Cartographier les risques pour éviter un drame

www.actu24.be a écrit:Jean-Paul Delhaye a entrepris un travail d'horloger en cartographi ant les sites où pourraient intervenir les pompiers de Tournai.

Issu du bureau d'études de la ville de Tournai, Jean-Paul Delhaye met, depuis 4 ans, ses talents de dessinateur au profit du service incendie où il a été détaché par l'administration. Avec, pour délicate mission, celle de dresser un plan particulier d'urgence et d'intervention («PPUI») pour chaque site d'importance - home, école, dancing, usine... - sur lequel les hommes du feu sont susceptibles d'intervenir. Un travail qui s'inscrit dans le prolongement logique des plans généraux d'urgence et d'intervention mis sur pied dans le cadre de la loi de 2006.

À l'heure actuelle, une vingtaine de «PPUI» ont été finalisés et il y en a autant à l'étude. Chaque site exige une étude particulièrement fouillée et, en aval, un travail de cartographie extrêmement précis. Concrètement, les différents plans particuliers se présentent sous forme de syllabus de format compact de façon à ce que les responsables d'intervention puissent facilement les emporter sur les lieux d'un sinistre. À terme, les données informatiques seront directement encodées sur les ordinateurs de bord des véhicules.

Les différentes brochures présentent un canevas similaire de manière à faciliter une lecture rapide. Toutes commencent par une fiche de renseignements reprenant, notamment, les coordonnées des personnes à contacter en cas d'urgence, les données GPS du site et un itinéraire précis pour l'atteindre. Cela peut paraître stupide mais c'est le type d'information qui fait souvent cruellement défaut et dont l'absence est de nature à retarder une intervention. Les livrets reprennent ensuite plusieurs photos des accès potentiels de manière à ce que n'importe quel corps d'intervention puisse visualiser les lieux avant même d'arriver sur place.

Viennent ensuite les cartes qui permettent, au fil des pages, de zoomer sur tout ce qui pourrait être utilement porté à la connaissance des services de secours : le plan d'implantation du bâtiment qui dévoile notamment l'environnement du site d'intervention, les moyens d'extinction présents sur le site, certains aménagements intérieurs... Bien entendu, toutes ces informations auront été préalablement récoltées lors de visites sur les lieux opérées par les hommes du feu eux-mêmes. Les données sont également affinées après des exercices effectués en site propre. Quoi qu'il en soit, ce travail doit être revu régulièrement en fonction de l'extension ou du réaménagement des sites répertoriés.