Réforme de la police: dans le pétrin

Où en est «l’optimalisation» de la police ? Elle avance, un peu. Mais les syndicats veulent d’abord avancer sur les accords passés.



Syndicats et ministre se rencontrent ce lundi après-midi. Pour discuter de la nouvelle réforme de la police qui est sur le feu ? Pas du tout. Pour l’exécution des «accords du passé» qui restent à exécuter. Une exécution qui apparaît capitale aux yeux des représentants du personnel. Pour eux, c’est un préalable incontournable à toute nouvelle négociation. Sous-entendu, les réunions sur la fameuse optimalisation de la police peuvent attendre aussi tant que le reste ne sera pas réglé. Or, le projet de réforme est sur la table depuis quelques mois et la ministre Milquet aimerait le voir avancer.

Pour être convaincants, les différents syndicats CGSP, SNPS, CSC et SLFP ont envoyé un petit courrier de derrière les fagots à la ministre de l’intérieur, Joëlle Milquet. Il est clair: si ça ne bouge pas sur les accords qui ont été passés mais qui n’ont jamais été concrétisés, on ne bouge plus, non plus. Sur rien du tout.

Concrétiser des accords de 2009 ou 2010

«Nous décidons de suspendre toute participation à quelque groupe de travail que cela soit.» Un message on ne peut plus clair. Dans cette même missive, il était stipulé qu’ils ne viendraient pas à la réunion de ce lundi «au sujet de la discipline».

Cela a été suivi d’effet : la ministre les a conviés à une réunion de travail, lundi après-midi. Mais pas concernant la discipline.

Que ce soit Nicolas Antoine, CGSP, Jérôme Aoust, SNPS, Vincent Gilles, SLFP, ou Stéphane Deldicque, CSC , tous sont sur la même longueur d’onde. «C’est ça le problème, le gouvernement avance sur les sujets qui l’intéressent comme justement le nouveau statut disciplinaire… Mais sur les points chers aux représentants syndicaux, comme la violence à l’encontre des policiers, les congés préalables à la pension, rien n’a bougé.» D’où ce blocage en front commun.

«Il ne faut pas oublier qu’on attend toujours la mise en œuvre d’accords déjà conclus en 2009 ou 2010.» Les représentants syndicaux reconnaissent que des blocages ont peut-être lieu chez d’autres ministres «mais ça, c’est le problème du gouvernement.»

En attendant, les choses ont intérêt à bouger parce qu’alors la fameuse optimalisation de la police risque de ne rien optimiser du tout (lire ci-contre).


Source: L'Avenir.