Bruxelles : Le premier flic s'en va

A 60 ans, Roland Vanreusel se dit fatigué mais serein

Bruxelles. Le chef de corps de la plus importante zone de police du pays prend sa retraite en juillet. Une décision réfléchie.

L'info a été officiellement confirmée jeudi par la zone de police de Bruxelles-Ixelles. Elle suit de 24 heures l'annonce faite par Roland Vanreusel lui-même, lors de la traditionnelle réception de Nouvel An, au mess de la rue Marché au Charbon : le premier flic de Bruxelles quittera ses fonctions le 1er juillet.

« Cela faisait un bon bout de temps que j'envisageais de partir. J'ai soixante ans et j'avoue que je m'en vais un peu soulagé. Je me sens bien, mais je commence à être fatigué. J'en ai discuté avec mon épouse à plusieurs reprises. J'ai sacrifié une bonne partie de ma vie à la police. Il est temps de partir. C'est une décision mûrement réfléchie. J'ai prévenu le bourgmestre Thielemans. Il n'est pas ravi mais prend acte. »

Roland Vanreusel est né le 6 avril 1947 (un excellent cru pour les bordeaux au dire de cet amateur de bon vin). Il aura donc 61 ans en juillet 2008. « Un moment judicieux pour s'en aller. L'été est une période calme dans l'année (il y a peu de manifs…). Et puis, j'aurai l'impression de prendre des vacances. Je m'en vais serein et soulagé. »

Les « affaires » ne jouent pas
En fait, il avait déjà songé prendre sa retraite pour ses 60 ans (le statut de policier le lui permet), mais les événements ont alors pris une mauvaise tournure. Pour rappel, il a fallu en 2006 renouveler les chefs de zone pour un mandat de 5 ans. Candidat, Roland Vanreusel avait alors connu l'humiliation de sa carrière par un vote sanction au conseil de police en juin 2006. « Un vote purement politique, estime-t-il, où j'ai servi de ''gadget politique''. C'est Freddy Thielemans qui était visé à travers ce vote. Les élections communales terminées, la tension s'est apaisée. Et j'ai finalement été reconduit, cette fois avec une très large majorité et en toute transparence. » Roland Vanreusel avoue aujourd'hui qu'il était à deux doigts de quitter son poste. « Mais je ne voulais pas m'en aller à la sauvette, comme un voleur. J'ai préféré rester. »

Le commissaire en chef affirme aussi que sa décision n'est pas motivée par les attaques répétées qu'il a subies de la part du syndicat Sypol.be, « une association corporatiste sans valeur syndicale qui verse dans le poujadisme ». De même, son départ serait totalement étranger à sa mise en cause (il n'est toutefois pas inculpé) pour « suspicion de coalition de fonctionnaires », affaire sur laquelle enquête le parquet.

Fin janvier, le conseil de police devrait accepter sa démission. Il faudra ensuite mettre sur pied une commission de sélection, chargée d'évaluer les candidats à la succession du chef de corps de la zone. Commission composée de 7 membres (dont le président de la zone, le procureur du Roi et la gouverneure). Quant aux candidats, ils devront être bilingues et disposeront d'un mois pour déposer un dossier complet. La commission jugera alors de leur recevabilité et sélectionnera un ou deux noms. Un vote secret au conseil de police emportera la décision finale. Une décision qui devra enfin être approuvée par la tutelle (la gouverneure) et le Roi.

Source : www.lesoir.be

Le commissaire Vanreusel s’occupera d’enfants

En juillet, le grand chef de la police bruxelloise partira à la retraite. Que fera alors Roland Van Reusel? Son premier projet de retraité? Passer un mois auprès de son fils, informaticien en Californie (Silicon Valley). Et ensuite il s’engagera auprès d’ONG.

Des ONG défendant les droits des enfants malades ou des enfants des rues. Roland Vanreusel a aussi une fille, qui lui a donné trois petits bruxellois!

Né à Boitsfort le 6 avril 1947, Roland Vanreusel a toujours eu l’enseignement dans le sang. En 1967, il devient instit à Anderlecht pendant 4 ans. Une expérience qui lui en apprendra beaucoup sur la jeunesse en difficulté. Il enseigne alors 2 ans à Wezembeek-Oppem avant de lancer un projet fou: la création de sa propre école dotée d’un projet pédagogique original: matinées de cours, après-midi didactique (atelier nature à la ferme).

“ La commune nous a donné une vieille ferme pour accueillir les 16 premiers élèves. ” Mais quand l’école en accueille 300, on lui fait comprendre qu’en tant que directeur, il ne peut plus enseigner. Ce qui le décide à changer de cap.

Un peu par hasard, il opte pour la police, dont il gravira rapidement les échelons

Source : La Capitale