Luxembourg : Pénurie d'urgentistes: les SMUR sont en danger, surtout dans le sud de la province

Sud Presse a écrit:Les SMUR (services mobiles d’urgence et de réanimation) de la province sont en danger. Ils pourraient être de plus en plus souvent remplacés par de simples PIT. Explications sur ce phénomène qui inquiète jusque dans les hautes sphères de Vivalia.

Cette semaine, il est revenu à nos oreilles qu’un médecin urgentiste d’Arlon aurait démissionné, mettant ainsi en péril l’organisation des SMUR, ces services mobiles d’urgence et de réanimation dirigés par un médecin. Et que l’avenir des SMUR dans le Sud-Luxembourg était plus qu’incertain à partir du 1er novembre.

Renseignements pris, ce n’est pas un mais plusieurs médecins urgentistes (cinq au total dans la province, dont trois rien que pour Arlon, nous dit-on) qui seraient sur le départ, pour diverses raisons. Du coup, toute l’organisation des sorties SMUR s’en trouve effectivement chamboulée dans la province, et plus particulièrement dans le sud. « À Libramont, nous avons dû mettre le SMUR au rouge (en incapacité d’intervenir) il y a quelques jours. Et c’est déjà arrivé aussi à Arlon », reconnaît Yves Bernard, Directeur général de Vivalia. « Cela arrive rarement, tempère-t-il. Mais cela risquerait bien de se produire à nouveau car il y a vraiment une réelle pénurie d’urgentistes. »

VAN BELLINGHEN a écrit:on a connu ce probleme. Mais le probleme est de les remplacer par des gens qui ne sont pas toujours compétents et ca aussi on a connu.

VAN BELLINGHEN a écrit:je pense que tout n'est pas question d'argent mais aussi des conditions de travail

Paramedic28 a écrit:http://www.rtl.be/videos/Video/554932.aspx

VAN BELLINGHEN a écrit:je pense que tout n'est pas question d'argent mais aussi des conditions de travail

www.lavenir.net a écrit:des PIT partout, un seul SMUR à Libramont

S’il y a accord des conseils médicaux pour un grand hôpital en 2025 à Habay, la nouvelle organisation des urgences prévoit un seul SMUR et une série de PIT.

À l’aube de 2016, certains sont tentés de croire que le dossier Vivalia 2025 poursuit sa progression au même rythme que la procession d’Echternach: trois pas en avant, deux pas en arrière.

Ils se trompent. Ce projet ambitieux – et controversé – de créer un grand hôpital de référence d’ici 2025 en Luxembourg a connu une fameuse avancée en cette fin d’année: les conseils médicaux d’Arlon et Libramont semblent favorables au projet Vivalia 2025 à partir du moment où le fameux hôpital Centre-Sud sera construit à Habay. Pas à Léglise.

Dans la foulée, ces conseils médicaux semblent voir aussi d’un bon œil la répartition des programmes de soins, telle que l’a proposée récemment le patron médical de Vivalia, le Dr Jean-Bernard Gillet.

Dans le même temps, la semaine dernière, les politiques ont approuvé le mandat de gestion ainsi que la mise en place de la nouvelle structure dirigeante (comité de direction). C’est dire si le dossier évolue lentement, mais sûrement. En tout cas plus vite qu’à Echternach.

Cardio toujours sur deux sites

Le Dr Gillet lui-même ne verse dans aucun triomphalisme. Il affirme enregistrer «des avancées significatives» de la part des conseils médicaux d’Arlon et Libramont et veut continuer à se battre pour arracher un accord médical,dûment contresigné par toutes les parties.

Mais attention! L’accord médical pour soutenir le dossier Vivalia 2025 ne sera possible que si plusieurs conditions sont réunies, fruit d’un subtil rééquilibrage entre les hôpitaux de la province.

Un vent favorable nous a transmis le contenu de cet accord médical. Il prévoit notamment:

– La localisation de l’hôpital Centre-Sud à Habay.

– Le site de Marche est maintenu et développé dans toutes ses activités d’hôpital aigu (chirurgie, hospitalisations), y compris après 2025.

– La cardiologie fonctionnera en association de services avec, pour la cardio conventionnelle, une garde unique en alternance sur les deux sites de Libramont et Arlon qui conservent deux agréments par dérogation jusqu’à la mise en route du nouvel hôpital.

– Le service de neurologie crée une association de services disposant d’un programme de soins de base «AVC aigu» à Marche, un programme de soins spécialisés avec procédures invasives à Arlon, une double garde Nord et Sud et la possibilité d’un programme de soins de base sur un autre site au cas où un nombre suffisant de neurologues y seraient en activité.

– Le programme de soins «clinique du sein » coordinatrice est localisé à Arlon et le programme de soins satellite à Libramont. Ils doivent travailler en complémentarité et en synergie avec les chirurgiens de l’IFAC.

– Pour les urgences, il y aurait désormais un seul SMUR basé à Libramont, travaillant en renfort des trois PIT hospitaliers de Marche, Bastogne et Arlon et de deux PITS extra-hospitaliers de Virton et Bouillon.

Des PIT au lieu de SMUR à Arlon, Marche et Bastogne

C’est la grande réforme annoncée dans les services d’urgence.

Qui suscitera certainement bon nombre d’interrogations à Arlon et Marche surtout, moins à Bastogne dont le service SMUR est dans le rouge depuis pas mal de temps à cause du manque de médecins urgentistes.

Comme le SPF Santé Publique veut étendre à une grande partie du territoire les ambulances PIT sans médecin à bord, largement aussi efficaces que les SMUR avec médecins, la direction de Vivalia et les médecins semblent converger pour dire qu’un seul SMUR au départ d’un point central comme Libramont sera la solution à la pénurie de médecins urgentistes dans la province, tout en ne réduisant pas la qualité des soins d’urgence.

« Nous sommes convaincus que les PIT sont la solution d’avenir. Ils maintiennent une même qualité de soins avec des infirmières urgentistes bien formées. Comment alors accepter que la région de Virton fonctionne avec ce service PIT depuis dix ans, à la satisfaction générale? En tant que dirigeants responsables, nous nepouvons accepter qu’une régioncouverte bénéficierait d’un moins bon service d’urgences qu’une autre», réagit le Dr Gillet.

Mais le nerf de la guerre sera toujours d’ordre financier. Actuellement, les PIT sont sous-financés par l’État par rapport aux SMUR: 120 000€/an pour l’un, 290 000€ pour l’autre.

«Nous voudrions décrocher un projet pilote pour le Luxembourg auprès de Maggie de Block, la ministre fédérale. Cela pourrait nous octroyer des subsides compensant les pertes de dotations aux PIT», affirme le Dr Gillet, prêt à s’investir dans un mandat de négociation auprès du fédéral.