Tournai : cyberattaque au CHWAPI

www.actu24.be a écrit:L’alerte donnée par une infirmière, et puis l’intervention rapide du service informatique,ont pu limiter les dégâts causés par la cyberattaque.

Si «seulement» 80 des 300 serveurs informatiques ont été touchés par la cyberattaque, c’est en raison de la présence d’esprit d’une infirmière qui a signalé au service informatique qu’un outil ne fonctionnait pas normalement dimanche soir. L’informaticien de garde s’est rendu compte à son tour que d’autres applications étaient bloquées. Le débranchement de tous les serveurs en une demi-heure a limité l’ampleur de la contamination informatique sur ses sites IMC, Union et Notre-Dame à Tournai ainsi que dans celui de Péruwelz.

Depuis lundi, cinq serveurs ont été relancés. C’est peu et beaucoup à la fois, tant la tâche est techniquement complexe et demande beaucoup de prudence, nous dit-on. «On doit s’assurer que chaque logiciel est stable et n’est pas affaibli lors des redémarrages», indique le directeur du département informatique, Jacques Godart.

«Un visage de plus en plus normal»
L’ensemble des ressources humaines de l’hôpital est sur le pont, jour et nuit, pour remettre en service prioritairement les serveurs qui ont le plus d’importance dans les activités hospitalières. «Progressivement, l’hôpital retrouve un visage normal pour une prise en charge de patients», nous dit le directeur général, Didier Delval. Ce mardi matin, le bloc opératoire de l’IMC (institut médico-chirurgical) a retrouvé de l’activité. Ce mardi midi, c’était au tour du bloc opératoire de Notre-Dame. Mercredi matin, dès 8h, le bloc opératoire du site Union sera de nouveau opérationnel. Certaines interventions annulées ce mardi ont été reportées à très court terme, mercredi ou jeudi. Les examens de médecine nucléaire reprendront mercredi, le petscan redémarrera jeudi. Les ambulances des intervention liées au service 112, pour des personnes dont le pronostic vital est engagé, sont aiguillées vers d’autres hôpitaux pour ne pas surcharger inutilement les services.

«L’hôpital reste toujours coupé du monde»
L’équipe informatique du CHwapi est toujours épaulée par des spécialistes en sécurité digitale venus de Lille ainsi que par des agents de la Computer Crime Unit de la police fédérale.

L’hôpital est toujours complètement coupé du monde au niveau technologique. Plus aucun email entrants et sortants, plus aucun protocole transféré par voie électronique… «C’est une précaution absolument nécessaire».

C’est peut-être ce qui explique qu’aucune demande de rançon n’est encore parvenue. Peut-être ont-ils envoyé un email de revendication actuellement bloqué dans le cloud. Il n’est pas exclu non plus qu’un tel message soit intégré dans le virus injecté dans un des serveurs infectés.

On a affaire à des pirates informatiques qui ont des compétences de haut niveau en ingénierie informatique. «Ces gens malveillants ont sans doute recherché une porte d’accès dans notre système informatique, pendant des semaines ou des mois peut-être, avec des systèmes robotisés.

Dans ce cas, une fois qu’une porte d’entrée est détectée, une intervention humaine finit le travail, et parfois même des robots interviennent de nouveau», explique Jacques Godart, selon qui la protection digitale du CHwapi ne doit pas être mise en cause «même si on peut toujours faire mieux».

«La technique spécifique utilisée dans notre système est une variante d’un virus déjà connu de la police.

Nous avons communiqué auprès des hôpitaux du pays la méthode d’intrusion utilisée pour que pareille mésaventure ne leur arrive pas à leur tour.»