Mouscron : Les ambulanciers veulent un cadre légal et serein

www.lavenir.net a écrit:«Le climat est devenu très menaçant et malsain» assurent les ambulanciers hurlus qui communiquent d’une seule voix.

La quarantaine d’ambulanciers-pompiers de la caserne de Mouscron souhaite tirer la sonnette d’alarme quant à des promesses non-tenues de la part de la nouvelle zone. Elle est la première à se soulever… Voici leur communication.

Historique
À Mouscron, il y a une ambulance prête 24h/24 depuis plus de trente ans. Auparavant, pour une seconde et même une troisième, les volontaires étaient appelés par téléphone. Depuis plus de vingt ans, ils sont appelés par le bipper. Ils se rendent alors à la caserne pour prendre le départ.

Vu le nombre d’appels par an qui n’a cessé d’augmenter, en 2010-2011, la caserne met en place une deuxième ambulance équipée en permanence et est aussi assurée 24h/24.

Actuellement, plus de 4 100 appels arrivent chaque année pour l’intervention d’une ambulance.

Aujourd’hui
En semaine, durant la journée, deux ambulances sont assurées par des professionnels en caserne.

En semaine, durant la nuit (de 18h30 à 6h30), deux ambulances sont assurées: une à la caserne par des professionnels et une à domicile par les pompiers volontaires.

Le week-end (du vendredi, 18h30, au lundi, 6h30), les deux ambulances sont assurées par des pompiers volontaires qui ont l’ambulance chez eux. Une troisième est appelée si nécessaire par «Bip» dans l’équipe de garde.

Avoir une ambulance à domicile implique que l’ambulancier démarre donc en cas d’appel, va chercher son collègue et qu’ils partent ensemble en intervention. Après cette intervention, les ambulanciers rentrent directement chez eux avec leurs tenues d’intervention souillées. Comme cela est déjà arrivé, ils peuvent ramener en leur domicile des bactéries (MRSA), des virus (hépatite C, méningite, grippe abdominale) et des parasites (gale, poux), avec le risque de contaminer leur famille…

Indemnités
Avant la mise en place de la zone de secours, le 1er janvier dernier, les pompiers volontaires qui faisaient l’ambulance à Mouscron-Dottignies-Estaimpuis étaient payés avec un montant forfaitaire par plage de garde. Le commandant de zone avait garanti la continuation de ce mode d’indemnisation en janvier jusqu’à uniformisation de tous les services de la zone.

Depuis le 12 mai, une communication a été annoncée aux ambulanciers: ils ne recevront finalement plus leurs indemnités forfaitaires mais uniquement deux heures de prestations par appel, avec un effet rétroactif depuis le 1er janvier pour ceux qui ont opté pour le nouveau statut zonal.

La conséquence: l’ambulancier volontaire «bloque» chez lui 12 ou 24 heures, en tenue d’ambulancier, mais il ne reçoit pas indemnité s’il n’a pas eu d’intervention.

Les ambulanciers se sentent trahis par le commandant de zone et veulent rentrer en dialogue avec l’État-major de la zone. Après deux réunions, le climat est devenu très menaçant et malsain.

Une ou deux ambulances sur le territoire?
Il est évident que, vu le nombre de sorties annuelles, la deuxième ambulance doit rester équipée et être assurée en permanence.

Les ambulanciers sont très conscients que, lors d’un conflit avec leur hiérarchie, ils ne peuvent pas prendre la population en otage. Mais la population doit aussi comprendre qu’ils ne veulent plus travailler hors cadre légal (AR du 6 juillet 2004): leur santé et celle de leur famille en dépendent.