Les moustaches du gendarme sous les projecteurs

www.lavenir.net a écrit :

Les moustaches du gendarme sous les projecteurs

FLOREFFE - Les bénévoles du musée interpolice ont ressorti les costumes pour le tournage d’un film sur le port de la moustache chez les gendarmes.

Silence on tourne. Jacques, Bruno et Alain ont revêtu le costume du gendarme et trônent fièrement sur une estrade avec un œil sur la caméra et le preneur de son. Les trois gaillards, qui gèrent le musée interpolices situé dans l’ancienne gendarmerie, sont les héros d’un documentaire réalisé par Mathias Desmarres. Le Français, venu s’installer en Belgique, tourne un film «Comme une envie de moustache» pour le compte de la RTBF.

«La moustache est en grand péril. Osons le dire, la moustache se meurt, confie le réalisateur. À la fin du XIXe siècle, elle était le signe incontestable de la virilité et de l’autorité. Aujourd’hui, elle est en pleine crise symbolique.»

À la manière d’une enquête agrémentée de nombreux témoignages et d’images d’archives, le réalisateur effectue un parcours itinérant en Europe pour explorer la destinée de la moustache. Avec sérieux et humour, il propose un regard décalé et original sur l’identité masculine au XXIe siècle.

Un parcours qui a amené l’équipe technique du film dans les locaux du musée interpolice floreffois. Alain, qui porte depuis toujours la moustache, reconnaît que dans l’imagerie populaire, le gendarme est souvent moustachu. Et que les collègues qui n’en portaient pas n’hésitaient pas à opter pour le postiche. «La moustache symbolisait la masculinité et l’autorité des gendarmes.»

Bruno, plus jeune, fait partie de la nouvelle génération qui a laissé tomber ce signe distinctif. «Aujourd’hui, cela devient plus rare et il faut évoluer avec son temps.»

Un moment interdit, on apprend que les gendarmes se sont battus pour récupérer ces moustaches que l’on appelait «Les Charmeuses».

Le tournage se poursuit dans la bonne humeur et les acteurs en profitent pour donner quelques anecdotes croustillantes.

Bien que la journée soit éprouvante, ces acteurs amateurs se réjouissent déjà de voir le documentaire qui devrait être visible fin de l’année sur la RTBF mais aussi TV5 et BeTV.

«Nous avons accepté de jouer le jeu et on s’est plié avec bonheur aux exigences du réalisateur, confie Alain Roman, le secrétaire du musée. C’est une manière de faire vivre notre musée mais surtout de le faire connaître et d’attirer de nouveaux visiteurs.»

Un bel encouragement aussi pour ces bénévoles.

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130213_00267864