Nouvelle tenue d’intervention pour les services d’incendie belges

michelcuypers17 a écrit:Liège les teste pour le moment

www.sioen.be a écrit:C’est avec beaucoup d’étonnement que nous avons constaté ces derniers mois 2 communications accidentellement (?) coïncidentes du ministère de l’intérieur (IBZ):
– le compte rendu d’une étude Centexbel concernant la (dé)contamination le fait que le marché de « l’ensemble gold » a été accordé à un fournisseur autrichien – ont été mélangées dans la presse et dans d’autres forums et ont abouties à des conclusions dont le fondement nous est complètement opaque.

Le débat que nous entamons ne veut pas poser la question de l’exposition aux HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et COV (Composés Organiques Volatils) qui peuvent entrainer un risque de cancer accru ou non. Ça c’est le domaine de recherche en toxicologie.
Exposition aux HAP

Des études aux Etats-Unis, au Canada et en Scandinavie sur le risque accru de certains cancers chez les pompiers ont été menées entre autres auprès d’une population qui a porté pendant plusieurs années des vêtements d’intervention lourds (en général avec une membrane ePTFE), mais également une génération qui autrefois ne portait pas aussi systématiquement un appareil respiratoire. Une population pour qui, tout comme en Belgique, la relation « travail – hygiène » sur et hors du lieu d’intervention n’était pas encore pertinente.

L’article « Hygiëne brand » dans « De Brandweerman » n° 547 est louable dans ce contexte et nous sommes convaincus qu’un nouveau code de conduite limitera considérablement les risques pour la santé du pompier. En tout cas, nous ne voulons certainement pas minimaliser le risque accru de cancer chez les pompiers, mais nous notons quand même que beaucoup de ces études ont été commandées par les syndicats des pompiers qui avaient pour noble objectif de faire reconnaître certains cancers comme des risques professionnels (qui est à raison pas insignifiant, aux Etats Unis par exemple ou le système d’assurance santé est radicalement différent qu’en Belgique !).

La biosurveillance dans l’étude interuniversitaire belge de Prof. Dr J. Weyler et al. démontre non seulement qu’il y a une augmentation d’HAP de 85,7% dans l’urine des pompiers après une intervention de feu, cette concentration d’HAP augmente également de 68,8% … après une intervention sur la route !
Cette étude démontre que toutes les personnes qui habitent et travaillent le long d’une route sont exposées à un risque accru pour la santé pour lequel des mesures de protection adaptées sont nécessaires.
Absorption des HAP

Cette même étude indique le risque d’absorption des HAP par inhalation, mais souligne également les risques d’absorption par la peau.

Dès 2012, IBZ communiquait sur une étude de Centexbel qui démontrait que les HAP (après un entraînement de feu alimenté au bois dans un container) se fixent sur la veste d’intervention. Seulement ± 4% des HAP présents sont trouvés sur la couche intérieure de la veste. Autrement dit, la plus grande quantité est arrêtée par le tissu extérieur et la membrane. Les communications faites font passer le message que les HAP pénètrent la membrane, ce qui n’est abolument pas prouvé par l’étude de 2012.

La communication autour de l’attribution du nouveau marché prétend à tort que - contrairement aux « autres » ensembles ou aux ensembles précédents - seul le nouvel ensemble « gold », et sa membrane offre une résistance aux HAP. Les études scientifiques qui le démontrent, restent cependant un mystère. La membrane ne figure d’ailleurs pas ou rarement dans les études susmentionnées aux Etats-Unis…, si ce n’est pour souligner qu’aucun ensemble d’intervention constitue une barrière suffisante pour des produits chimiques potentiellement cancérigènes. Les ouvertures du vêtement, bas des manches, col, ne sont pas étanches. Les échanges gazeux avec l’extérieur de la protection sont importants et accentués par le mouvement du pompier dans sa mission. L’absorption la plus importante est d’ailleurs constatée au niveau de la nuque.

Méthodes de nettoyage

Une étape supplémentaire de cette étude, dont les résultats ont été rapportés fin 2014, se penche sur les méthodes de nettoyage. Il est démontré que le lavage et le séchage classique éliment en moyenne 70% des HAP. Le lavage CO2, une technologie pour laquelle seulement 2 des machines existent en Europe, et qui par conséquent n’est pas réalisable à court terme sur le plan logistique et financier. Ce type de lavage élimerait jusqu’à 97% des HAP sur différents types de vêtements d’intervention (sur le nouveau ensemble « gold », mais tout aussi sur les ensembles « anciens »).

Nombre de lavages

La certification CE fondée sur le EN 469 jusqu’à 25 lavages (indicatif de la durée de vie d’un ensemble : 3 à 4 lavages par an; 6 à 8 ans d’usage) était jusqu’alors « le standard ». SIOEN a informé IBZ lui-même et a tendu la main pour adapter, après la publication des résultats Centexbel susmentionnés (qui n’étaient pas encore publics à ce moment), la certification de nos vêtements après plus de 25 lavages selon le résultat de lavage « best practice » de l’étude en cours (une étude qui devrait être continuée pour optimaliser le processus de lavage « classique » étant donné que beaucoup de casernes ont déjà investi dans le matériel de nettoyage). Nous répétons encore, ce n’est pas seulement l’ensemble « gold » qui peut être lavé 50 ou 100 fois.

En ce moment nous sommes submergés de messages dans les médias qui prétendent que le nouvel ensemble « gold » - contrairement aux « vêtements précédents » ou d’autres solutions - serait la seule solution à la problématique HAP.

L’appel pour passer massivement sur cet ensemble et même d’une mise à disposition de fonds ne fait que renforcer cette perception, tandis que les faits et les études scientifiques susmentionnées ne la confirment nullement. Pour éviter toute confusion, la couleur de l’ensemble ne joue aucun rôle. D’autres matériaux peuvent également être fournis dans cette couleur « gold ».
De plus, des solutions moins coûteuses que ce seul ensemble gold sont disponibles.

Enfin, les études américaines (et autres) ont déjà formulées quelques recommandations et règles de conduite très importantes, comme :

porter un appareil respiratoire le plus longtemps possible (même après la phase d’attaque quand le pompier reste dans la zone des fumées ou particules)
enlever les vêtements, bonnet, casque, gants… contaminés le plus vite possible après une intervention
le port de gants et d’un masque antiseptique lors de la manipulation de tout équipement qui a été en contact avec des gaz de combustion
cet équipement doit toujours être décontaminé ou lavé dans une pièce séparée immédiatement après l’intervention
l’hygiène personnelle (toujours prendre une douche après l’intervention) etc. L’article « Hygiëne brand » dans « de Brandweerman » n° 547 est un signe prometteur que nous pouvons prendre dans un objectif de « sécurité au travail », également une POP (Procédure Opérationnelle Permanente) pour la « santé au travail ».

Cheap a écrit:Les zones continuent à s'équiper aux noiuvelles couleurs plus visible. C'est actuellement le tour de la ZS Luxembourg de procéder à la distribution