Verviers : Dernière garde pour la voix des pompiers

www.lavenir.net a écrit:Mercredi, Ernest Corteil, 65 ans, a presté sa dernière garde au central des pompiers de Verviers. Hommage à ce monument du service d’incendie…

Pendant 25 ans, Ernest Corteil a été centraliste : la voix et les oreilles des pompiers de Verviers. Une véritable institution au sein du service d’incendie… un monument, diront certains. À 65 ans, l’heure de la retraite a sonné ! Une page se tourne, mais les souvenirs demeurent. Retour sur le parcours de ce dinosaure du feu. « J’ai commencé comme pompier le 1er juin 1947, un samedi, se souvient le Caporal Ernest Corteil, de Dison. J’ai toujours été attiré ce métier, je ne sais pas pourquoi. Un jour, j’ai vu une annonce et j’ai postulé. J’ai été engagé comme chauffeur. Ma première mission, c’était avec une ambulance. J’ai vu de tout ! Le pire, c’était un enfant brûlé, à Wegnez à la fin des années septante ». Mais en 1986, un accident de travail oblige Ernest à se réorienter. Il ne peut plus aller sur le terrain : il devient alors téléphoniste, la clé de voûte du service d’incendie. «C’était une petite déception, mais j’étais déjà content de rester dans la boîte. Au début, c’était dur de ne plus sortir ». Avec ce nouveau poste, l’action reste au rendez-vous. « Il faut orienter les pompiers, les aider sur place, répondre aux demandes ». 37 ans de carrière, mais la pension ne lui fait même pas peur ! « Je vais travailler dans la maison de ma fille, ce ne sont pas les occupations qui manquent. Je ne suis pas du style à rester dans un fauteuil et pourvu que ça dure ! Quand j’entends les jeunes collègues m’appeler « le vieux », je leur réponds « t’iras jusque-là toi ? ». Ce qui va me plus me manquer, ce sont les collègues, l’ambiance de travail ! Mais je reviendrai leur dire bonjour»

www.lavenir.net a écrit:37 ans de métier et d’expérience

Ernest Corteil, est l’un des derniers téléphonistes a avoir connu l’ancien système ! Jusqu’en 1997, la centrale de Verviers, le numéro d’urgence 900, couvrait les zones des préfixes téléphoniques 080 et 087. « Il y avait beaucoup plus de mouvements surtout lors des tempêtes et des inondations, explique le jeune pensionné. Mais on était plus rapide que maintenant, car on n’avait pas d’intermédiaire liégeois ». Question matériel aussi, Ernest a vécu de nombreuses révolutions. « On est passé du noir au blanc ! Avant, on tapait les rapports à la machine, avec des papiers carbones. On remplissait plein de documents à la main. Maintenant, tout est automatisé, informatisé, en réseau. Cela n’a vraiment plus rien à voir ! Les mentalités aussi ont changé, il a fallu s’adapter ! Je dois maintenant franchir le pas et passer le flambeau. Je veux juste rester occupé !»