Manifestation des pompiers de Wallonie picarde

baensjy a écrit:La CGSP ne représente que 10 ou 15% des pompiers de Tournai. Et ça il devrait le dire dans l'article !!!!!!

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www.lavenir.net a écrit:Fortement opposé à l’autorité administrative et à la direction opérationnelle, le SFLP part à présent en guerre contre la CGSP.

Le SLFP, syndicat libre de la fonction publique, se retrouve bien seul. À l’insu de son plein gré dirait-on. Nous avons expliqué à plusieurs reprises ces derniers mois la nature du bras de fer qui oppose le collège de la zone Wapi au syndicat. La tension est à son comble depuis que l’employeur menace d’une réduction de salaire ceux qui resteront en situation de grève administrative. Au passage, on relève le côté surréaliste de la situation: le SLFP dit être juste en préavis de grève. Fortement majoritaire au sein de la zone de secours de Wallonie picarde, le syndicat bleu continue donc son combat seul en fustigeant l’attitude des autres syndicats.

«Revendications plus importantes»

Pascal Douliez, le permanent CGSP, veut recadrer les choses face à ceux qui laisseraient entendre que son syndicat laisserait aller les choses: «Si nous avons levé notre préavis de grève durant la période estivale, c’est tout simplement parce que nous avions obtenu gain de cause. En effet, pendant que certains gesticulaient dans tous les sens pour des règlements d’ordre intérieur ou ergotaient pour une virgule mal placée dans ces mêmes textes, nous avions fait le choix de nous battre pour des revendications qui nous semblaient plus importantes: le recrutement de travailleurs, qu’il soit civil et/ou opérationnel».

La CGSP rappelle que c’est pour cette raison qu’en juin dernier elle a mené une action lors du conseil de zone qui se tenait en l’hôtel de ville de Tournai pour dénoncer les absences récurrentes de certains mandataires ayant pour conséquence le blocage dans la prise de décisions importantes. «Suite à cette action et à la négociation qui en a découlé, indique M. Douliez, nous avons obtenu de l’autorité l’octroi d’un budget de 800 000€ pour le recrutement de membres du personnel ‘civil’, représentant environ 18 ETP, l’autorité nous demandant d’attendre une décision officielle du Collège pour ce qui était du recrutement de pompiers professionnels à travers le subside fédéral de 1,6 million€».

Une partie de la somme ainsi débloquée permettra l’engagement d’une vingtaine de pompiers; la décision a été prise lundi à l’occasion du collège de zone. Au final, une somme de 2,4 millions€ sera prévue au budget de 2016 pour le recrutement de 2016. «Lorsqu’on se souvient les drames sociaux auxquels nous avons été confrontés depuis 2012 au sein des pouvoirs locaux, nous ne pouvons que nous en féliciter syndicalement. Dès lors, pour la CGSP, il était idiot et incohérent de maintenir un préavis de grève», estime Pascal Douliez.

«Mal à l’aise avec cette grève»

Tout n’est pas réglé pour autant au sein de la zone, rappelle le syndicaliste. «Mais les nombreux chantiers qu’il nous reste à aborder ne pourront aboutir qu’à la seule condition que nous travaillions ensemble dans un climat de confiance».

Pour ce qui est de la représentativité syndicale, le permanent CGSP veut nuancer l’affirmation selon laquelle la SLFP compterait quelque 80 voire 90% d’affiliés. «Qu’ils soient très majoritaires à la caserne de Tournai, je veux bien l’entendre si ça leur fait plaisir de faire ainsi de la musculation syndicale. Mais à l’échelle de toute la Wallonie picarde, en tenant compte du personnel volontaire et du personnel civil affilié à d’autres centrales de notre interprofessionnelle FGTB, on est très loin de cette situation».

Cette mixité des situations a aussi poussé la CGSP à mettre fin assez vite au préavis de grève cet été, insiste Pascal Douliez. «Pour moi, cette grève administrative est inéquitable parce que certaines catégories de personnel, comme le personnel administratif ou le personnel volontaire, ne sont pas en mesure de suivre le mouvement.

