SRI Mouscron : Merci, lieutenant Vanzeveren !

www.lavenir.net a écrit:L’heure de la retraite a sonné pour Daniel Vanzeveren. Celui qui prenait souvent le commandement des opérations passe la main.

Lundi soir, lors du conseil communal, le poste de sous-lieutenant volontaire a été déclaré officiellement vacant. Le vote visait à remplacer le poste du lieutenant volontaire Daniel Vanzeveren parti à la retraite ce jeudi soir, à minuit. Son visage était bien connu puisqu’il suppléait régulièrement le commandant Lowagie au commandement d’opérations.

L’ancien instituteur des frères maristes – « J’ai arrêté il y a cinq ans » – est entré chez les pompiers en 1975. Officier dès 1980, il a sauté les étapes. « C’est exceptionnel de passer de simple sapeur à sous-lieutenant » indique l’homme revenu spécialement à la caserne pour L’Avenir. Un avenir qu’il voit sans ressasser pour autant ses nombreuses années passées dans le corps hurlu. Il en conservera tout de même un excellent souvenir.

« Je suis content d’avoir fini. Je viens d’avoir 60 ans et, physiquement, cela devient difficile. De plus, en ayant un grade, on ressent plus les responsabilités en vieillissant. »

Jean-Marc Vandenbogaerde toujours dans les esprits
Tourner la page d’une vocation, c’est se souvenir de moments heureux et, souvent en tant que pompier, de moments moins joviaux. Comme beaucoup, c’est le décès de son collègue Jean-Marc Vandenbogaerde qui l’a profondément touché. « On a tous été frappés par son décès. L’accident est arrivé le 11 janvier 2000. Il a vécu cinq mois, détaille celui qui s’occupait des proches du blessé durant ces dures semaines. Je me chargeais de trouver un chauffeur pouvant véhiculer sa famille tous les jours pour aller le voir à l’hôpital de Lille. Avec des amis, on a aussi organisé trois éditions du Challenge Jean-Marc Vandenbogaerde. »

L’homme se souvient aussi de son premier incendie. C’était en 1975 au Mont-à-Leux. De nombreuses personnes du quartier s’en souviennent encore. « La station Willy était en feu. Les bombonnes de gaz étaient projetées dans tous les sens ! »

Les frites du samedi midi…
Tous les samedis, peu avant midi, la caserne était aussi sur la brèche à ses débuts… « On avait beaucoup de feu de friteuses. On déclenchait à chaque fois la sirène dans toute la Ville. Après l’intervention, ça se terminait toujours autour d’un bon verre puisque c’était à l’heure de l’apéro ! » En évoquant cela, Daniel regrette cette époque où les liens étaient davantage tissés entre les hommes. « Parce que les épouses étaient plus tolérantes et plus simplement parce que la société a évolué. Cela a changé par la force des choses… »

Plus récemment, l’épisode des œufs pourris « Frais Mastock » restera marqué dans un coin de son esprit. Il s’était déroulé sous sa responsabilité. « C’est la première fois qu’on déclenchait le Plan communal d’Urgence et d’Intervention. C’était un moment assez particulier… »

La mise en route Astrid
Notre interlocuteur a bien sûr connu une époque où, durant sa « veille », il lui arrivait de ne pas pouvoir bouger de sa maison, du vendredi soir au lundi matin, puisque les GSM n’existaient pas… Depuis, la profession a bien évolué, facilitée par quelques technologies dont le réseau Astrid. C’est aussi Daniel qui l’a établie au niveau local. Il nous montre sur l’ordinateur un fichier croisant à la fois les types d’incendies (incluant le nombre de pompiers avec leurs compétences et les véhicules nécessaires) et les disponibilités des pompiers volontaires et professionnels. « Il a fallu mettre toute cette procédure en route. Aujourd’hui, il suffit d’appuyer sur un bouton pour que les pompiers nécessaires soient prévenus : il ne nous faut pas autant de monde pour un feu d’usine que pour un feu de poubelle. Le système va jusqu’à sélectionner les pompiers pour qu’il y ait la meilleure équité possible concernant le nombre d’interventions. »

C’est aujourd’hui à un moment charnière que M. Vanzeveren quitte le navire, (r)assuré de la bonne relève et de l’évolution de certains volontaires en pros…