Il manque actuellement de 500 à 700 médecins urgentistes en Belgique (@ L'avenir.net)

Il manque actuellement de 500 à 700 médecins urgentistes en Belgique, auxquels il faut ajouter de très nombreux intensivistes.


Tel est le constat dressé mardi par Jean-Louis Vincent, chef de service des Soins intensifs de l’hôpital Erasme, à l’occasion de la 33e édition du Symposium international sur les soins intensifs et sur la médecine d’urgence, qui doit rassembler près de 6.000 participants à Bruxelles.

«On doit effectivement ne pas être très loin de 700 médecins urgentistes manquant», confirme Peter Todorov, membre du BeCEP (Belgian College of Emergency Physicians – Collège belge des médecins urgentistes). «Un nombre réduit de gens s’engage aujourd’hui dans une telle carrière et le débit du robinet n’arrive malheureusement plus à suivre la demande», constate-t-il.

«Des conditions très peu attractives pour exercer ce métier expliquent sans doute ce phénomène», poursuit-il. Des horaires lourds avec des journées de travail durant le week-end ou pendant la nuit, combinés à une charge de travail, une pression importante et surtout à un salaire très peu attractif ont eu raison du nombre d’étudiants ayant la volonté de devenir médecin urgentiste.

«Cela doit absolument changer car nous ne pouvons continuer comme cela», prévient Peter Todorov, qui constate, en outre, que de plus en plus d’étudiants originaires de France viennent étudier dans notre pays pour ensuite repartir dans l’Hexagone. «Un mouvement que suivent aussi les intensivistes et les urgentistes belges qui se rendent en France car leurs conditions (d’environnement) de travail y sont meilleures», déplore Jean-Louis Vincent.

Le chef de service des Soins intensifs de l’hôpital Erasme assure toutefois essayer de susciter un intérêt scientifique et humain pour ces deux professions auprès des étudiants, mais insiste sur la difficulté actuelle de remplir cette tâche

@ L'avenir.net

Ne pas oublier dans l'analyse :

- de remercier le ministre de la santé qui a bloqué le numerus clausus pendant des années.
- l'importante "retenue" sur salaire des urgentistes par les hôpitaux, ils s'enfuient dès que possible...

C'est pour cela qu'on travaille souvent avec le "fond du panier", celui qui ne sait pas se constituer de patientèle, faute de compétences...?

J'ai une connaissance dont le métier est "d'importer" des urgentistes et infirmières de Roumanie... C'est dire...

flying-sly a écrit:Ne pas oublier dans l'analyse :

- de remercier le ministre de la santé qui a bloqué le numerus clausus pendant des années.
- l'importante "retenue" sur salaire des urgentistes par les hôpitaux, ils s'enfuient dès que possible...

C'est pour cela qu'on travaille souvent avec le "fond du panier", celui qui ne sait pas se constituer de patientèle, faute de compétences...?

J'ai une connaissance dont le métier est "d'importer" des urgentistes et infirmières de Roumanie... C'est dire...

Mon jeune ami,
(je dis jeune, parce que je pourrais être ton père)

Lao Tseu, qui était un grand ami de Bill Gates, disait "Il faut tourner sept fois son clavier entre ses mains avant d'écrire des bêtises"...

1. Le numerus clausus n'est pas spécifique aux urgentistes. Il vise d'abord l'accès aux études de médecine et, ensuite, par le système des quotas, celui aux spécialités.

2. La médecine d'urgence, en tant que telle, est une "jeune spécialité" (8 ans). Il est normal que le nombre de "vrais" urgentistes sur le marché soit très restreint, même si on y ajoute ce qu’on appelle les TPPSU (les spécialistes en médecine interne, chirurgie ou anesthésiologie qui ont pris la médecine d’urgence comme seconde spécialité).

3. Actuellement il manque des spécialistes dans à peu près toutes les spécialités et il est humain que les candidats s’orientent préférentiellement vers des spécialités qui sont réputées gagner de l’or en barres et avoir un confort de vie maximum : ophtalmo, ORL, néphrologue et j’en passe…
Il n’en reste pas moins qu’il y a des « idéalistes débiles » de grande qualité qui font la médecine d’urgence par passion et par choix.

4. S’il manque tellement d’urgentistes dans les SUS c’est, notamment, parce que le volume d’activité augmente sans cesse, du fait des caprices de la population et du refus croissant des médecins généralistes de vouloir assumer les urgences, surtout la nuit (à défaut d’être payés comme des ophtalmos, ils veulent au moins avoir leur confort de vie..).
Ajoutons y la précarisation de la population (aux Urgences, on ne paie pas...et on a tout le temps ensuite de faire le mort quand arrivent facture et rappels…alors que si le généraliste vient à domicile il faut payer 80 et des € cash) et on aura une vue complète de la fonction de « dernier filet de sécurité médico-social » que les Urgences remplissent en plus de leur fonction de soins.

5. Clairement, il y a, aux Urgences, des médecins qui ne sont pas à leur place…mais qui ne sont pas tous, loin s’en faut des généralistes « ratés ».
Tout comme il y a dans d’autres spécialités des gens qui n’ont rien à y faire, notamment en médecine générale où je connais quelques fous furieux (pourtant avec une bonne clientèle) qui sont des « 00 Doctors »…
Tout comme il y a dans d’autres professions le même pourcentage d’incapables : pour rester dans notre domaine, il suffit de voir agir certains équipages d’ambulances 112 pour avoir les cheveux dressés sur la tête et froid dans le dos.

6. J’ai effectivement vu apparaître, depuis deux ou trois ans, quelques médecins roumains…mais je n’en ai pas encore vu dans un service d’Urgences.
Ceci dit, je rappelle à ceux qui auraient tendance à remplacer « le bon noir » par « le bon Roumain » que la Roumanie est un pays de l’UE au même titre que les 26 autres, que la qualité des études médicales n’est pas moins bonne que dans certains pays plus proches de chez nous, et que je ne vois pas où est le problème…
Et pour avoir pratiqué des médecins roumains, des médecins italiens et des médecins français, ce ne sont certainement pas les roumains qui m’inspirent les plus grandes craintes.

Quant au « fond du panier », c’est une expression d’une délicatesse rare dont je te laisse la responsabilité..

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@ Narcan : Excellente analyse, que dire de plus que....

Et qui soigne les Roumains en Roumanie pendant que leurs médecins viennent assurer les gardes dans nos hôpitaux ?

Berlaymont avec un B comme Bastille...

Narcan, je suis tout à fait d'accord.
Je serais heureux que tu rappelles la formation exacte d'un urgentiste car je pense qu'il vient d'y avoir une certaine évolution avec la disparition à terme des BMA si je ne m'abuse.
Je crois que cette explication serait intéressante dans ce poste.