Par ailleurs, ce concept de grève administrative me met mal à l’aise pour des raisons de liberté syndicale par rapport à l’employeur: je suis le premier à partir en grève quand c’est nécessaire, mais dans ce cas je ne demande pas au patron de payer des indemnités. On le fait sur fonds propres avec la caisse de solidarité».

Deux visions syndicales s’affrontent

Le patron du SLFP, Éric Labourdette, ne ménage pas les autres syndicats quand il en a l’occasion. Lundi, en plein lieu public, dans la zone d’accueil de l’hôtel de ville, le patron du SLFP a lâché une phrase «assassine» à l’égard de son homologue de la CGSP, selon laquelle le préavis de grève a été levé par le syndicat socialiste comme par hasard après un bon repas partagé avec le responsable de la direction opérationnelle de la zone. Une allusion pleine de sous-entendus qui fait bien sûr bondir (c’est un euphémisme) Pascal Douliez . «On m’aurait donc acheté dans un restaurant, je serais corrompu c’est ça? Ce permanent s’amuse à jouer les gros bras et à faire croire qu’il est le seul à avoir raison. Soyons sérieux, de tous ceux qui n’ont rien à dire, mes préférés sont ceux qui se taisent. L’autorité avec laquelle je négocie n’est pas mon ennemie, elle est tout au plus mon adversaire, et ça ne m’empêche pas de faire preuve d’une extrême fermeté quand c’est nécessaire. Alors oui, il m’arrive de parler avec des membres de l’autorité, voire de boire un verre avec eux».

Qu’est ce qui pousse donc le syndicat bleu à vouloir absolument obtenir gain de cause sur tout, sans vouloir concéder quoique ce soit? M. Labourdette a sa réponse: «Parce que rien n’avance. Dans la zone Wapi, ils ne respectent absolument rien. C’est une des deux pires situations auxquelles nous sommes confrontés». Ce n’est pas l’opinion que partagent les membres du collège de zone, ni les responsables des autres syndicats, CGSP et CSC (ultra-minoritaire). «Ça évolue bien, progressivement. Du personnel sera engagé dans les prochains mois, c’est l’essentiel aujourd’hui. Et tous les autres dossiers évoluent», rappelle le président de zone, Paul-Olivier Delannois.

Un autre élu, négociateur pour la zone, remarque que le SLFP a une vue complètement corporatiste des choses. «Ils ne veulent absolument rien céder, même quand des progrès sont indéniables. Du côté de la CGSP et de la CSC, ils ont une vue plus globale des choses, ils savent que les enveloppes financières des communes concernent aussi les CPAS, la police, etc.».

www.lavenir.net a écrit:Le feu couvait entre le syndicat SFLP et l’autorité des pompiers. Ce lundi, c’était carrément l’incendie… Bref, la situation reste bloquée.

Une soixantaine de pompiers de la zone Wapi se sont invités ce lundi matin à l’hôtel de ville de Tournai pour être reçus par Paul-Olivier Delannois, bourgmestre ff de Tournai et président de la zone. La raison de leur colère? Le collège de la zone fait planer une épée de Damoclès au-dessus des têtes des pompiers professionnels en grève «administrative » depuis le 26 juin, en menaçant d’une retenue sur salaire ceux qui n’arrêteront pas leur mouvement d’ici ce mardi 13 octobre.

Emmenés par le dirigeant responsable du SLFP (syndicat ultra-majoritaire au sein des hommes du feu), Éric Labourdette, les pompiers ont eu juste droit à un très bref échange. Paul-Olivier Delannois n’est sorti que pendant quelques minutes de son bureau, pour dire qu’il ne recevrait pas les pompiers: «Ce n’est pas vous qui allez dicter mon agenda, je ne vous recevrai pas». Plus tard, il nous dira qu’il en fait une question de principe: «Ma porte est toujours ouverte aux discussions, aux syndicats et à tout un chacun. Je ne vais pas commencer à me faire inviter à une réunion par presse interposée ».

