Pompier volontaire à Lessines, Gwenn Corbisier est aussi passionné de photo. Deux passions qu’il parvient désormais à combiner.

Cela fait maintenant trois ans que Gwenn Corbisier jongle entre son activité de pompier volontaire, sa passion pour la photographie et son métier d’agent de sécurité… incendie. Mieux, il parvient même à combiner deux de ces trois activités, immortalisant les interventions et les exercices des hommes du feu.

Ils ne sont que quelques pompiers-photographes à sillonner comme lui la zone du Hainaut occidental. Leurs photos sont principalement utilisées à des fins didactiques : «?Dans un premier temps, ces photos servent à illustrer la formation continue des pompiers, coordonnée par Jack Daie au sein de la pré-zone, confie Baudouin Vervaeke, coordinateur de projet de la future zone incendie. L’idée est que chacun puisse être confronté à la réalité du terrain et avoir une idée précise des situations sur lesquelles il peut tomber en intervention.?»

Ces images ont aussi un rôle informatif et permettent de tirer des conclusions sur les difficultés rencontrées sur le terrain par les services d’urgence : «?J’ai par exemple suivi en début d’année les importants incendies dans les Fagnes, raconte Gwenn Corbisier. Les photos ont pu démontrer d’importants problèmes d’accessibilité des véhicules lourds dans les bois. Elles ont aidé à réfléchir à de meilleures solutions si un incendie devait un jour se reproduire dans ces forêts.?»

Enfin, la dernière fonction de ces clichés pris sur le terrain est de faire avancer l’enquête : «?Généralement, les images sont alors envoyées aux enquêteurs et à l’expert pour analyse.?»

Photographier un fait divers est une opération délicate qui ne s’improvise pas : «?Il y a quatre règles d’or dans mon travail, poursuit Gwenn Corbisier. Il faut d’abord avoir la confiance de l’équipe, ne pas gêner les collègues en intervention, ne pas se mettre en danger et, enfin, protéger le plus possible les victimes.?»

Savoir ranger l’appareil
Aussi, les clichés destinés à la publication lors de portes ouvertes ou dans l’agenda des pompiers sont rarement identifiables : «?À aucun moment il n’est facile de définir l’endroit exact de l’intervention, précise Baudouin Vervaecke. On n’y trouvera pas plus de photos de victimes, à moins que l’image ait été prise lors d’un exercice.?»

Quant aux photos plus précises, elles restent toujours dans le même esprit : «?Ce n’est absolument pas du voyeurisme, confie Gwenn Corbisier. On ne fera par exemple jamais de photo d’un corps. Il faut savoir ranger l’appareil quand la situation l’exige.?» Malgré les années de

pratique, les pompiers-photographes se heurtent encore à certaines barrières : «?Il y a encore des réticences, commente Gwenn.

C’est pourquoi il convient de toujours demander au chef d’intervention avant d’agir. S’il juge qu’il n’est pas opportun de prendre des photos, alors il est inutile d’insister.?»