Un stage probatoire pour les policiers

www.lavenir.net a écrit :

Un stage probatoire pour les policiers

À l’issue de leur année de formation, les jeunes policiers devront réaliser un stage probatoire de six mois dans les zones de police ou les services de la police fédérale.


Les jeunes policiers n’y échapperont pas. Tout le monde n’était pas d’accord, mais il y a accord quand même : dès 2014, les aspirants policiers qui termineront leur année de formation à l’école de police devront encore se farcir un stage probatoire de six mois. Ils auront déjà le plein statut de policier, mais en cas d’avis négatif à l’issue du stage, cette période d’essai pourra être prolongée de trois mois. Si ce n’est à nouveau pas probant, le jeune policier pourra alors être écarté.

L’arrêté royal concernant cet ajout à la formation policière n’est pas encore voté, mais c’est en route. La volonté politique est que les élèves incorporés dès le mois de mai prochain le soient sous ce nouveau régime. Les premiers “policiers stagiaires” devraient donc entrer en piste dans les zones locales et les différents services de la police fédérale dans le courant du 1er semestre 2014.

Les écoles se plaignent de la qualité des candidats

Cette idée de “stage probatoire” avait été évoquée en février 2012 lors d’une journée d’étude du Centre d’Études sur la Police (CEP) sur la formation policière.

Outre une meilleure prise en compte des résultats obtenus par les candidats pour l’entrée en formation, le rapport du CEP préconisait de «tendre vers une évaluation intégrée du candidat tout au long du processus de sélection et de formation. […] L’apprentissage du métier de policier ne peut se concevoir en dehors des scènes d’expertises en forte corrélation avec le terrain policier». La possibilité d’un stage probatoire était avancée et avait par ailleurs déjà été évoquée lors de la réforme des polices.

«En réalité, ce sont les écoles de police qui se plaignent du niveau qualitatif des recrues», note Jérôme Aoust, secrétaire national SNPS. (syndicat national du personnel de police et de sécurité). Mauvaise qualité des candidats policiers ou sélection très rude, les chiffres sont en tout cas frappants : la Direction de sélection et de recrutement traite en moyenne 27 000 candidatures par an dont 12 000 pour le cadre de base (inspecteurs de police). Et pour celui-ci, le taux de réussite est en moyenne de 13 %…

La patate chaude aux bourgmestres ?

«Mais ce stage probatoire, c’est la solution de facilité», dit Jérôme Aoust. Estimant que le filtre de l’examen d’entrée et la formation d’un an – qui comprend des stages sur le terrain – sont suffisants pour arrêter un candidat qui ne convient pas. «Avec ce stage probatoire, on va renvoyer la responsabilité de sélection aux zones de police et donc, in fine, aux bourgmestres qui les président», déplore-t-il. Même si, en cas de rapport défavorable, une commission paritaire (avec les syndicats) interviendra pour rendre un avis dont la zone de police devra tenir compte.

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130319_00283953