Pour Éric Labourdette, d’autres actions vont se multiplier: «Nous ne baisserons pas les bras, nous allons défendre nos droits et expliquer notre point de vue auprès de la population, lors de marchés publics notamment, pour montrer de quelle manière on ne nous permet pas d’effectuer correctement notre travail ».

Les pompiers sont restés devant l’entrée l’hôtel de ville pendant une demi-heure avant de quitter les lieux. En fin de matinée, il ne restait sur place que quelques traces de pneus brûlés et de pétards ainsi que de la mousse débordant de la fontaine de l’hôtel de ville, stigmates d’un bras de fer plus engagé que jamais.

«Cette retenue sur notre salaire serait totalement illégale », soutient un délégué SLFP, persuadé que la zone va au-devant de gros soucis. Son permanent acquiesce: «La loi sur la protection des rémunérations est très claire. Si l’autorité persiste dans cette direction, on ira en recours devant les tribunaux ». M. Labourdette indique par ailleurs que les pompiers ne sont pas en grève mais en préavis de grève. «Nous sommes présents sur notre lieu de travail et rendons à la population les services qu’elle attend de nous à l’exception de l’encodage des rapports d’intervention et donc des facturations sur ordinateur. Si on nous reproche de ne pas assumer certaines missions, qu’on nous le démontre sur le règlement de travail où sont censées figurer les tâches à accomplir. Mais ce règlement n’existe pas ».

Un préjudice de 600 000€

Paul-Olivier Delannois estime que le point de vue de la zone est juridiquement inattaquable: «Si je viens à la caserne, si je suis présent, c’est pour travailler. Or, des pompiers refusent de participer à leurs formations permanentes ainsi que de transmettre les rapports d’intervention écrits sur papier, ce qui rend la facturation impossible. Des interventions sont même réalisées chez des gens gratuitement sous prétexte du mouvement de grève».

Cette non-facturation est estimée à quelque 600 000€ depuis le mois de juin. «N’importe quel employeur réagirait comme nous: vous effectuez 80% du travail demandé, vous touchez 80% de votre salaire et vous assumez votre mouvement grève. C’est d’une logique implacable ».

www.actu24.be a écrit:Mouscron : une fête des pompiers où l’on a voulu faire bonne figure

En présence de MM. Lowagie et Delannois, on pouvait s’attendre à un esclandre au regard de la tension mais chacun a mordu sur sa chique, samedi…

On le sait, plus rien ne va chez les pompiers de Wallonie picarde. Le feu ne couve plus: cela brûle totalement. La grève est toujours en cours car le fédéral ne tient pas ses promesses. Des guéguerres internes poussent certains à se tirer dans les pattes au sein de la zone. Quant aux nominations officielles, elles tardent à venir sous prétexte qu’il y a un manque d’argent… tout en voyant certains (s’)attribuer des grades – sans passer par les procédures en vigueur! – avec les augmentations de salaire qui suivent. Les syndicats veillant au grain ont imposé des marches arrières…

Près d’un an après un passage en zone, l’assemblée se demandait forcément quel serait le contenu des discours prononcés ce week-end au sein de la caserne des pompiers de Mouscron fêtant sa Saint-Mamert. Ce sont des propos qu’on qualifiera de relativement gentillets qui ont été prononcés.

