Les souvenirs du commandant Mondo, nouveau ex-patron des pompiers de Tournai (02/03/2013)

« La perspective de la retraite génère quand même un petit stress », sourit Jean-Claude Mondo. Peut-être est-ce pour cela qu’il a retardé à plusieurs reprises l’échéance, lui qui a songé à partir dès l’âge de 60 ans... « Mais comme j’avais la santé », dit-il. Cette fois, l’âge est devenu incontournable, et à 65 ans et un mois, le commandant des pompiers dépose le casque, après une carrière de 39 ans.

Depuis ce vendredi, Jean-Claude Mondo est officiellement à la pension. Pourtant, ce jour-là, quelques heures avant qu’il ne paie son pot d’au revoir à la caserne, nous l’avons trouvé au travail...

« Il me reste quelques dossiers de prévention à mettre en ordre avant de m’en aller vraiment » justifie-t-il. « Mais le commandement, je l’ai cédé et je ne compte pas servir de belle-mère à mon successeur... ». Avec lui, nous avons évoqué son parcours au sein du service d’incendie, l’évolution du métier, ses bons et mauvais souvenirs, etc...

Ingénieur chimiste. Jean-Claude Mondo est un vrai Tournaisien, né dans la maison de ses parents, rue de la Prévoyance. Rêvait-il depuis l’enfance de devenir pompier? « Non, dans mon cas », répond-il, « Ce n’est pas une vocation. Devenu ingénieur chimiste, j’ai d’abord travaillé pour l’usine de peinture De Keyn à Vilvorde. C’était en 1973, au moment de la première crise pétrolière, et je craignais de perdre mon boulot. Mon père m’a alors parlé d’un recrutement d’officiers chez les pompiers. Celui-ci travaillait au service des eaux de la Ville et était régulièrement appelé sur les lieux des incendies. J’ai donc passé les examens et j’ai été engagé en mars 1974, comme sous-lieutenant... ».

Commandant depuis 1999. Il y a 40 ans, l’ingénieur est arrivé avec d’autres jeunes officiers, alors que le corps de Tournai faisait des efforts de professionnalisation. Partout en Belgique, la tragédie de l’Innovation à Bruxelles avec ses 323 morts, a accéléré le mouvement. Aujourd’hui, le service d’incendie de Tournai occupe 90 pompiers professionnels... Devenu le second du commandant Francis Léchevin en 1979, le Tournaisien lui a succédé en 1999.

Mondo retraité, c’est son second, Jacques Vanderhoost, qui assure l’interim, mais il sera aussi pensionné en août... Une procédure de recrutement a été lancée en interne, qui verra probablement la désignation de Patrick Quain.

Source: www.nord.eclair.be

www.lavenir.net a écrit:Après 39 ans de carrière, le commandant Jean-Claude Mondo laisse un corps de sapeurs-pompiers façonné dans le cadre de l’intérêt public.

Un esprit clair, ordonné dans un bureau encombré de multiples dossiers, c’est la contradiction apparente d’un homme de passion qui jette un regard lucide sur ces décennies riches, fécondes, pleines de satisfactions et aussi de drames.

Protéger, sauver
Deux mots, presque une obsession pour ce Tournaisien – cinq siècles de Mondo ici – qui, après Bara et l’institut Meurice à Bruxelles, étrenne son diplôme d’ingénieur chimiste dans le privé et rejoint le corps des sapeurs pompiers le 18 mars 1974.

Le rôle du sous-lieutenant est multiple : «Apprendre le métier, ingérer les diverses composantes du corps, s’intégrer dans ses missions diverses»

Nommé lieutenant (1er septembre 1977) puis capitaine (10 septembre 1979), il est chargé de la prévention. Il y voit «d’immenses opportunités de protéger et sauver des vies, de faciliter le travail des secours en personnalisant les dossiers, en étudiant les plans dans un cadre préventif, en émettant et expliquant des règles intangibles dont les architectes et corps de métier auront à tenir compte dès la mise en œuvre, en coordonnant nos missions afin de gagner du temps, de l’efficacité avec la conséquence essentielle de mieux servir». Il y sera toujours attentif.

Au 1er janvier 1998, il est nommé commandant ff. et en titre le 1er août 1999. Homme de terrain et de dossiers, il tend d’emblée vers l’excellence, «aidé par sa connaissance des services d’un corps professionnalisé doté d’un matériel moderne et répondant parfaitement aux besoins».

Bémol, la caserne de la place Saint-Pierre est trop petite, lacune comblée en 2006 avec l’arrivée avenue de Maire et les aménagements qui suivent notamment «un parcours de port du masque dans lequel les binômes ont des exercices à faire dans une atmosphère enfumée».

Compétent, il donne cours à tous niveaux dans bien des lieux dans le cadre de la formation continuée «indispensable», gère de gros dossiers tels ceux de quatre hôpitaux, d’une vingtaine de maisons de repos, de la cathédrale. Dossiers qu’il aimerait, sinon finaliser, du moins passer à son successeur en toute connaissance de cause.

Dix mille albums
La charge, dans le contexte de dangers permanents, est lourde aussi faut-il se créer des moments de détente. Sil s’est engagé activement au Richelieu, parmi les Chevaliers de la Tour, Jean-Claude Mondo se réfugie dans une passion de jeunesse, le blues. Découvert en Angleterre, il n’aura de cesse de parfaire ses connaissances tant musicales que biographiques; il écoute les dix mille albums de sa discothèque mais se plonge dans leurs ambiances en parcourant la Louisiane, la Nouvelle Orléans où il se mêle aux autochtones pour entendre ces concerts où renaissent les légendes ou les nouvelles idoles.

Il retrouve les tombes des grands, initie des parcours autour du blues et diffuse ses savoirs par des chroniques radio – à ce jour sur Pacifique FM – ou le journal Musiczine sur internet.

Demain, sa retraite sera musicale, il repart aux USA rencontrer ce blues enchanteur. Sans oublier pour autant sa ville, ses pompiers.

www.lavenir.net a écrit:Rires et plaisanteries, nombreux cadeaux de la ville et des sapeurs de tous grades, offerts de bon cœur. Comme sincères étaient les témoignages.

Jacky Vanderhoost, Ct ff, atteint bientôt par la limite d’âge, décrit le commandant comme «un homme très à l’écoute, à la très large empathie, prêt toujours à soutenir à aider, qui sait être rigoureux quand le service l’exige sans être obtus, un homme qui est souple mais pas aveugle».

Volontaires, Freddy Vanderhaege et Guy Petit le disent «bon chef et collègue, un vrai pompier dans l’amitié du corps, assumant ses responsabilités, gardant son autorité dans un dialogue privilégié».

Une page se tourne, un appel à candidature a été lancé; Jean-Claude Mondo sera un retraité actif et, c’est sûr, proche de ses sapeurs pompiers.