Les hôpitaux bruxellois, demain, seront-ils interdits aux Wallons? (06/02/2013)

Les organisations chrétiennes ont lancé l’alerte ce matin. Elles défendent une sécurité sociale transférée au sein d’un espace commun entre Bruxelles et la Wallonie. Gare, sinon, aux situations cauchemardesques. Et sus aux régionalistes. «On ne peut pas se permettre de se racrapoter sur la Wallonie», lance Jean Hermesse, le secrétaire général des mutualités chrétiennes.

Les organisations chrétiennes partent ensemble au combat. «Nous plaidons clairement pour un modèle de concertation et de gestion paritaire coordonnée entre Bruxelles, la Wallonie et la Communauté germanophone», disent ensemble CSC, mutualités chrétiennes, vie féminine,… Qui les rejoindra? Les libéraux se tâtent encore, les socialistes semblent divisés, les écolos ne se sont pas encore clairement prononcés.

L’heure est grave, le moment historique. En ligne de mire, demain, quand les transferts seront lancés : les parents, les malades chroniques et les personnes âgées. Ce sont eux qui ressentiront les premiers effets de la 6e réforme de l’État. 18 % des dépenses de sécurité sociale vont devoir être gérés par les francophones eux-mêmes. C’est une première. Et peut-être pas une dernière. Il s’agit donc d’opter pour le meilleur modèle (ou le moins mauvais), un modèle durable.

Face aux transferts de compétence, CSC et mutualités chrétiennes luttent de toutes leurs forces contre «l’étatisation». Comprenez un système où le ministre décide seul avec son administration de comment doivent tourner les soins de santé. «Un tel modèle mène à la démotivation des acteurs de la santé», dénonce Jean Hermesse. Et si les modèles de gestion sont différents entre Bruxelles et la Wallonie, les réglementations vont diverger. Et là, bonjour Kafka et les situations ubuesques.

Ces transferts seront, de toute façon, un recul dans la solidarité et dans l’efficacité. «Nous avons un modèle de soins de santé en Belgique qui donne une énorme satisfaction. Mais avec les transferts, il faut désormais limiter la casse. Car les soins de santé ne seront améliorés nulle part demain! Même pas en Flandre», explique Jean Hermesse. «Mais ça ne va pas de se racrapoter sur la Wallonie. La richesse produite à Bruxelles est énorme. Dans les matières de sécurité sociale, il y a énormément de flux de travailleurs et de patients».

Ainsi 30 % des patients dans les hôpitaux bruxellois sont… Wallons. Les transferts interdiront-ils demain aux Wallons de se faire soigner dans l’hôpital universitaire le plus en pointe par rapport à leur maladie? Voilà, très concrètement, un écueil que les mutualités chrétiennes veulent éviter.

Source: www.lavenir.net