«La tâche devient extrêmement ardue»
«2 015 est une année charnière et de transition. Ce serait mentir que de dire qu’elle se passe de manière impeccable, a indiqué Mathieu Delneste dirigeant les hommes du feu hurlus. Une chose est cependant certaine, je m’efforce au quotidien à défendre vos intérêts et à être le relais auprès des responsables de la zone pour résoudre les couacs du démarrage. Je suis cependant convaincu que c’est ensemble que nous parviendrons à aider la zone de secours à se mettre en place.» Lors du bilan des interventions des pompiers et ambulanciers pour 2015, le lieutenant s’attend encore à une augmentation par rapport à 2 014 et cela, alors que les pompiers professionnels manquent cruellement et qu’il est inimaginable d’en demander toujours plus aux volontaires. «Notre sécurité et celle de la population n’est plus garantie. Il est indispensable que des moyens supplémentaires nous soient octroyés […] L’augmentation du nombre d’interventions nécessite cependant l’augmentation du nombre de professionnels la journée car il n’est plus possible d’assurer à toutes les heures de la journée, un départ à six dans l’autopompe.»

«Nous pouvons vous paraître devenus inaccessibles…»
L’ancien commandant des pompiers de Mouscron devenu responsable de la zone de secours de Wallonie picarde était également présent lors de la fête patronale. Olivier Lowagie a ainsi souligné le fait qu’il est difficile de construire cette nouvelle administration et que les fondations sont donc toujours en train d’être coulées… L’homme sait aussi que plusieurs ont l’impression qu’il vit désormais avec d’autres dans une tour d’ivoire. «C’est le changement qui exige cette distance, nous profitons donc de ces journées pour vous rencontrer, a-t-il donc avancé tout en indiquant que chaque caserne disposait de relais présents en commissions et qu’il suffisait donc de faire passer les messages via ces traits d’union humains. Toutes les propositions que nous formulons à l’autorité politique s’articulent autour de quatre axes stratégiques fixés par le comité de direction et que sont: mettre en place un cadre de travail favorisant le bien-être et la sécurité du personnel afin qu’ils puissent porter un secours à la population adéquate tout en maîtrisant les coûts et en développant l’identité zonale.»

Le chef de zone est aussi revenu sur la polémique récente à propos des différentes pistes de réflexion qu’il avait pu lister et notamment la fermeture éventuelle de certaines casernes. «Ce n’est pas dans un esprit d’économie à tout prix que cette étude a été menée mais dans un esprit rationnel d’amélioration de la sécurité des intervenants et de la population. Le défi est évidemment de taille car la réalité économique et la difficulté de trouver des pompiers volontaires nous contraignent à formuler des propositions raisonnables à l’autorité publique afin qu’elle puisse prendre les décisions qui lui semblent les meilleures.» Il a aussi invité les plus jeune «à s’inspirer de la vocation indéfectible des anciens et vétérans» en guise de terreau dans lequel (re) trouver de la motivation… «Vous vous battez très légitimement pour l’amélioration et le maintien de vos conditions de travail. Sachez que nous agissons également de la sorte et que nous sommes pleinement conscients des moyens qui sont nécessaires.»

«Ma présence est un peu plus symbolique»
Paul-Olivier Delannois, en sa qualité de président de la zone de secours de Wallonie Picarde, a également pris la parole. «Une présence un peu plus symbolique, a dit en guise d’introduction celui qui est également bourgmestre de Tournai. Je n’ai jamais croisé un pompier qui m’a dit qu’il était content de cette réforme mais c’est un fait: la sécurité publique est excessivement importante et elle devait être mise en place.» Vu le climat qui règne, l’homme s’est senti obligé d’insister sur le fait que «nous n’opposons pas des Villes à d’autres et les pompiers à d’autres. Je peux vous dire qu’on entend ce que vous dites…»

Être entendus, c’est toujours bien. Les hommes du feu attendent toujours les actes. La preuve: certains ont refusé explicitement d’applaudir les intervenants…

La Ville met 400 000 €
Le bourgmestre a admis à la tribune que «le bilan est difficile mais que le budget a toujours été maintenu». Pour faire que la sécurité soit la plus optimum possible, la Ville de Mouscron va injecter 400 000€ supplémentaires en 2 016. «Le collège communal va faire ce qu’il faut mais le fédéral n’a pas tenu ses engagements. A un moment, trop, c’est trop, et ce ne sera pas possible de tenir à cette allure-là.»